Nostalgie ou stratégie de com ? En tous les cas, le retour en force sur la place « facebookienne » du père de la Nation, feu Habib Bourguiba, n'est pas le fruit d'un hasard. Certains pensent même que ceci est très lié à la prise en fonction provisoire d'un ex-ministre du « combattant suprême », monsieur Caïd Essebsi, l'actuel chef du gouvernement. Il faut dire aussi que bon nombre d'ex-Rcdéistes prônent le retour aux valeurs destouriennes pour gommer l'ère du changement qui a déjà changé à son tour. A la veille des commémorations de l'anniversaire de la disparition du « zaïm », et la nostalgie aidant, il y a toute une génération qui découvre ou redécouvre le « bourguibisme » même si ce concept d'Etat moderne fut prolongé mais jamais évolué vers plus de liberté. Est-ce une revanche posthume de l'ex-président à vie dont l'inhumation fut à la limite bâclée, surprotégée et surtout sous médiatisée ? Dans la balance de l'histoire, Bourguiba est créditeur même s'il aurait pu fonder dès les trente glorieuses un pays démocrate et plus épanoui au niveau des libertés fondamentales. Mais, la sagesse de l'âge avait fini par instaurer la décision unique et le culte du personnage. Si Lahbib n'a pas besoin d'être réhabilité car il n'a jamais cessé d'être un repère culturel et social pour tous les Tunisiens. Aujourd'hui, nous espérons qu'il garde juste sa place de leader de l'après-indépendance, à côté de ceux qui se sont sacrifiés pour notre chère Tunisie.