Qu'on se présente à une pharmacie et qu'on n'y trouve pas le médicament prescrit, ceci arrive fréquemment et les raisons y afférentes sont multiples. Ce qui est certain, c'est qu'une telle situation provoque une frustration chez le patient qui ne trouve pas le remède lui procurant le soulagement recherché. Lequel sésame lui a été prescrit par son médecin traitant. Mais, son pharmacien n'en dispose pas. Que faire ? Comment devrait-on agir face à une telle problématique qui commence à se multiplier de manière alarmante surtout que l'autorisation de substitution accordée aux pharmaciens de libre pratique risquerait d'ajouter davantage de flou à ce problème d'harmonie entre le médicament prescrit et le médicament disponible ? Quels moyens pourrait-on utiliser pour éviter ce tracas psychique chez les patients et ce manque d'information chez les médecins ?
Le manque d'information chez les médecins Le corps des médecins trouve que la problématique de manque d'information sur les changements introduits dans la liste des médicaments disponibles sur le marché existe réellement : " Auparavant, les médecins recevaient annuellement des listes délivrées par la Direction des Pharmacies et du Médicament. Jamais plus maintenant et depuis quelques années ", disent-ils. Les médecins trouvent qu'une telle situation les prive d'informations nécessaires pour délivrer des ordonnances comportant des médicaments disponibles sur le marché. Ils souhaitent ne pas perturber leurs patients et, notamment les personnes âgées, par un tel tracas inutile : " tout le monde ne parvient pas facilement à comprendre les équivalences entre les médicaments. Quelques uns croient dur comme fer que le médicament équivalent (ou générique) n'a pas la même efficacité thérapeutique. Ils ne sont pas des chimistes et n'assimilent pas la notion de molécule mère. Donc, il serait préférable que le médecin prescripteur soit informé de la liste des médicaments disponibles ", expliquent-ils. Tout le corps médical est toutefois unanime pour dire que la situation est gérable. Les pharmaciens et les médecins coordonnent la substitution d'un médicament par un autre.
Le médicament disponible Du côté des pharmaciens, l'approche est toute autre, surtout, après la nouvelle loi autorisant la substitution dans les officines. Les pharmaciens trouvent qu'il n'y a pas de problème de substitution. " La science ayant déjà démontré que le princeps et le générique ont une efficacité thérapeutique équivalente. Les statistiques ne montrent-ils pas que les Etats-Unis utilisent le taux de génériques le plus important dans le Monde ? ", opposent-ils aux sceptiques. En effet, près de 70 % des médicaments utilisés aux USA sont des génériques. Donc, le générique en soi ne présente pas de problèmes quant à son efficacité thérapeutique. Encore faut-il qu'il subisse des contrôles rigoureux avant sa mise sur le marché. Le pharmacien peut donc proposer à ses clients les différentes formules possibles de la molécule prescrite sous sa forme princeps ou générique. " C'est plutôt la culture de substitution qui ne s'est pas encore développée sous nos cieux ", avancent-ils pour expliquer le scepticisme de quelques clients réfractaires.
La rupture des stocks Quant à la rupture des stocks d'un quelconque médicament, elle peut survenir. Mais elle n'a pas pour seule origine, la pharmacie centrale de Tunisie, comme le pense la majorité du moment qu'elle monopolise la distribution des médicaments. En effet, les médicaments produits localement ne transitent pas obligatoirement par la PCT. Ils constituent 47 % des médicaments. En plus, la rupture des stocks peut avoir des origines diverses. Il se peut que le médicament soit disponible mais que le pharmacien ne s'en soit pas suffisamment approvisionné en ce produit. Il se peut aussi que ce soit plutôt le grossiste répartiteur qui est à la base de ce manque en prévoyant une quantité insuffisante de ce produit ne répondant pas aux besoins de son secteur. Comme il se peut que ce soit également dû à une rupture des stocks afférente aux fournisseurs, notamment, pour les médicaments importés. Il est donc clair qu'on doit repenser la culture du médicament en Tunisie surtout que les patients sont émancipés et n'avalent plus aussi facilement la pilule.