Leur objectif à tous a été de promouvoir l'investissement privé en Tunisie. L'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation (Apii), la Banque pour le financement des petites et moyennes entreprises (Bfpme), la Société tunisienne de garantie (Sotugar) ou encore la Société d'investissement et de développement du centre-ouest (Sidco) se sont réunies, hier à Tunis, pour participer à la Journée nationale sur le Fonds de promotion et de décentralisation industrielle (Foprodi). L'initiative, qui émane de l'Apii, elle-même sous tutelle du ministère de l'Industrie, a permis aux présents de prendre connaissance des champs d'intervention du Fonds pour le financement des nouveaux projets et des petites et moyennes entreprises. «Les PME sont pour l'économie tunisienne la locomotive de la richesse et du progrès. Elles sont aussi une importante ressource pour l'exportation», souligne M. Férid Ben Tanfous, directeur général de l'Agence, lors de cette journée. Il poursuit: «Le tissu industriel tunisien compte actuellement 17.000 entreprises qui génèrent 700.000 emplois. Ces dernières doivent être bien encadrées pour donner leur meilleur rendement. Il est aussi important pour notre économie nationale d'encourager d'autres sociétés à voir le jour, en s'appuyant sur des mécanismes de financement qui leur faciliteraient la tâche». Prestations plus efficaces D'après lui, tous les efforts du pays sont axés sur le développement et l'investissement, où qu'ils soient. «Plusieurs mécanismes existent depuis très longtemps déjà pour stimuler l'investissement. Parmi eux, le Foprodi qui a vu le jour en 1973, et que nous allons promouvoir à travers cette journée. Notre rencontre sera une occasion pour évaluer réellement les services du Fonds, et de se concerter ensemble afin de voir les moyens de rendre ses prestations plus efficaces. Notre objectif à tous est de réduire les délais et d'alléger les procédures pour permettre à tout entrepreneur potentiel d'être compétitif». D'après M. Ben Tanfous, le délai minimum de sept mois, pour le déblocage des fonds aux promoteurs, est une assez longue période. «Nous allons réfléchir ensemble sur les moyens de réduire le plus possible ce délai en commençant par mettre à la disposition des promoteurs un code spécial qui leur permet de suivre leur dossier à travers les différentes phases», dit-il. Une forte assistance a pris part à cette journée sur le Foprodi, et a pu ainsi écouter M. Rchid Sghaïer, directeur central à l'Apii, qui a présenté le Fonds dans ses moindres détails. «Le Foprodi, créé au début des années 70, a pour objectifs de créer une nouvelle génération de promoteurs, d'encourager la création et le développement de la petite et moyenne entreprise dans les activités industrielles, de services et de l'artisanat, en plus de la mise en œuvre de mesures d'encouragement au développement régional». Les activités éligibles au Fonds sont les nouveaux promoteurs et les petites et moyennes entreprises opérant dans les industries manufacturières et l'artisanat ou encore les activités de services. «Sont considérées comme nouveaux promoteurs, toutes les personnes physiques tunisiennes répondant à certains critères comme l'expérience ou les qualifications requises, le suivi personnel et à plein temps ainsi que la responsabilité de la gestion du projet, mais ne disposant pas de suffisamment de biens propres mobiliers ou immobiliers pour la réalisation de leur premier projet d'investissement», rappelle M. Sghaïer. Pour le schéma de financement du projet d'investissement qui doit comporter au moins 30% de fonds propres, l'intervention du Foprodi se fait en deux phases. La première tranche allant jusqu'à 2MD et une deuxième tranche de 2MD à 10MD. L'intervenant précise que «plusieurs avantages financiers sont accordés aux nouveaux promoteurs, tels que la prime d'étude et d'assistance technique, la prime d'investissement, la prise en charge du tiers du prix du terrain ou du bâtiment industriel, avec un plafond ne dépassant pas les 30.000 DT. Il existe également la prime au titre des investissements, celle au titre des investissements technologiques prioritaires et la prise en charge de la cotisation patronale au régime légal de la sécurité sociale durant les cinq premières années d'activité effective». Avantages pour l'investissement intérieur M Riadh Abida, président-directeur général de la Sidco, a évoqué le capital investissement et les dispositions du Foprodi. Il commence par présenter le capital investissement qui se divise, selon lui, en quatre volets, à savoir le capital risque, le capital développement, le capital transmission et le capital retournement. «La Sidco serait l'institution de référence du capital investissement au Centre-Ouest. Elle a été créée en décembre 1991 sous forme de Sicaf puis transformée en Sicar». L'objectif de ses fondateurs était de monter, pour la région du Centre-Ouest, un outil financier spécifique qui réponde aux besoins en fonds propres des petites et moyennes entreprises laissées pour compte par les intervenants classiques. «A travers notre expérience et nos différentes actions, nous avons constaté que nos défis restent majeurs. Nous sommes appelés à mettre en place des entreprises nouvelles, à mettre à niveau celles existant déjà, à améliorer leur compétitivité. Notre objectif sera aussi de mettre en place des entreprises innovantes». La Sidco participe seule ou en syndication avec d'autres organismes de capital risque sous forme de prises de participation au capital, accompagnées éventuellement d'un compte courant d'actionnaires et / ou sous forme d'obligations convertibles, en position minoritaire, et ce, pour une durée moyenne de 7 ans et pour des montants compris généralement entre 100 mille et 500 mille dinars. M. Marouane Oudherni, représentant de la Bfpme, a présenté sa banque créée en mars 2005 et qui a pour mission d'accompagner les promoteurs au cours des différentes phases de réalisation de leurs projets (de l'identification jusqu'au suivi de la réalisation). Elle a pour autre mission de faciliter l'accès au financement pour la création et l'extension des PME. Le directeur central de la Sotugar, M. Hakim Hamdi, présente également la société de garantie, ses missions, ses champs d'intervention, ses clients, son rapport avec le reste des institutions de financement... Au cours de cette journée, l'assistance a pu prendre connaissance, à travers différentes expériences de promoteurs, des facilités et des difficultés liées au financement des projets en Tunisie.