• 900 mille euros octroyés par l'Agence française de développement au Parc national de Chaâmbi • L'ambassade de France en Tunisie a lancé un nouvel appel à projets de 250 mille euros pour financer des actions spécifiques Les micro-crédits permettent aux jeunes promoteurs dans les différentes régions de créer des projets en vue d'améliorer leur revenu en comptant sur leurs propres moyens et en mettant à profit leurs connaissances. Ces projets pourraient être créés dans les secteurs de l'artisanat, de l'agriculture et du commerce pour répondre à des besoins locaux. Encore faut-il assurer l'accompagnement et l'encadrement des jeunes promoteurs en vue de réussir le lancement des projets et surtout garantir leur pérennité. Le partenaire français à travers ses différents organismes a toujours prêté main-forte à la Tunisie pour la soutenir dans la relance économique dans les régions. Ainsi, dans le domaine du micro-crédit, l'offre sera élargie à la faveur du renforcement de la collaboration entre l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie) et des associations tunisiennes de micro-crédit dans l'objectif de créer des micro-entreprises. Une telle démarche participative permettrait à plusieurs familles de travailler ensemble autour d'un projet en vue de faire des bénéfices au lieu d'attendre un éventuel recrutement dans une entreprise publique ou privée. Projet de commerce équitable L'encouragement de l'initiative privée constitue, en fait, la meilleure réponse à ces demandes massives d'emploi dans les différentes régions qui disposent pourtant de ressources naturelles à mettre à profit comme les forêts, les montagnes, la faune et la flore... L'apiculture, les objets d'artisanat, l'agroalimentaire sont autant de secteurs qui pourraient intéresser les promoteurs. L'Adie pourrait également favoriser le développement d'entreprises sociales et solidaires en apportant son expérience en matière de franchise. Ces programmes ont été proposés à la fin du deuxième Forum tuniso-français de la société civile, qui a eu lieu récemment à Tunis. Faisant suite à la première édition organisée en mai 2011, ce forum a permis aux participants (des acteurs dans la société civile et les organismes d'appui des deux rives de la Méditerranée) de se rencontrer pour partager les points de vue et discuter sur divers sujets. Parmi les autres propositions formulées, celle qui concerne le commerce équitable. En effet, l'association Enda interarabe soutiendra un projet de commerce équitable pour les artisans tunisiens afin de leur offrir de nouvelles opportunités de commercialisation tout en valorisant leur savoir-faire. Il s'est avéré que le premier problème de certains artisans a trait à la vente de leurs produits. Malgré les efforts déployés pour fabriquer des produits de qualité, ils n'arrivent pas à atteindre leurs objectifs en matière de commercialisation. D'où l'importance de ce projet soutenu par Enda interarabe, qui généralisera, par ailleurs, l'expérience menée au Kef et à Gafsa relative à l'octroi des crédits au profit des jeunes en milieu rural. De son côté, l'Agence française de développement fournira son appui au gouvernement tunisien dans la mise en place d'un cadre réglementaire permettant le développement du micro-crédit. Elle apportera des financements –jusqu'à 2 millions d'euros en 2012– pour accompagner la mise en place de nouvelles structures. Une micro-entreprise requiert pour son lancement un investissement léger pour la location du local et l'acquisition du matériel et des matières premières nécessaires pour la fabrication. La réussite dépend essentiellement de la volonté et de la disponibilité du promoteur appelé à s'impliquer totalement à son projet qui peut s'agrandir au fil du temps. Fournir une aide au design Les participants au forum ont proposé, par ailleurs, une poursuite de la collaboration entre partenaires tunisiens et français sur la base d'une réunion d'un comité de pilotage – à organiser régulièrement – en vue de faire le point sur l'état d'avancement des projets. L'ambassade de France en Tunisie a lancé, à l'occasion du forum, un nouvel appel à projets de 250.000 euros. L'objectif étant d'appuyer de nouveaux projets, particulièrement dans les régions. Les domaines ciblés sont ceux de la citoyenneté, des droits et de la santé des femmes, du micro-crédit et de l'environnement. Des thèmes d'actualité qui concernent, en somme le bien-être des citoyens et la protection des ressources naturelles. Dans le domaine de l'environnement, justement, le collectif Randet et les Centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active (Cemea - France) vont mettre en place un programme de sensibilisation et de formation à l'éducation à la protection de l'environnement. Ils ont engagé, d'ailleurs, un processus de partenariat dans le cadre de la coopération entre la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et le gouvernorat de Kasserine. Ce partenariat se concrétisera par l'organisation, au cours de l'été 2012, d'un campus euro-méditerranéen qui s'attardera sur l'examen de la conduite des projets de développement territorial. Le collectif Randet appuie aussi, à travers son réseau d'associations en région, le projet de renforcement des capacités dans la gestion locale à Korba – en lien avec la commune de Corbas en France – en tenant compte des enjeux environnementaux. A quelques kilomètres de Korba, le visiteur apprécie le Parc national de Chaâmbi à Kasserine qui, à la faveur d'un partenariat avec le Parc national des Cévennes (France) et l'appui du Collectif Randet, bénéficiera d'une action de protection des ressources naturelles et de développement socio-économique intégré. Cette démarche s'inscrit dans le cadre d'un projet d'envergure dont le financement est d'une valeur de 900.000 euros octroyés par l'Agence française de développement au Parc national de Chaâmbi. La même agence française accordera, cette année, un financement de 160.000 euros destiné aux projets de modernisation agricole à la charge de deux organisations non gouvernementales, le Groupement des éleveurs de race Tarentaise et l'Association pour une agriculture durable. Un autre domaine important pris en compte concerne les droits et la santé des femmes. Un programme de revalorisation de l'artisanat féminin sera lancé durant l'année en cours pour fournir une aide au design et définir des débouchés sur le marché par des associations de commerce équitable pour écouler les produits fabriqués. La lutte contre l'analphabétisme va faire l'objet d'une réflexion approfondie de la part des partenaires tunisiens et français. Car on compte encore un nombre assez important de personnes – surtout parmi les femmes – qui ne sont jamais allés à l'école ou qui ont interrompu très tôt leurs études pour devenir des analphabètes surtout dans les régions à l'intérieur du pays.