Une action commune entre la Tunisie, la France et l'Allemagne, visant à appuyer le plan national de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, a été lancée lors d'un séminaire organisé hier à Tunis par le ministère des Affaires sociales : il s'agit d'un projet de jumelage. Ce projet, d'un montant de 800 mille euros, et qui s'étalera sur deux ans, aura pour objectif l'appui à la capacité et à la rentabilité des institutions tunisiennes chargées de la sécurité et de la santé au travail, telles que la Direction de l'inspection médicale et de la sécurité au travail (Dimst), l'Institut de santé et de sécurité au travail (Isst)... A cette aide financière s'ajoute une aide technique sous la forme d'échange d'expériences et d'expertises. Ouvrant les travaux de ce séminaire, M. Khalil Zaouia, ministre des Affaires sociales, a souligné que «ce projet vise à relancer le programme national de gestion des risques professionnels (2010-2014) qui n'a pas pu réaliser les objectifs prévus». Le programme de ce jumelage est basé sur quatre principaux axes, à savoir, premièrement, le devéloppement d'un dispositif de prévention pour la réduction des accidents du travail mortels et graves (43.326 en 2011, dont 146 mortels), qui nécessite le renforcement des services d'inspection et d'assistance. Deuxièmement, une politique de dépistage des maladies professionnelles, qui sera mise en place à travers l'amélioration de la couverture fournie par les services agissant dans le domaine de la santé du travail, notamment dans les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que dans les très petites et moyennes entreprises (TPE). Il s'agit, troisième axe, d'une stratégie de communication et de sensibilisation. Pour ce faire, seront formés dans ces compétences les différents acteurs impliqués dans ce domaine : douze professionnels des Groupements de médecine du travail (GMT), le Service médical autonome (SMA), la Direction de l'inspection médicale et de la sécurité au travail (Dimst), la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), la Direction générale de l'inspection du travail et de la conciliation (Dgitc) et la santé et sécurité au travail (SST). Ce projet consiste, enfin, à mettre en place une démarche de mise en conformité des réglementations tunisiennes en matière de santé et de sécurité au travail aux normes internationales. «L'objectif de ce jumelage, indique M. Habib Nouaigui, directeur de l'ISST, est, d'une part, le rapprochement des législations tunisiennes et du système de santé et et de sécurité au travail tunisien des normes internationales et, d'autre part, l'amélioration des services de santé et de sécurité du travail». De son côté, M. Massimo Mina, chef des opérations de la délégation de l'Union européenne à Tunis, estime que «ce jumelage tend à soutenir les relations de partenariat entre la Tunisie et l'UE et l'échange des expériences entre les experts tunisiens et leurs homologues français et allemands». Rappelons que ce projet de jumelage s'inscrit dans le cadre du programme d'appui à l'Accord d'association et au Plan d'action voisinage (P3A-II).