Qui dit tourisme chez nous, dit une composante de taille de la vie socio-économique du pays. Le secteur constitue l'un des piliers sur lequel repose notre économie, compte tenu du volume important de devises qu'il permet de faire entrer au pays et du nombre notable de postes d'emploi directs et indirects dont il est générateur (un poste d'emploi direct permettant la création de trois postes d'emploi indirects) et aux bonnes incidences qu'il a sur d'autres secteurs, tels l'agriculture, le bâtiment, le transport, le service… C'est aussi un secteur fort sensible en raison de sa dépendance de plusieurs facteurs, à la fois internes et externes, notamment l'actualité et la conjoncture économique, la nature de la destination, le côté sécuritaire… En somme, un ensemble de paramètres de première importance. Qu'en est-il maintenant en Tunisie, après que le secteur a été largement affecté pour les raisons que l'on sait? Y a-t-il vraiment reprise ? De confiance surtout, de part et d'autre ? Quand on veut parler tourisme chez nous — notamment en termes d'évaluation — il est impossible de ne pas évoquer le Cap Bon, avec ses deux principales zones touristiques: Nabeul-Hammamet et Yasmine Hammamet. La région constitue un vrai baromètre pour évaluer le comportement du secteur, puisqu'elle compte, à elle seule, environ le quart de la capacité touristique du pays, ses deux zones confondues. Le temps de la reprise Qu'en est-il précisément de la zone Nabeul-Hammamet? Sur le plan de la capacité d'accueil, cette zone compte actuellement 116 unités hôtelières regroupant un total de 41.700 lits. Elle permet la création d'environ 17.000 emplois directs et quelque 55.000 emplois indirects. Sur le plan du devenir du secteur, où sommes-nous est cette année ? Entre les réalités actualisées et les proches perspectives ? Pour faire le point de la situation, nous avons consulté le commissariat régional au tourisme de Nabeul afin de relever le bulletin de santé du secteur jusqu'à fin avril. Par comparaison à la même période de l'année 2010, étant donné que 2011 n'est pas une année de référence, compte tenu de la conjoncture exceptionnelle par laquelle est passé notre pays, on relève un fléchissement au niveau des arrivées de 9,1%, puisqu'on a enregistré cette année 169.036 arrivées, contre 185.933 pour la même période de l'année 2010, ce qui s'est traduit par une baisse relativement importante au niveau des nuitées : 625.046 nuitées pour les quatre premiers mois de l'année en cours, contre 883.013 pour la même période de 2010. Soit un écart négatif de -29,2% à ce niveau. Bien sûr, cela n'a rien à voir avec la même période de l'année dernière. Une comparaison entre les chiffres enregistrés cette année, par rapport à l'année précédente, fait ressortir des écarts largement positifs à tous les niveaux: +60,28% au niveau des arrivées (169.036 arrivées cette année, contre 105.457 l'année dernière), +61,1% en termes de nuitées (625.046 contre 388.056) et +3,5% concernant le taux d'occupation (14,9% contre 11,4%). Ouverture de 22 hôtels Avoir les indicateurs précités, on peut affirmer qu'il y a reprise dans le secteur le fléchissement enregistré cette année par rapport à 2010 étant un peu dans les normes compte tenu de la conjoncture internationale qui sévit. A cela s'ajoute l'ouverture de la majeure partie des hôtels qui ont fermé l'année dernière. En effet, sur les 34 unités hôtelières fermées l'année dernière, 22 unités ont été ouvertes, essentiellement en avril et début mai. Par ailleurs, les échos recueillis auprès des professionnels sont bons. Les contrats d'allotement avec les TO étrangers sont fort prometteurs, nous a-t-on spécifié. Du reste, sur le plan du classement par nationalité au niveau des nuitées de la clientèle en provenance de l'Europe, les Français viennent en tête de liste, suivis par les Britanniques cette fois, puis les Allemands. Mais il est un fait des plus notables cette année : l'arrivée massive des Russes. Cette année, à titre indicatif, du 1er au 10 mai, on a enregistré 18.189 nuitées russes, alors qu'en 2011, on a totalisé 15.216 nuitées de la même provenance durant tout le mois de mai. Dans l'ensemble, l'avant-saison s'annonce bonne donc et les prémices sont rassurants quant à la reprise de la dynamique socio-économique que le secteur a toujours créée. Le tout est de veiller à sa bonne santé !