Les médecins ne cessent de s'adapter à une demande croissante et qui se diversifie. Qui fait quoi et pour qui ? Côté patients, ils désirent être bien pris en charge pour atténuer leurs soufrances. Tout ceci nécessite une amélioration de la qualité des soins et des prestations médicales et c'est dans ce cadre que s'inscrit les 2ème journées médico-chirurgicales du Cap Bon qui se sont tenues à Hammamet et qui visent à assurer une bonne formation à nos médecins et à leur inculquer de nouvelles connaissances médicales. Organisées par le syndicat tunisien des médecins libéraux de Nabeul et l'Association médicale Néapolis, ces journées dédiées à la mémoire de feu Dr Naceur Haouès ont porté sur plusieurs travaux présentés par les médecins dont la prise en charge des patients dans les urgences et l'amélioration de la qualité des soins. La prise en charge des accidentés de la voie publique est un motif fréquent de consultation aux urgences « Ces blessés comme le précise l'équipe médicale du service des urgences CHU de Monji Slim représentent une population hétérogène tant du point de vue gravité des lésions présentés que pour le terrain sous-jacent. Les consultations se produisent essentiellement la nuit, tranche horaire où seules les équipes de garde sont présentes. L'absence d'un service d'orthopédie pose un réel problème de prise en charge avec des risques de séquelles fonctionnelles chez des patients jeunes. La majorité des patients arrivent aux urgences par un transport non médicalisé bien qu'une prise en charge pré-hospitalière permette une meilleure prise en charge et l'orientation de ces patients vers des structures hospitalières disposant de service de traumatologie » Il est vrai que le nombre des patients dans les urgences ne cesse de s'accroître notamment les personnes âgées « Leur prise en charge dans un service d'accueil des urgences a des spécificités liées notamment aux poly-pathologies et au manque de services spécialisés pour la continuité de soins » souligne l' équipe médicale de l'hôpital Maâmouri de Nabeul. L'enquête a révélé que les motifs de consultation sont dominés par la dyspnée (24%) , les douleurs thoraciques(18%) et les troubles de la conscience (10%). 28% présentaient des signes d'insuffisance respiratoire, 8% des signes d'insuffisance cardiaque et 10% des signes neurologiques de localisation. Ces personnes âgées représentent une part importante et croissante des passages dans les urgences. Leur prise en charge multidisciplinaire nécessite une formation spécifique avec la création d'unité d'hospitalisation adéquate »
Le tri, processus efficace d'évaluation ? Le tri est un processus évaluant les besoins en soins des patients consultant aux urgences. L'équipe de soins du service d'urgence CHU Monji Slim explique que « Ce tri permet de fournir un niveau de priorité pour chaque patient tout en évitant d'utiliser l'ordre d'arrivée comme ordre de prise en charge. Ce processus permet de réduire l'encombrement au niveau des salles de soins. Le tri apporte indéniablement un plus dans le fonctionnement en donnant la priorité aux urgences et en améliorant la prise en charge dans les salles d'urgences. Les dysfonctionnements existent souligne l'équipe médicale du CHU Monji Slim notamment la prescription d'examens complémentaires, l'administration de médicaments qui détournent l'activité du tri comme processus évaluant et classifiant les besoins en soins des consultants. La facilité étant de réaliser un bilan ou administrer des médicaments à tous les malades qui se présentent aux urgences »
L'évaluation du degré de satisfaction des usagers des urgences Le degré de satisfaction des usagers des urgences est rarement évalué. « Cet aspect, souligne l'équipe du service des urgences du CHU Monji Slim, est une préoccupation secondaire pour les professionnels, chargés en priorité de palier à des problèmes médicaux. La prise en considération de ce facteur s'intègre dans les pratiques d'évaluation en termes de démarche qualité, c'est-à-dire de mieux connaître les demandes, les attentes et le comportement des usagers des urgences. L'objectif final, étant d'évaluer le degré de satisfaction des consultants aux urgences. L'étude réalisée sur 350 patients a révélé que la qualité de l'accueil est excellente (3%), bonne (78%) et moyenne (17%) Le délai d'attente avant d'être vu par un médecin est jugé long (10%), rapide (65%) et très rapide (25%). Ainsi, l'évaluation est une nouvelle exigence de santé s'intégrant dans les politiques globales de démarche qualité visant à améliorer les performances globales du système de santé. L'analyse des avis des usagers en terme de satisfaction s'intègre comme un indicateur essentiel dans le cadre d'une démarche qualité »