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Bourguiba a-t-il été un dictateur nuisible à la Tunisie ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 04 - 2012


Par Slimane LASSOUED
A l'occasion de la commémoration du 56e anniversaire de l'Indépendance et la mise sur orbite d'une nouvelle Constitution, celle de la révolution de la liberté et de la dignité, le souvenir du Combattant suprême, Habib Bourguiba, est dans toutes les pensées. Mais une question demeure posée : «Bourguiba était-il un dictateur nuisible pour son pays ?» Ce militant dont le nom se confond avec l'histoire de la Tunisie a le mérite d'avoir été le héros de la libération de son pays en 1956. Il a participé à la lutte pour la conquête de la liberté de la Tunisie, il fut maltraité, terrorisé, humilié et frustré, il a connu la torture dans les prisons en Tunisie et à l'étranger. Il ne renonça jamais à ses idéaux pour faire respirer à ses compatriotes l'air de la liberté. Il n'a jamais trahi son pays… Bourguiba, en tant que citoyen tunisien, est lié par un contrat perpétuel d'amour et d'un foudroyant sentiment de respect pour le drapeau et l'image de marque de son pays. Tout ce qui touchait son pays le traumatisait. Il était d'un caractère ambitieux, autoritaire, perfectionniste, mais il possédait une bonté de cœur exceptionnelle.
Il était l'apôtre du travail planifié, temporisé et réfléchi. Il avait un sentiment d'admiration pour tout ce qui est tunisien afin qu'il fût au top. Quant à son rôle pour rénover le pays, il avait rendu l'éducation obligatoire pour tous. Il a banni le régionalisme, le tribalisme et l'esprit de clan. Il a rapproché les cœurs de tous les Tunisiens, et il a chassé les tabous et consolidé la citoyenneté et le civisme. Il a freiné l'exode rural, il a réduit le taux de chômage. Il a instauré le Code du statut personnel pour mettre fin aux souffrances et à l'exploitation de la femme. Il a planifié l'économie à travers le système des trois têtes. Il mit la diplomatie tunisienne à l'heure de l'indépendance et des changements à travers le monde. Il mit en place des centres de formation tous azimuts pour pallier le vide laissé par les colons. Il a libéré les terres agricoles. Il a tunisifié l'armée, la police, les finances, la douane et développé le tourisme. Il a modernisé l'agriculture, doté le pays d'infrastructures up-to-date. Il a instauré le régime de couverture sociale pour tous les Tunisiens. Il a encouragé la jeunesse, le sport, les recherches technologiques, et j'en passe. Bourguiba est aussi un idéaliste. Il avait un faible pour le pays qu'il a vu naître et dont il est le libérateur. Il voulait qu'il occupe une place de choix parmi les pays les plus développés de la planète. Il avait les mains propres, les deniers de l'Etat étaient pour lui sacrés. Il ne badinait pas avec l'honnêteté, les biens et les recettes de l'Etat devaient servir son émancipation, sa modernisation et l'amélioration des conditions de vie de tous les citoyens. Quant à ses visées pour la religion, le pays est automatiquement voué à l'Islam (sans mélange avec la politique, mais la liberté de culte est autorisée ). La langue officielle du pays est l'arabe, mais en bon voisinage avec toutes les autres langues pratiquées dans les pays développés. Enfin, la Tunisie doit être un carrefour de civilisations et aussi un havre de paix et d'hospitalité pour tous les pays de la Terre et dans lesquels règnent la stabilité et le respect du droit à la différence.
Le militant de légende Habib Bourguiba mérite-t-il d'être catalogué sous la même enseigne que le dictateur déchu qui a accaparé le pouvoir durant plus de deux décennies, profitant de l'âge et de la maladie de son prédécesseur? Il n'avait ni références ni CV préalables mais seulement le soutien des décideurs malintentionnés qui l'ont parachuté à la tête du pays. Après avoir tâtonné, il mit le pays à la merci de la discorde, de la dictature, du despotisme, de la corruption et de la primauté de ses propres intérêts et de ceux de sa famille, de ses amis et de ses proches aux dépens des jeunes élites dotées de savoir et de connaissances. Le pays était au bord du gouffre.
Bien que libérateur de son pays, le Combattant suprême n'était pas immunisé contre les bévues et les erreurs, mais l'erreur n'est-elle pas humaine ? Et celles qu'il a commises étaient par amour et respect pour son peuple, des erreurs qu'il a rectifiées pour retrouver la confiance et l'estime du peuple.
Mais là où le bât blesse et choque, c'est que les nouveaux seigneurs de la politique du pays, pourtant élus démocratiquement à l'ère de la révolution sacrée du peuple, se permettent le luxe de parler de 50 années de dictature nuisible à la Tunisie au lieu d'orienter leur regard et leurs critiques seulement sur les 23 dernières années (régime du dictateur déchu) néfastes et catastrophiques pour le pays qui a failli perdre tous les acquis récoltés au prix de multiples sacrifices. A méditer !


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