* 7 étages ; 10 salles d'opération, service de radiologie numérique * Interventions multidisciplinaires * Chambres équipées de téléviseurs et de connexion internet Le Centre de Traumatologie et des Grands brûlés à Ben Arous sera bientôt opérationnel. Dans quelques semaines, les deux services cliniques d'orthopédie et de réanimation des brûlés de l'hôpital Aziza Othmana seront transférés au nouveau Centre de Ben Arous. " La vocation principale du Centre est l'accueil, la prise en charge et le traitement des grands brûlés et les personnes atteintes de poly-traumatismes " souligne M. Ridha Bouzid, directeur général du Centre.
Le Centre de Traumatologie et des Grands brûlés à Ben Arous est un grand acquis aussi bien pour le citoyen que pour le système public de santé. En y entrant, on a l'impression d'être dans une clinique et non dans un établissement de santé publique. Hier lors d'une visite organisée à l'intention des journalistes, le Centre était rayonnant. Propre et vide. Deux qualités très sollicitées dans nos hôpitaux qui ne désemplissent pas de gens à longueur de journées et qui manquent généralement de beaucoup de propreté. Bâtie sur une superficie de 6 hectares et à quelques kilomètres du Centre ville, le Centre de Traumatologie et des Grands brûlés de Ben Arous est composé de 7 étages avec 10 salles d'opération et des équipements ultramodernes. Sa capacité hospitalière est de 168 lits avec un poste de télévision et une connexion internet dans chaque chambre. Il comporte 7 services : orthopédie, réanimation des brûlés, chirurgie, neurochirurgie, anesthésie réanimation, chirurgie plastique et un service d'urgence. Un héliport est prévu pour le Centre sur un terrain de 3 hectares en cours d'études techniques. Le Centre compte actuellement 25 médecins spécialistes, 20 résidents, 250 agents paramédicaux et 40 ouvriers.
90% des malades admis sont des petits blessés Présentant le circuit du patient, Pr. Mondher Mbarek, chef de service des urgences, souligne que la première étape est de procéder à un tri selon lequel, le malade sera dispatché au service des grands blessés ou des petits blessés. " Selon une étude faite à l'hôpital Aziza Othmana, les petits blessés représentent généralement 90% des malades admis aux urgences. 10% seulement des cas nécessitent l'hospitalisation ", affirme Pr. Mbarek. Et il ajoute que le service d'urgence comporte 14 lits qui doivent être vides chaque jour. Les malades traités rentreront chez eux, les autres seront admis dans les autres services du même centre.
Radiologie numérique et résultats rapides Le service d'urgence comporte aussi son propre service de radiologie numérique équipé d'un scanner 16 barrettes dernière génération. " Grâce à cet équipement, un total body est effectué en 1m30s ", affirme Pr. Lamia Rezgui, chef du service radiologie. Les résultats de ces radios peuvent être envoyés instantanément aux services compétents par le biais du réseau et grâce au traitement numérique de l'image. Un grand laboratoire d'analyses médicales est aménagé au sous-sol avec une salle de biologie moléculaire, une salle d'hématologie, une salle de biochimie, une salle de bactériologie et une salle d'urgence et une banque du sang. Le laboratoire est équipé par un automate permettant de réaliser 60 tests par minute.
Intervention multidisciplinaire Un polytraumatisé admis au Centre de Traumatologie et des Grands brûlés de Ben Arous bénéficiera d'une intervention multidisciplinaire. Il sera anesthésié une seule fois et suivra deux ou trois actes chirurgicaux en une seule intervention. " Ceci permettra d'accorder au patient un maximum de chances de sauvetage, surtout qu'actuellement le malade polytraumatisé admis dans une autre urgence doit suivre deux ou trois interventions chacune dans le service compétent ", explique Pr. Mondher Mbarek. Pr. Hédi Achouri, directeur général des établissements publics de santé a souligné que l'entrée en service du nouveau Centre de Ben Arous se fera en plusieurs étapes. Dans quelques semaines, le personnel médical et paramédical des deux services d'orthopédie et de réanimation des brûlés de l'hôpital Aziza Othmana sera affecté définitivement au Centre de Ben Arous. La deuxième étape sera l'ouverture du service de neurochirurgie. Et dans environ un an, le Centre comptera pas moins de 750 agents de la Santé publique toutes disciplines confondues. Ceci sans compter les agents travaillant en sous-traitance. Le budget de l'hôpital nécessitera environ 7 milliards par an. Pour sa part, Dr. Mohamed Belaïba, directeur général de la Santé au ministère de la Santé publique a souligné que le Centre est un acquis qu'il faudra préserver. Sa construction entre dans le cadre d'une stratégie nationale de développement du secteur des urgences. D'ailleurs, un autre Centre identique sera aménagé à la Marsa. La stratégie nationale repose sur trois axes principaux : le pré hospitalier, les urgences hospitalières et la formation. Ainsi, des efforts ont-ils été consentis pour assurer l'arrivée du malade au Centre de soin dans les meilleures conditions possibles et ce en renforçant le nombre des SAMU qui est actuellement de 5 en attendant la réalisation du SAMU de Jendouba qui est en cours de construction. Par ailleurs, on compte aujourd'hui 13 SMUR avec un objectif d'atteindre un SMUR par gouvernorat. Au niveau des structures d'urgences, Dr. Belaïba a souligné qu'il existe 181 services d'urgences à travers la République qui accueillent 4 mille malades par an. La stratégie nationale comporte aussi la formation du personnel médical et paramédical. A cet effet, un master en médecine d'urgence a été créé depuis 1998 et a permis la formation de plus de 200 médecins. Ceci en plus de la création de la section des techniciens supérieurs en médecine d'urgence.