• La neutralité des membres, condition sine qua non pour la réussite du processus électoral Commence-t-on à craindre pour le processus électoral ? Aurait-on peur d'une éventuelle mainmise sur les élections et sur l'Instance indépendante (Isie) ? Tout porte à le croire, puisque des ONG ont cru nécessaire d'organiser un atelier sur le thème de l'organisation indépendante des élections et qu'un public nombreux et averti a cru utile, de son côté, de se déplacer pour y assister. Sur le thème «Quelle place pour une instance indépendante pour les élections dans la nouvelle Constitution tunisienne ?» s'est tenu hier un atelier comprenant trois tables rondes, qui ont vu la participation de plusieurs acteurs de la société civile et des experts en droit constitutionnel. La présence de quelques députés a été également remarquée. L'atelier était organisé par le célèbre groupe d'associations Lam Echaml, avec à sa tête Moncef Ben Slimane, en partenariat avec Carrefour de la République, ONG française qui s'intéresse, entre autres, aux changements en cours dans le sud de la Méditerranée, dont la présidente, Florence Mardirossian, a été le modérateur de la première partie de la rencontre. Le débat public mais également politique se focalise autour de quelques questions majeures : – La Tunisie a organisé ses premières élections, comment vont s'organiser les prochaines ? – Comment garantir l'indépendance de l'instance des élections? – La neutralité des membres de l'instance est-elle indispensable ou bien faut-il opter pour une représentativité proportionnelle du paysage politique au sein de l'instance ? – Quels sont les mécanismes aptes à assurer l'indépendance. – Quels sont les enjeux du calendrier électoral ? – Des questions relevant de l'évolution du cadre législatif pour les élections ont également été débattues. Trois tables rondes ont traité tour à tour de la nécessité de l'indépendance structruelle et fonctionnelle de l'instance en charge de présider le processus électoral, de la question du vide juridique dans un contexte où l'un des partis en lice est lui-même au pouvoir et, enfin, des enjeux du découpage électoral et du mode de scrutin avec les questions qui en découlent, telles que la régulation des médias durant la campagne, ou encore le rôle et les droits des observateurs nationaux.