L'annonce de l'introduction d'une section de médecine dans l'enseignement dispensé au sein de la mosquée de la Zitouna a suscité diverses réactions entre ceux qui considèrent que la médecine ne peut être enseignée au sein de la mosquée Zitouna et ceux qui évoquent le cas d'Al Azhar au Caire pour appuyer leurs thèses selon lesquelles l'enseignement zeitounien, de retour après plus de cinquante ans de rupture, peut aboutir à la formation de médecins. Le ministère de la Santé publique a publié, hier, une déclaration dans laquelle il fait part de sa ferme opposition à un tel projet. Voici ci-après le texte intégral de la déclaration du ministère. «Tout en se réjouissant de la réhabilitation de l'enseignement zitounien de la Grande Mosquée de Tunis, qui constitue un excellent adjuvant pour le paysage religieux national en devenir, le ministère de la Santé rejette les propos malveillants et inappropriés formulés à cette occasion à l'égard de la médecine conventionnelle tunisienne et exprime son étonnement quant à l'intention d'instaurer à la Zitouna une formation n'obéissant à aucune règle académique reconnue et permettant une pratique dépassant la seule diffusion de rudiments de médecine traditionnelle ou d'éducation sanitaire préventive. Le ministère de la Santé s'oppose avec fermeté à un tel projet et rappelle que seule une formation académique universellement reconnue donne accès au diplôme de docteur en médecine en Tunisie. Le ministère de la Santé fait part de sa réprobation de toute tentative de porter atteinte à la réputation de la médecine tunisienne, qui jouit d'un bon renom international, car issue d'une formation académique diplômante de qualité dispensée par quatre facultés de Médecine, une faculté de Médecine dentaire et une faculté de Pharmacie au diapason des progrès de la science et respectueuses des règles déontologiques et juridiques et administratives instaurées pour l'exercice de l'art médical par les autorités ordinales, éthiques et administratives du pays. Le ministère de la Santé, qui appelle à la sauvegarde des acquis nationaux en la matière, émet le souhait de voir le souci et le devoir d'objectivité l'emporter sur le désir, certes légitime, de certains de vouloir traiter les imperfections du système.»