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A Menzel Bouzaiane et ailleurs : Le spectre de la désobéissance civile
Commentaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 04 - 2012


Par Soufiane BEN FARHAT
Au lendemain d'une série de protestations pour réclamer l'emploi et le développement, des jeunes protestataires de Menzel Bouzaiane ont opté pour la désobéissance civile. Aidés par des habitants, ils ont fermé, avant-hier, les établissements publics et éducatifs et ont séquestré le délégué de la ville.
Les protestataires ont déclaré que leur mouvement a été décidé «en réponse aux atermoiements des autorités régionales qui n'ont pas accédé à leurs revendications et ont failli à leurs engagements».
Vue sous cet angle, la désobéissance civile proclamée à Menzel Bouzaiane atteste d'un état de fait grave. Après les promesses tenues à tout bout de champ à l'endroit des populations en souffrance, il y a comme une espèce de retour de manivelle. Promettre c'est bien, et cela ne coûte somme toute rien. Ne pas tenir ses promesses est en revanche particulièrement coûteux.
La question peut, à terme, revêtir des significations gravissimes. Déjà, des actions similaires ont eu lieu, notamment à Tajerouine, avant-hier, à Fériana et Regueb, hier. Ici et là, c'est le même schéma, ou presque. Des jeunes s'insurgent parce qu'ils se considèrent des laissés-pour-compte. Et lesdits jeunes semblent encore plus exaspérés et rageurs du fait du flot de promesses non honorées.
Aujourd'hui, les partis de la Troïka régnante (Ennahdha, CPR et Ettakatol) se rendent compte des difficiles rouages de l'exercice du pouvoir. Ils s'étaient rués vers les dignités, en écartant des tendances et partis jugés inopportuns au besoin. Mais, comme le stipule le principe général du droit, celui qui a les avantages a les charges et les risques.
En termes économiques et politiques, on parle surtout de risques et périls. Et ceux-ci sont bien avérés sous nos cieux.
L'environnement économique et politique est peu reluisant. Une année et demie après la révolution du 14 janvier 2011, les conditions de vie des populations stagnent et reculent. La conjoncture internationale, marquée du sceau de la crise, en rajoute aux incuries internes. Le renchérissement des prix atteint des seuils inédits et navrants. Le panier de la ménagère en souffre effroyablement. Le chômage a doublé entre-temps. Les jeunes sont déboussolés. On leur dit qu'ils ont été les véritables artisans de la Révolution. Ils ressentent qu'ils sont les premières victimes du rouleau compresseur des difficultés socioéconomiques, du déclassement, de la marginalisation et de l'exclusion.
Les partis politiques et les instances sociales, syndicales et associatives sont particulièrement inopérants dans certaines régions. Les gens y sont livrés à eux-mêmes. Et à la seule logique de la rue. Le faible taux de syndicalisation et l'inconsistance caractérisée des relais associatifs s'avèrent contreproductifs.
Les jeunes, désespérés, recourent aux procédés ultimes et désespérés. L'action égale la réaction. Et ce qui est faussé à la base fausse d'avance les solutions concertées. D'où, de plus en plus manifestement, cette propension à agir et réagir dans l'extrême. Cela est manifeste dans bien des régions à l'Ouest du pays et dans les marges des grosses agglomérations à l'Est.
C'est dire que nos politiques doivent doubler d'imagination pour aller aux devants des situations problématiques qui ne tardent pas à s'envenimer. Des régions entières menacent de sombrer dans la violence. L'exemple du gouvernorat de Gafsa en est témoin. Le moindre fait y officie comme étincelle à des flambées de violences récurrentes. Et le gouvernement s'y limite à jouer aux sapeurs-pompiers. On l'a rarement vu prendre l'initiative avant que les actions tragiques ne soient consommées. Et c'est dommage. Et dangereux. Pour la paix civile et pour le gouvernement en premier lieu.


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