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Le droit à une information fiable à temps
Le système des statistiques publiques
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 02 - 2012

• Les chercheurs exigent des informations plus complètes que les données brutes diffusées. En d'autres termes, l'accès aux bases de données. Alors que la loi tunisienne stipule que les données individuelles figurant sur les questionnaires des enquêtes statistiques ne peuvent être divulguées par les services dépositaires avant l'expiration d'un délai de soixante ans
• Les décideurs de l'ancien régime avaient toutes les statistiques
sur le chômage et la pauvreté, mais ils ont sélectionné et divulgué, à leur guise, les éléments qui vantent leurs politiques
• Le président du Conseil national de la statistique (CNS) a annoncé l'organisation d'une manifestation, fin mai prochain, intitulée «Les assises de la statistique»
Les analyses des données statistiques sont tributaires des objectifs, de la position, de l'utilisation et des convictions de leurs utilisateurs. Ce qui prête, naturellement, à équivoque. En effet, dans un récent passé, plusieurs ont pointé du doigt les chiffres communiqués par le système national de la statistique, notamment en matière de chômage et de pauvreté. Maquillées selon certains, erronées selon d'autres, ces informations ont perdu toute leur utilité, voire décrédibilisé tout le dispositif national de la statistique. En prenant la défense du système de la statistique, lors d'une réunion-débat avec les journalistes, M. Mohamed Ali Mouelhi, président du Conseil national de la statistique (CNS), a relevé : «Toutes les statistiques divulguées ont été produites selon des méthodes scientifiques et en respectant les normes internationales». Et d'ajouter : «Dans leurs études sur la Tunisie, les institutions internationales ont apprécié la qualité des données statistiques fournies par les différentes structures et les ont utilisées dans leurs travaux». Autrement dit, ces organisations mobilisent des équipes d'experts pour réaliser leurs propres études. «Ce qui n'a jamais été le cas pour la Tunisie», précise-t-il. Le non-dit: c'est une certification du système tunisien. A vrai dire, le système national des statistiques est bourré de talents, toutes spécialités confondues, applique des méthodes scientifiques et évolue vers une communication à temps, à un plus large public, «Open Data». Toutefois, à défaut de compétences, l'ancien régime avait la mainmise sur la divulgation de ces informations, plutôt qu'au niveau des techniques de production des données. Ainsi, les décideurs avaient toutes les statistiques sur le chômage et la pauvreté, mais ils ont sélectionné et divulgué, à leur guise, les éléments qui vantent leurs politiques. Et cela n'a fait que reporter les problèmes au lieu de les résoudre. «Tout simplement, on nous a interdit de divulguer certains indicateurs», déplore M. Mouelhi. En effet, en matière de pauvreté, deux indices sont calculés. Le premier, relatif à la pauvreté absolue, s'élève à 3,8% de la population. Le deuxième démontre une vulnérabilité économique de 7,6% des Tunisiens. Donc, par une simple addition, le taux de pauvreté était de l'ordre de 11,4%. Jugé élevé par l'ancien régime, il a réduit la mesure de la pauvreté au premier taux de seulement 3,8%.
Méthodes multidimensionnelles
De nos jours, plusieurs approches et méthodes multidimensionnelles sont bel et bien développées. Dans la foulée, l'INS a révisé sa démarche d'analyse de la pauvreté. Cette nouvelle approche repose sur trois axes. Au titre du premier, depuis janvier dernier, un comité mixte pluridisciplinaire est chargé de diagnostiquer la pauvreté. Le deuxième consiste en l'évaluation des subventions sur la classe moyenne et pauvre. L'objectif du troisième est la réduction de la périodicité des études, notamment de l'enquête nationale sur le budget, la consommation et le niveau de vie des ménages, diffusée tous les cinq ans.
Dans la présentation, le président du CNS a rappelé : «Le système national de la statistique a pour mission de fournir aux administrations publiques, aux entreprises, aux organisations, aux médias, aux chercheurs et au public, les données statistiques se rapportant aux domaines économique, social, environnemental et autres».
Pour ce faire, le dispositif national veille à collecter les données auprès des ménages, des entreprises, des administrations et de toutes autres unités pouvant faire l'objet d'une enquête statistique et assurer le traitement et l'enregistrement de ces données. Ensuite, l'information statistique sera publiée pour tous les utilisateurs publics et privés.
Sur un autre plan, le CNS coordonne les activités des différentes structures et organismes chargés de la statistique et programme les activités statistiques. De même, il assure la concertation entre les producteurs et les utilisateurs de l'information statistique afin de répondre aux besoins en données et de garantir la disponibilité des statistiques demandées. A cet égard, le président du CNS a annoncé l'organisation d'une manifestation, fin mai prochain, intitulé «Les assises de la statistique». La formation constitue, également, un axe privilégié du conseil pour promouvoir une culture statistique.
La dualité de la confidentialité et la divulgation des données
Bien que la loi n° 99-32 du 13 avril 1999, relative au système national de la statistique, est parmi les plus avancées des pays en transition et comparable à celle des pays avancés, son application a fait défaut à maintes reprises. Cette loi se réfère à certains principes fondamentaux et à des règles déontologiques régissant l'activité statistique nationale, à savoir la production d'une information statistique crédible et de qualité, l'accès de tous les utilisateurs aux informations statistiques et le maintien de la confiance des utilisateurs dans les statistiques produites et diffusées.
En effet, cette confiance passe par une divulgation de l'information sans le secret statistique. Donc, entre les demandes des utilisateurs et les exigences des enquêtés, la mission est épineuse. Surtout que la loi est silencieuse à cet égard. En effet, les chercheurs exigent des informations plus complètes que les données brutes diffusées. En d'autres termes, l'accès aux bases de données. Alors que la loi tunisienne stipule que les données individuelles figurant sur les questionnaires des enquêtes statistiques ne peuvent être divulguées par les services dépositaires avant l'expiration d'un délai de soixante ans suivant la date de réalisation des recensements, des enquêtes ou autres opérations statistiques diverses. Bien que la pertinence des recherches puisse justifier l'accès des chercheurs aux bases de données, le traitement au cas par cas est de nature à créer de mauvaises interprétations. D'où une réglementation stipulant des critères clairs s'impose et préserve les intérêts de toutes les parties prenantes.
Outre les difficultés juridiques, les travaux de recensement nécessitent la mobilisation d'importantes ressources humaines et financières. Le dernier recensement, de 2004, a coûté 16 millions de dinars et une enveloppe de 40 millions de dinars sera consacrée au prochain, de 2014.


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