En cette conjoncture économique difficile, les Tunisiens à l'étranger peuvent renforcer l'économie nationale par l'envoi des devises sous plusieurs formes comme l'épargne, l'investissement direct, l'acquisition de biens ou d'équipements en Tunisie... D'après les chiffres de 2011, les envois des Tunisiens à l'étranger ont chuté sans doute à cause du chaos qui a touché le pays en cette période. Ainsi, les transferts ont baissé de 12% même si ces transferts occupent la 4e place en tant que source de devises. Ils représentent 4,5% du PIB et 20% de l'épargne publique. Les Tunisiens établis à l'étranger ont toujours transféré des fonds en devises dans divers secteurs, ce qui a eu pour conséquence un renforcement dans les apports financiers de la Tunisie. Le taux de ce transfert est différent d'une année à l'autre, mais le souci des émigrés d'envoyer de l'argent à leurs membres de familles résidant dans la mère patrie est réel. Cet effort doit se poursuivre au cours de l'étape à venir en mettant en place des produits divers pour encourager nos compatriotes de continuer à envoyer de l'argent, dont notre pays a grandement besoin de nos jours. Cet argent peut être utilisé dans l'investissement dans des projets rentables répartis à travers les régions intérieures. La communauté tunisienne à l'étranger se trouve dans plusieurs pays en Europe et dans les pays arabes. D'autres travailleurs, en nombre moins élevé, sont répartis à travers les continents américain, africain et asiatique. Ces ressources humaines travaillent à l'étranger soit dans le cadre de la coopération technique —sur la base de contrats signés spécifiant la durée, la spécialité et la rémunération— soit sur initiative personnelle. Présence significative de cadres dans les entreprises Dans les pays du Golfe, à titre d'exemple, plusieurs cadres médicaux et para-médicaux ont répondu à des offres proposées par des pays arabes et ont fait preuve d'une conduite correcte et de compétence, ce qui leur a valu une bonne réputation auprès des instances sélectives. Les entreprises situées dans les pays du Golfe sont parmi les entreprises qui accordent des rémunérations motivantes pour les cadres de haut niveau et même les cadres moyens. Ces derniers ont donc la possibilité de satisfaire leurs besoins immédiats et de consacrer une partie de leurs émoluments pour des investissements ou l'épargne en Tunisie. Certains Tunisiens partent à l'étranger pour poursuivre leurs études universitaires dans des facultés ou instituts de dimension internationale et, après leur formation, ils préfèrent s'intégrer dans la vie active dans le pays d'accueil afin d'acquérir de l'expérience et de se familiariser avec le monde du travail sur place. C'est une occasion pour constituer un pactole dont une partie peut être réservée à l'épargne dans une banque située dans notre pays. Il faut dire que le profil des Tunisiens travaillant à l'étranger commence à s'améliorer avec la présence significative de cadres dans les entreprises étrangères. Dans les années soixante-dix, les travailleurs maghrébins, en général, et tunisiens, en particulier, émigraient massivement en vue de travailler en tant que simples ouvriers —souvent sans qualification précise— dans les secteurs du bâtiment, de la restauration et l'hôtellerie et dans des travaux communaux. Malgré leurs revenus limités, ces ouvriers trouvaient le moyen de consacrer une partie de leurs salaires pour les membres de leur famille et l'épargne. De nos jours, les transferts des Tunisiens à l'étranger concernent, entre autres, l'acquisition des biens immobiliers, l'épargne et l'achat d'équipement divers. Evidemment, l'envoi de l'argent aux familles résidant dans notre pays —pour des achats immédiats ou pour l'épargne— continue à occuper une place de choix chez la majorité des émigrés. Ces derniers veulent aider leurs familles à améliorer leurs conditions de vie et faire face à la cherté de la vie. Parfois, des aides en nature (habits, équipements électroménagers et électroniques, mobilier, matériel roulant...) sont ramenés de l'étranger lors du retour provisoire de l'émigré chez lui. Ces équipements sont soumis, en général, à des droits douaniers perçus dès leur entrée dans les services douaniers. Il est important d'innover, au cours de la période à venir, notamment au niveau de l'épargne et de l'investissement en proposant des offres alléchantes aux émigrés afin de les inciter à dépenser une partie de leurs avoirs dans des projets rentables pour eux et pour leurs familles. A titre d'exemple, les banques peuvent proposer des produits d'épargne bien rémunérés à condition d'atteindre un montant donné. Ces offres peuvent concerner aussi le secteur immobilier qui intéresse une grande partie de nos compatriotes établis dans les pays étrangers. Des facilités de paiement, des crédits bonifiés remboursables sur une longue période avec un délai de grâce peuvent intéresser les émigrés pour l'achat d'un logement. En fait, des offres réservées uniquement aux émigrés doivent être proposées pour les distinguer des autres acheteurs. Les propositions d'investissement peuvent également attirer cette catégorie de la population. Certes, par le passé, des séminaires ont été organisés à l'intention des émigrés pour les informer sur les opportunités d'investissement en Tunisie —notamment durant la période estivale qui connaît le retour massif des membres de notre communauté à l'étranger— mais les résultats enregistrés ne sont pas toujours à la mesure des attentes. D'où la nécessité de multiplier ce genre de séminaires qui peuvent être organisés en Tunisie et à l'étranger pour être proches des investisseurs potentiels. Ces réunions doivent être pragmatiques pour montrer clairement à ces derniers les étapes par lesquelles il faut passer en vue de réaliser un projet rentable et prometteur. En plus de la liste des projets rentables de petite et moyenne taille, dont la Tunisie a besoin, les investisseurs veulent connaître le délai des procédures, les documents à présenter et le montant de l'investissement. Toutes les procédures doivent se faire, de préférence, dans les plus brefs délais pour permettre au projet d'entrer en fonction et créer des richesses.