Le Centre de traumatisme et des grands brûlés de Ben Arous connaît une grande affluence tout au long de la journée. Connu pour avoir abrité les brûlés de la révolution, ce centre se veut pionnier en matière de prise en charge de grands brûlés. Les urgences permettent la première liaison entre le blessé et le centre hospitalo-universitaire.Situé à quelques kilomètres de Tunis, la bâtisse s'étend, imposante. Etat des lieux des urgences de ce centre. 10h00. Le service est centré sur le patient. Constitué de plusieurs box, il offre aux malades des prestations de qualité. Les urgences du centre de traumatisme et des grands brûlés sont personnalisées mais peu respectueuses de l'intimité du patient. Le professeur Trabelsi dirige d'une main de fer le service qu'il chapeaute. Rien n'échappe à l'équipe médicale et paramédicale de notre chef de service. Dans la salle d'attente, les petits blessés attendent leur tour, alors que les polytraumatisés sont rapidement pris en charge. Leur état nécessite une intervention médicale urgente. La chaîne des premiers secours est solidement constituée, et ce, pour venir en aide aux cas les plus critiques. Aymen, un jeune lycéen fracturé de la jambe, indique qu'il a très vite été dirigé vers la salle de plâtrage. L'accueil est humain. Le corps paramédical est à l'écoute du patient. Souad est une sexagénaire, elle déclare avoir été très vite prise en charge. Elle attend dans la salle perfusée «Dès mon arrivée en raison d'un problème de rein, le médecin m'a minutieusement examinée». Dans ce centre, les médecins sont conscients que la relation médecin-malade de bonne qualité est importante . Il est à noter que 80% des patients se situent parmi les petits blessés. 10 à 15% sont dirigés vers l'hôpital du jour et 5% vers le service de réanimation. Problème de sécurité Les médecins de ce service déclarent subir des agressions verbales et physiques en raison du manque de sécurité et de la mentalité qui sévit après la révolution. Dans un long couloir, une salle de déstockage permet de prendre en charge les patients en état de choc. Ce service d'urgence reçoit 10% de polytraumatisés dus aux accidents de la route. L'exploitation, la prise en charge du traumatisme crânien constituent le cheval de bataille du centre, pionnier en la matière, mais qui souffre du manque d'équipements pour venir en aide à l'équipe médicale qui reçoit de 150 à 250 urgences. L'encombrement du service et l'impératif de décongestionner les urgences figurent parmi les priorités, outre l'amélioration des conditions de travail du médecin. A cela s'ajoute une surcharge en patients qui pousse les compétences médicales à déserter et à quitter le secteur public vers le secteur privé. Il est à savoir qu'un chef de service est payé entre 2,5 et 3.000D ce qui les poussent à exercer une activité privée complémentaire qui se répercute sur la prise en charge des patients. Dans ce service, l'équipe de garde assure la prise en charge de 90% des patients traumatiques. La capacité d'absorption est largement dépassée dans ces urgences qui sont équipées, mais qui souffrent de beaucoup de défaillances. La politique sanitaire exige d'être revue, et ce, afin de multiplier les centres spécialisés de prise en charge des patients et de décongestionner les urgences des autres hôpitaux.