L'Institut de la Santé et de la Sécurité au Travail (ISST) sera-t-il plus performant dans la prévention contre les accidents dans le milieu professionnel ? Normalement oui. Car, suite aux huit mois de jumelage et de coopération avec EUROGIP organisme français qui œuvre dans le domaine, l'institut maîtriserait mieux les outils d'intervention aussi bien auprès des employeurs que des employés. Ce projet réalisé dans le cadre du programme d'Appui à la mise en œuvre de l'Accord d'Association Tunisie- Union Européenne (P3A) prendra fin le 8 décembre prochain. Le bilan est jugé positif puisque l'ISST a amélioré ses capacités dans le diagnostic, il a même élaboré des normes et des référentiels tout en développant une base de données. Grâce à ce jumelage, l'ISST a élaboré une stratégie de diffusion de la culture de la prévention contre les risques professionnels, les cadres de l'institut ont aussi bénéficié des visites et de formation dans la spécialité.
Lancé il y a déjà huit mois, le projet de jumelage entre l'ISST et EUROGIP prendra fin le huit du mois en cours. Ce projet de courte durée et qui s'inscrit dans le cadre du programme P3A financé par l'Union Européenne répond aux besoins de plusieurs institutions nationales tels que l'ISST. « Compte tenu de l'importance accordée par le gouvernement à cette question, nous avons choisi de se performer davantage », selon Dr Hatem Ben Mansour ; chef de Projet Exécutif à l'institut. Il a précisé qu'il s'agit « d'une opportunité qu'il ne faut pas la rater pour mieux se rapprocher du palier européen ». Et d'enchaîner : « La santé et la sécurité au travail sont des critères très importants pour une économie plus compétitive ». Eu égard à l'élargissement du tissu des entreprises, l'Institut de la Santé et de la Sécurité au Travail à choisi de passer à une vitesse supérieure dans le domaine. Le jumelage avec l'EUROGIP répond à ses aspirations puisque l'institut a bénéficié d'une aide dans le diagnostic et l'évaluation des ses capacités en matière de prévention contre les maladies professionnelles et aussi en matière d'assistance technique.
Normes techniques et protocoles de surveillance L'ISST est dorénavant capable de maîtriser les normes techniques et les protocoles de surveillance, en d'autres termes, la maîtrise de l'élaboration d'instruments normatifs de mesurage des nuisances chimiques ou physiques. Toujours dans le même cadre, une stratégie de diffusion de la culture de la prévention contre les risques professionnels sera élaborée. Cette composante comporte deux activités. La première vise les cadres de l'institut et la deuxième consiste dans la formation dans les techniques de la communication. A cet effet, le Dr, Ben Mansour a précisé qu'auparavant, l'institut ne maîtrisait pas convenablement les méthodes de travail dans le domaine. « Le message adressé aux employeurs n'est pas le même adressé à l'employé. Ils sont deux cibles totalement différentes », signale-t-il. Ainsi les cadres de l'ISST ont été formés par des experts hautement qualifiés dans la communication. « Nous avons même travaillé sur un échantillon pour aboutir à des résultats fructueux », toujours d'après le Dr. Ben Mansour. Avant ce jumelage l'institut ne disposait pas d'une stratégie claire. Il ne manipulait pas convenablement les méthodes et les techniques de travail. « Désormais, nous pouvons aborder la diffusion de la communication sur des bases solides », se félicite, le Directeur Exécutif du projet. Par ailleurs, des ateliers de formation et des visites d'étude aux structures spécialisées françaises ont été organisés pour renforcer les compétences humaines de l'institut. A la base, l'ISST a demandé une assistance dans quatre domaines, mais suite à la coopération fructueuse, « ils ont touché d'autres volets à savoir : la conduite du projet, c'est-à-dire comment gérer un projet dans une entreprise », a expliqué Dr Ben Mansour. « Le deuxième volet supplémentaire a porté sur un séminaire de formation sur l'identification et la prévention contre les risques biologiques notamment, dans les secteurs de la santé, de l'agriculture et de l'assainissement », toujours d'après la même source.
L'institut est désormais plus performant dans la santé et la sécurité au travail, sa responsabilité dans la prévention contre les accidents est ainsi plus grande. Il doit en fait travailler en partenariat avec les autres intervenants pour réduire le nombre des accidents dans les milieux professionnels, tel que le secteur du bâtiment et des travaux publics qui échappe à tout contrôle rigoureux de la part des autorités de tutelle. Des chantiers à ciel ouvert représentent des vraies menaces sur les travailleurs et même les passants.