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"Le déficit est conjoncturel"
Entretien avec M.Rafik Kilani, vice-président de la Chambre nationale de l'industrie pharmaceutique
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 02 - 2012

D'une pierre deux coups. Les laboratoires pharmaceutiques résidents jouent un rôle primordial pour préserver l'équilibre du marché et lutter contre la fuite des devises. Ils approvisionnent le marché national des médicaments à raison de 22%. Donc, le rythme de production de ces opérateurs peut à la fois générer les pénuries et contribuer à la lutte contre ces distorsions. Pour une meilleure évaluation de la position de ces opérateurs à l'égard de la pénurie constatée récemment, on a posé une série de questions à M.Rafik Kilani, vice-président de la Chambre nationale de l'industrie pharmaceutique.
L'industriel estime qu'il ne s'agit pas d'une pénurie en bonne et due forme. « On ne peut pas parler de pénurie. Le mot est un peu fort », souligne-t-il. Et d'expliquer : « On constate des ruptures de stocks pour certains médicaments. Mais ensuite, on retrouve de nouveau ces produits sur le marché au fur et à mesure de la fluidité de l'approvisionnement ». Et, selon M. Kilani, les médicaments manquent aussi bien parmi les médicaments fabriqués localement que parmi les produits importés. Donc, on peut affirmer que le déficit est conjoncturel.
S'attardant sur les causes d'une telle situation, il dresse une longue liste de facteurs. « La conjugaison de plusieurs facteurs a conduit à cette forte demande», explique-t-il. De plus, les fluctuations du marché sont imprévisibles et alimentent l'incertitude chez les producteurs, soucieux de régler leur production au niveau des attentes de leurs clients. Parmi les facteurs, il énumère «l'existence d'une forte pathologie qui a touché la sphère ORL (antibiotiques, produits anti-grippe, anti- rhume, antalgiques, anti-inflammatoires) depuis le mois de décembre». En plus de ce facteur saisonnier, « l'accroissement de la taille de notre marché, d'une part, du fait du séjour de nos voisins libyens (plus d'un million et demi en été) et, d'autre part, à cause du vide en médicaments du marché libyen qui influe sur la demande locale, à l'image de l'épisode difficile du lait et de l'eau », ajoute-t-il.
De même, le secteur a souffert de quelques secousses douloureuses. A cet égard, l'industriel rappelle : «La fermeture prolongée de notre confrère Galpharma depuis le mois de juillet et dont les produits ont disparu du marché, créant ainsi une demande inattendue pour les produits similaires auprès des fabricants locaux qui n'y étaient pas préparés et ne pouvaient donc honorer les commandes malgré leurs efforts ». En effet, les laboratoires ne disposaient ni de stocks de matières premières suffisants ni de capacité de production pour assurer des quantités exceptionnelles en des délais courts. Pis, « certaines entreprises du secteur ont connu un ralentissement dû en des revendications sociales se traduisant de facto par un retard de production », relève le professionnel.
Des effets limités
Pour ce qui est de l'impact à court terme de cette situation, il explique : «Les effets sont ceux que l'on vit actuellement : des produits qui manquent pour un moment, puis ils reviennent sur le marché ». Face à cette situation, certains opérateurs ont changé de politique d'achat. Il note : «On constate des commandes élevées des pharmaciens et des grossistes dans le but de stocker pour répondre à une demande future». D'où une contrainte de plus pour les producteurs. Toutefois, selon notre interlocuteur, l'effort exceptionnel actuellement déployé par tous les industriels pour faire face à cette situation délicate est de nature à apaiser ces tensions. Techniquement, de nos jours, bon nombre d'usines travaillent en horaire prolongé, placent des commandes de matières premières et négocient des livraisons rapides et urgentes. « Et ce, dans une coordination rapprochée avec nos autorités de tutelle», précise-t-il.
Les efforts des industriels sont limités par la nature même des médicaments. « Le médicament est un produit délicat. Donc, il n'est pas possible de minimiser les durées de fabrication et de contrôle. », rappelle le vice-président.
Se voulant rassurant, M. Rafik s'appuie sur les statistiques : «Cette situation ne pourrait se prolonger que si ces pathologies dureront plus longtemps, ce qui ne peut être le cas statistiquement», explique-t-il.
Il en profite pour lancer un appel à tous les acteurs de la chaîne du médicament pour s'armer de patience et ne pas créer une situation de demande dépassant largement la taille de notre marché.
Pour ce qui est d'un scénario catastrophe, il est catégorique: «Absolument pas. Les industriels sont proches les uns des autres et nous discutons régulièrement aussi bien entre nous qu'avec notre ministère de tutelle pour coordonner nos actions. ». De même, dans l'objectif de prévoir toutes les tendances du marché, les laboratoires travaillent en concertation avec les pharmaciens d'officine et les grossistes.
Il est important de rappeler que le marché tunisien est très bien contrôlé. Il fait l'objet de statistiques assez précises (IMS, GERS, Pharmacie centrale). Donc toute augmentation illogique attire forcément l'attention de tous les acteurs de la chaîne, professionnels et autorités.
Ambitieux, il prévoit « Avec le retour récent de Galpharma à son activité et avec l'accalmie sociale que nous espérons pour garder une activité de production sereine et normale, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Le marché devrait se stabiliser à un niveau acceptable». Et de conclure : « Nous travaillons d'arrache-pied pour que le marché soit régulièrement approvisionné».


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