Les Marsois s'en sont donné à cœur joie, dimanche dernier, à l'ambiance bon enfant qu'a répandue la kermesse caritative au profit des enfants de l'association SOS Gammarth. Ravis de pouvoir enfin revivre et de se rappeler le bon vieux temps et de participer à des œuvres aussi bien de bienveillance que d'animation, les habitants de la Marsa se sont donné rendez-vous dans l'espace vert du palais municipal Essaâda. C'est là qu'ils ont passé une journée en famille, riche en découvertes et en bonnes affaires. Il était midi en ce dimanche 13 mai 2012. Un soleil de plomb pointe sur La Marsa-Plage. Mais les familles marsoises semblent motivées par une irrésistible envie de sorties et de découvertes. Elles se dirigent, toutes, en petits groupes, vers le palais municipal de La Marsa dont des échos de fêtent retentissent tout aux alentours. C'est qu'après une année blanche, les Marsois retrouvent enfin l'un des repères festifs de la ville, à savoir la kermesse annuelle, concoctée par l'association S.O.S village pour les enfants abandonnés. Une kermesse qui joint l'utile à l'agréable dans la mesure où elle contribue au renforcement du budget de l'association au profit, évidemment, des enfants et confère au printemps une ambiance de joie et de bonne humeur. Adultes, jeunes et enfants trouvent l'ambiance de leurs rêves. En effet, une multitude de stands, proposant des articles divers et de bonnes occasions à saisir ipso facto, séduisent les fans de décoration, de prêt-à-porter originaux, dont certains sont de marque et d'autres artisanaux. Chaque participant apporte une touche particulière à la kermesse, proposant des produits à la fois hétérogènes et sympathiques. Mme Lobna Attiya se présente comme une participante assidue à la kermesse. Cette artisane est spécialisée dans la conception d'articles de décoration, fabriqués à partir de papier mâché et d'autres, à partir d'épices. « Ma production compte aussi bien des compositions florales, des vases en céramique recouverts de papier mâché très design, ainsi que des boules parfumées, recouvertes d'épices, notamment des clous de girofle. Je propose également des cadres pour photos et tant d'autres objets à même d'embellir l'intérieur des maisons », indique-t-elle. Ses produits varient entre 15dt et 45Dt. Elle nous confie que les ventes ne sont point à leur paroxysme. Certains visiteurs affluent à la kermesse par pur hasard. Leur argent de poche ne leur permet donc pas de s'adonner à des achats imprévus. Pour cette artisane,donc, la kermesse est, avant toute chose, une occasion à ne pas rater pour se défouler et quitter, pour un moment, la sphère infernale du boulot-dodo. Elle constitue également une opportunité pour établir le contact avec de nouveaux clients. Un peu plus loin se trouve le stand de Mme Zina Harhira. Cette artisane concocte des coussins et des abat-jour mariant le semi-cuir et la peau de chèvre; un style à la fois naturel et très tendance. Elle propose également des objets de décoration qui convergent, tous, vers le thème des pirates: des navires à l'ancienne, des coussins de sauvetage marin ainsi que de petites montres de décoration. Zina découvre, pour la première fois, l'ambiance de la kermesse. Certes, elle n'arrive toujours pas à vendre, mais elle a de l'espoir pour une affluence encore plus consistante durant l'après-midi. « Il y a toujours des hauts et des bas dans la vie. Pour moi, il s'agit d'une première expérience et je la trouve intéressante dans la mesure où elle permet d'aider les enfants. J'y prends, d'ailleurs, goût et je compte participer à la prochaine kermesse», souligne notre interlocutrice. Le brouhaha de la kermesse est dominé par les cris de joie des enfants qui se défoulent à travers les jeux improvisés, les rencontres fortuites mais aussi dans les ateliers de dessins, destinés à mettre en contact les chérubins visiteurs et les enfants orphelins. Si certains se concentrent sur les devinettes posées par l'animateur, les autres sillonnent le lieu, accompagnés de leurs parents. Maher est un enfant âgé de quatre ans. Tenant son papa par la main, il ne semble pas tout à fait saisir le sens de cette manifestation. « Du moment qu'il s'agit d'un espace de fête, où des enfants de différents âges s'amusent et sont gâtés par leurs parents, mon fils se sent comme un poisson dans l'eau», indique Riadh, amusé. Quant à Maher, un soda à la main, hébété, il ne sait que répondre. Parmi les participants à la kermesse figure Mme Salma Mejri. Cette commerçante expose des articles de décoration locaux et d'autres, importés. « Les Tunisiens affichent, généralement, une préférence pour des objets de décoration en bois comme ces boîtes à couture ou encore des ustensiles de cuisine», indique-t-elle. Mme Mejri vend également des plateaux en natte dont le duo coûte 35Dt mais aussi un porte-journaux en cuir véritable à 55Dt. Ce qui est à souligner, lors de cette édition, c'est que les prix des différents articles ont remarquablement gonflé en comparaison avec la session précédente. L'on découvre, en fait, non sans étonnement, des vêtements utilisés, qui ne portent pas de marque et que l'on propose à 45Dt la pièce, des nuisettes de qualité moindre que l'on vend à 35dt ou encore de minuscules objets de décoration qui se vendent à 60Dt. «Les prix sont assez salés mais cela va de pair avec la cherté de la vie. Cela n'empêche pas les Tunisiens d'acheter », fait remarquer Mme Mejri. Certes, la contribution caritative de bon nombre de participants se limite aux frais du stand, soit une somme de 50Dt. Toutefois, il conviendrait de penser à donner aux visiteurs la possibilité de faire de bonne affaires. C'est bien leur fidélité qui contribue au succès indémodable de la kermesse. Il faudrait en tenir compte.
