La naissance du sionisme, l'influence du messianisme rabbinique, le sionisme religieux et politique et les similitudes entre le sionisme et le nazisme sont les principaux thèmes abordés, hier, par les participants au colloque sur le racisme et le sionisme. Evoquant la relation entre le nazisme et le sionisme, Abed Abid Zouraîi, militant palestinien, a souligné que la Nakba palestinienne, la colonisation, les crimes contre l'humanité et l'extradition des Palestiniens de leur terre reflètent de manière évidente l'assimilation du sionisme au racisme, soulignant que cette idéologie est un prolongement de l'idée coloniale et du nazisme. «Il existe une similitude profonde entre le nazisme et le sionisme au niveau des principes de base. Les deux courants idéologiques prétendent que leurs peuples sont choisis de Dieu, constituent une race pure et supérieure et sont porteurs de message civilitisationnel aux autres populations» a précisé M.Zouraîi. S'agissant de l'apparition du sionisme, Ali Manjour, expert tunisien dans la cause palestinienne, a indiqué que ce courant idéologique est né avec le Rabin Yehouda Alkali (1798-1878), père du sionisme religieux, qui a dès 1826 prêché un nationalisme juif et réclamé la renaissance d'une patrie pour les juifs en Palestine. «Les grands traits de son projet portaient notamment sur la colonisation de la Palestine, la revalorisation de l'hébreu pour être la langue officielle de l'Etat juif et la création d'une banque coloniale juive», a affirmé M.Manjour. Concernant le sionisme politique, l'intervenant a souligné que cette idéologie remonte aux 17e et 18e siècles avec Sabbati Tzevi (1626-1676), Jakob Frank (1726-1791) puis principalement au 19e siècle avec Théodor Herzl (1860-1904). «Herzl a lancé une campagne internationale pour bien mener son projet qui repose sur trois principes fondamentaux : l'existence du peuple juif, l'impossibilité d'assimiler ce peuple par d'autres et la nécessité de créer un Etat juif qui prenne en charge le destin de ce peuple. A ces trois principes de Herzl, le Congrès de Bâle de 1897 a introduit le droit des juifs à s'installer en Palestine», a-t-il précisé. Les participants à cette rencontre ont plaidé pour un dialogue entre musulmans et juifs, rejeté le principe de la normalisation et exprimé leur soutien au peuple palestinien, soulignant qu'une vague d'écrivains et politiciens juifs critiquent l'actuel gouvernement israélien et l'extrémisme religieux. En marge de ce colloque, organisé par la Ligue tunisienne pour la tolérance (Association créée le 26 mars 2011), a eu lieu une projection du film « Aydoun (De retour) » qui traite de la question de la tolérance et du refus du sionisme.