La scission actuelle au sein du bureau directeur n'a fait qu'attiser la fronde qui couve au Stade Tunisien Les nostalgiques du Stade Tunisien disent qu'au temps de l'ex-coach français, Patrick Liewig, ce dernier était très soucieux d'expliquer le pourquoi de ses options. Comme il nous le dira par la suite (dès sa prise de fonctions au CA): «Personne n'avale un savoir et un savoir-faire sans le comprendre et l'accepter». C'est là que l'action de l'éducateur prend tout son sens. Tantôt, face à l'irrationnel, il faut s'efforcer de toucher l'émotionnel (trouver les mots justes qui confortent et responsabilisent un joueur). Cette approche du jeu, Liewig la tient certainement de son cursus (passé par le prestigieux centre de formation de l'Asec Mimosa ainsi que celui du PSG). Le technicien français, en ponte de la formation qui se respecte, intégrait tous les aspects de la préparation (physique, technique, tactique) en même temps. Et aux puristes stadistes de remarquer que l'entraînement sous la direction de Liewig intégrait tous les paramètres du jeu, y compris les paramètres physiologiques. Bref, pour Patrick Liewig, la philosophie d'entraînement est le jeu, les joueurs, le plaisir et le progrès. Il n'en fallait pas plus pour voir le jeu stadiste progresser, et ce, en dépit d'un groupe de joueurs encore en apprentissage (pour certains) et peu endurants pour d'autres. La communication en tant que nerf du football moderne ? Pragmatisme de façade Ce n'est pas un secret de Polichinelle, surtout pour un grand nombre de Stadistes: le comité directeur stadiste élu a, à son tour, «désigné» un président exécutif en la personne de Kamel Ben Ali Senoussi. Or, au projet de refonte stadiste entamé il y a quelque temps, a succédé un pragmatisme de façade qui n'a pas permis au Stade de retrouver rapidement de l'ambition. D'ailleurs, cette saison, comme affirmé auparavant, les techniciens qui se sont succédé à la tête du club n'ont pas réussi à imposer leurs idées et à doter le onze stadiste d'un style de jeu qui cadre avec le potentiel des joueurs. Vélud a lamentablement échoué. Nabil Kouki s'est éclipsé après avoir tergiversé et le nouvel arrivant, Ben Sassi, tente de diffuser ses idées, en dépit d'une carte de visite assez modeste et un passage fort contesté du côté de la Perle du Sahel. Mystère et boule de gomme Qui est donc derrière l'arrivée de Ben Sassi au complexe sportif du Bardo ? Sans vouloir mettre de l'huile sur le feu ou accabler ce grand club en proie au doute actuellement, il est important de noter que le vétéran-stratège stadiste, Oussama Sellami, est derrière la venue de Ben Sassi. Indépendamment du choix porté sur le jeune technicien, ce dernier n'a jusque-là pas imposé sa griffe, ni séduit le public stadiste, ou déclenché ce fameux choc psychologique imputable au changement d'entraîneur. C'est dire que pour les dirigeants stadistes actuels, et en dépit du travail amorcé avec les jeunes, il est important de corriger la trajectoire stadiste...sans laisser les responsables aller au casse-pipe dans les médias. D'ailleurs, la scission ou plutôt la fissure actuelle au sein du bureau directeur n'a fait qu'attiser la fronde qui couve au Stade Tunisien. Retrouver de l'ambition Cela dit, les chiffres ne mentent jamais. La situation «chiffrée» du ST est plutôt préoccupante. L'équipe stadiste est à quelques encablures des équipes jouant le maintien et son bilan est somme toute modeste. Quatre victoires, autant de parités et sept défaites dans la besace. Chapitre indigence offensive, l'attaque est tout simplement l'une des moins prolifiques du championnat alors que la défense prend l'eau assez souvent. Pour revenir à la «manœuvre» stadiste (du point de vue purement footbalistique), il est judicieux de remarquer que distribuer le jeu n'est pas exclusivement taillé sur mesure pour Oussama Sellami. Le jeune Malek Landolsi progresse à vue d'œil et mérite de gagner ses galons de titulaire et non pas uniquement servir d'alternative à Sellami. Quand on analyse le rendement constant du jeune buteur Ben Ammar, on comprend que Akrout et Selliti ne feront pas de vieux os au Stade Tunisien, alors que dans le même temps, Mosrati, Tej et Hamdi Mabrouk doivent forcément se remettre en question et hausser leur niveau de jeu. Le Stade, tout le monde le sait, est un club pétillant, toujours sujet à des crises mais capable de rapidement se remettre en question quand il est sujet à des soubresauts d'ordre structurel et conjoncturel. C'est un club d'échéances. Fantasque et irrégulier parfois, il fait aussi montre d'un autre visage, celui d'un club à la carrure qui dépasse largement celle entrevue récemment ,et depuis quelque temps d'ailleurs. A bon entendeur...