• Le colloque a le mérite d'identifier les périls à venir A l'occasion de la commémoration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien qui est célébrée tous les ans par l'Organisation des Nations Unies le 29 novembre, le Club Culturel de Radès a organisé samedi 26 novembre un colloque intitulé « La révolution arabe et le sionisme » auquel ont participé le doyen des militants arabes, M. Hassin Triki, cet ancien combattant et diplomate tunisien qui a vécu plusieurs années en Amérique latine, notamment en Mexique et en Argentine, qu'il avait consacrées au service de la cause palestinienne et à la lutte contre le sionisme. A pris part à cette rencontre M. ismail Jouneidi, avocat palestinien et membre du Front Populaire de Libération de la Palestine. Cette manifestation comportait également une exposition de photos et de tableaux d'artistes palestiniens ainsi qu'un récital poétique assuré par des poètes de la région. Cette initiative prise par le Club Culturel de Radès était une occasion pour ceux qui souhaitaient connaître M.Hassin Triki, ce grand militant panarabe et découvrir son parcours politique. Rappelons que M.Hassin Triki était l'un des combattants tunisiens lors du Mouvement National qui épousait la thèse de Ben Youssef. Il fut condamné deux fois à la peine capitale, d'abord par les autorités coloniales et plus tard, sous le régime de Bourguiba, au lendemain de l'indépendance. Il se réfugia en Amérique du Nord où il se consacra à la défense de la cause palestinienne auprès des gouvernements sud-américains et fut connu pour sa lutte farouche contre le sionisme mondial. Toujours alerte et bien portant, M. Hassin Triki, qui vient d'avoir 96 ans le jour-même où il donnait sa conférence, a été très cohérent et bien clair dans sa communication accompagnée de schémas qu'il avait pris soin d'illustrer sur un tableau accroché au mur pour mieux transmettre son message qu'il consacra à sa longue expérience dans la défense de la cause palestinienne et sa lutte acharnée contre le sionisme mondial, surtout lors de son séjour en Amérique latine, question qu'il avait amplement traitée dans son livre : « Voici la Palestine : le sionisme nu ». Il évoqua dans son intervention ses rencontres avec des responsables politiques mexicains et argentins qu'il a mis en garde contre la politique menée par les activistes sionistes qui s'organisaient dans ces pays dont ils exploitaient les richesses pour envoyer l'argent à Israël, cet Etat sioniste qui venait alors de naître sur une terre palestinienne. Chiffres à l'appui, il a indiqué que d'énormes fortunes ont été acheminées vers Israël à partir de ces pays pour venir en aide à l'occupation juive. « La cause palestinienne, a-t-il déclaré, n'est pas la cause des Arabes ou des Musulmans seulement, mais celle de toute l'humanité! » Il définit brièvement le sionisme qu'il qualifia de «doctrine activiste qui vise à mettre le monde entier sous l'hégémonie d'Israël et non seulement la Palestine ou le Moyen-Orient » il a fait remarquer, en fournissant des exemples pertinents, que la puissance d'Israël provenait essentiellement du soutien inconditionnel du mouvement sioniste international qui agit sur la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis d'Amérique en exerçant toutes sortes de pressions sur le plan économique, politique et médiatique. Quant au Palestinien, M. ismail Jouneidi, il a passé en revue dans sa communication les grandes étapes de la colonisation juive en Palestine en rappelant l'Accord de Sykes-Picot de 1916 qui a redéfini la nouvelle carte géo-politique du Moyen-Orient, considérant la Palestine comme zone internationale et en soulignant que la Déclaration de Balfour de 1917 en vertu de laquelle l'état juif fut créé était à l'origine de toutes les souffrances subies par le peuple palestinien jusqu'aujourd'hui. Le slogan qui était alors en vogue « une terre sans peuple pour un peuple sans terre » consacrait les convoitises des occupants qui comptaient à travers la main mise sur la Palestine être le gendarme de tout le Moyen-Orient et, partant, avoir un accès aux richesses pétrolières de la région. Concernant les révolutions arabes, M. Ismail Jouneid a indiqué que « le printemps arabe a dans une certaine mesure soutenu la cause palestinienne ; toutefois, nous constatons que des complots sont en train d'être fomentés contre ces révolutions pour les absorber, de telle sorte qu'elles ne constitueront pas de danger sur l'Etat sioniste. Nous craignons franchement qu'un jour les nouveaux partis au pouvoir n'entretiennent des relations de normalisation avec Israël. Enfin, il a réaffirmé son soutien constant en tant que membre du Front Populaire de Libération de la Palestine à la révolution tunisienne, considérant que « le succès de la Tunisie dans le processus de transition démocratique est synonyme d'un appui renouvelé au peuple palestinien et à sa juste cause ».