Avec ses trois réseaux (bus, métro, TGM), la STT ou Transtu est le plus grand transporteur public. Elle dessert une population de près de deux millions de personnes réparties dans le Grand-Tunis. Sa flotte, renforcée depuis quelques années de quelque 300 nouveaux véhicules, accuse malgré tout une relative vieillesse. Les services fournis ne sont pas négligeables et les efforts méritent la considération. Sur les 1.200 véhicules qui constituent la flotte de cette prestigieuse société, plus de 200 sont affectés à des dessertes spéciales. Le transport des élèves et des étudiants occupe la part du lion. Mais il y a, également, un transport qui est assuré pour des entreprises et des bus spéciaux pour les fonctionnaires et employés. Pour ces derniers, il ne s'agit pas d'un transport payé par les employeurs ou d'un service bénéficiant de tarifs préférentiels. Tout juste les utilisateurs profitent-ils de dessertes adaptées aux horaires administratifs. Ni plus, ni moins. Ces voyages font leurs départs de différentes banlieues de la capitale (La Marsa, Ettadhamen, El Omrane, El Mourouj...) et déposent les voyageurs à proximité des centres administratifs (La Kasbah et ses environs). Ces bus portent les mêmes numéros que les bus ordinaires avec, en plus, la lettre «G» pour indiquer qu'ils desservent «la Place du Gouvernement». Tout le monde le reconnaît, ces navettes permettent à beaucoup de fonctionnaires de gagner du temps et un peu de tranquillité. A l'exception des lignes 60 G ou 74 G, toutes les autres lignes (14 G, 11 G, 20 G) sont d'un niveau de charge acceptable. Des détails à fignoler Les défaillances sont quasi inexistantes. Mais il reste une question principale qui préoccupe les usagers, c'est l'heure de départ ou d'arrivée. A priori, les employés sont censés parvenir à leurs lieux de travail à 9h00. Or, souvent, on les trouve encore dans le bus en plein milieu de la circulation à cette heure-là ! Un meilleur ajustement des horaires de départ serait le bienvenu. Les employés déplorent, aussi, le fait que certains conducteurs choisissent de quitter les stations un peu avant l'heure prévue. Soit du lieu de partance vers Tunis ou de Tunis vers les zones de desserte. Ce qui fait que de nombreuses personnes ratent ces bus. Ils aimeraient, également, une meilleure sensibilisation des autres usagers et, en particulier, les élèves et les étudiants. Ceux-ci désertent les bus spéciaux qui leur sont destinés pour venir encombrer ces lignes réservées, en premier, aux employés et aux fonctionnaires. Pendant ce temps, les bus scolaires ou devant transporter les étudiants circulent, parfois, avec une poignée de personnes à bord. Il n'est que de voir ces bus qui attendent devant les collèges ou les lycées et qui partent, ensuite avec cinq, six élèves seulement ! Il en est presque de même pour les bus assurant le transport universitaire. Alors que la Transtu, nous dit-on, assure le transport de plus de 400 millions de personnes, on sait que la moitié d'entre eux est formée de cette catégorie d'usagers. C'est-à-dire un profil de clients avantagés et profitant d'abonnement à titre symbolique. Une réorganisation de ces services de dessertes apporterait sûrement une solution aux désagréments connus par d'autres catégories de gens empruntant les lignes spéciales. Ce système existe tel quel depuis plusieurs décennies. Il est plus que temps de le revoir de façon sérieuse et de repenser les méthodes utilisées pour améliorer la qualité des prestations et, pourquoi pas, offrir un autre produit.