Un autre Etat est victime de la crise financière qui a secoué le monde fin 2008. Après l'Irlande, voilà la Grèce avoue la gravité de sa situation économique. Le 8 décembre dernier, l'Agence Fitch a déclaré qu'elle abaissait la côte de solvabilité du pays ce qui a agité les marchés, mais la réaction du pays était médiocre. le Premier ministre grec Georges Papandréou a dévoilé lundi soir son plan de réformes visant à rétablir les finances publiques. Réduction de 10% des dépenses de santé, bonus bancaires taxés à 90%, rigueur salariale dans la fonction publique. Georges Papandréou a déclaré auparavant, à l'issue d'un sommet des dirigeants européens à Bruxelles, qu'il exclut de recourir à des prêts du Fonds Monétaire International (FMI).
Selon les analystes, le manque de crédibilité de la Grèce lui a coûté cher. Au contraire de l'Irlande, la Grèce doit doubler d'efforts afin de regagner la confiance des agences de notation, de la Commission européenne et du marché obligatoire. Les dettes de la Grèce (300 milliards d'euros) avoisinent ≠120% et le déficit budgétaire devrait atteindre 12,7% du PIB. En comparaison avec la Grèce, les dettes de l'Irlande sont actuellement de 64% et le déficit budgétaire est à environ 12%. La Commission européenne a demandé aux deux pays de ramener leur déficit sous la barre de 3% du PIB. Mais il semble que la Commission et les agences de notation ont adopté une attitude plus tolérante avec l'Irlande qui propose de ramener son déficit à 10,8% du PIB pour 2010 tandis que la Grèce vise 9,1%. Selon les prévisions, l'Irlande a jusqu'à 2014 pour atteindre les objectifs fixés par la Commission alors que la Grèce doit s'exécuter d'ici 2013. Ces avantages dont bénéficie l'Irlande est dû en premier lieu aux coupes visibles qui présentent son budget 2010, une baisse de 5% à 15% des traitements des fonctionnaires, une baisse de 20% de la paye du Premier ministre… De l'autre côté, les réductions budgétaires de la Grèce sont orientés vers des mesures ponctuelles, des efforts pour réduire l'évasion fiscale et un gel partiel des salaires et des retraites du secteur public. L'Irlande est, donc, sur la bonne voie. Selon Barclays Capital, le pays a fait passer sa dette de 94% à 24% du PIB entre 1994 et 2006, par contre, la Grèce souffre d'un manque de crédibilité. Sa dette est passée de 108% du PIB à 94% du PIB en 1999 avant l'apparition de l'euro puis sa dette s'est accrue de nouveau. Les Irlandais ont accepté les plans d'austérité de leurs gouvernements alors que la Grèce a été le théâtre d'émeutes l'année dernière. L'endettement colossal de la Grèce (300 milliards d'euros) inquiète l'Europe. En marge de leur dernier Sommet, les Chefs des Etats membres de l'Union européenne (EU), se sont mis d'accord pour que la Grèce ne tomberait pas en faillite espérant, ainsi, de calmer le marché. Mais si le gouvernement sociale grec ne réagit pas conformément aux directives, le scénario argentin semble devoir se répéter en Europe au cas où personne n'achèterait pas les bons émis par la Grèce qui n'aurait plus de choix que de déclarer le pays insolvable. La Commission européenne serait ainsi dans un immense embarras étant donné que les règles éditées par l'Union européenne ne permettent pas aux membres de prêter de l'argent à tel ou tel Etat afin de réduire le déficit. De ce fait, les Banques Centrales européennes craignent que la Grèce décide de recourir à la planche à billets et injecte de coup une bonne dose d'inflation dans la zone euro puisque d'autres Etats dans la même situation tels que l'Espagne, l'Irlande et le Portugal vont, certainement, l'imiter. Selon les analystes, les mesures que la Grèce devait prendre pour résoudre son déficit colossal risque d'avoir un coût social élevé. L'agitation de l'année dernière qui a fait un mort constitue un handicap pour les dirigeants grecs qui sont à la croisée des chemins. La puissante confédération syndicale de Grèce (GSEE), qui rassemble 6 mille adhérents a passé le message, elle ne lâcherait jamais ses acquis sociaux. Stathis Anestis, membre de la Commission exécutive de la GSEE a déclaré que la syndicat réclame une politique fiscale juste pour répartir le poids des charges et sauvegarder les droits des travailleurs. Il a ajouté que les banques et les entreprises doivent prendre leur part de responsabilité. Reste à dire qu'une partie de la dette grecque arrive à échéance en 2010. Le pays n'a donc que très peu de temps pour prouver qu'il entend tenir parole.