Les actes de vandalisme ne cessent de se multiplier partout. Certains vandales sont déterminés, en effet, à tout détruire sur leur passage pour manifester leur colère sur un sujet donné (chômage, cherté de la vie...) ou pour voler. Quelques mois auparavant, certaines boutiques commerciales se trouvant tout le long de la rue Charles de Gaulle ont été dévalisées par des voleurs qui ont réussi à ouvrir les cadenas des portes pourtant dotées de rideaux métalliques. Ils se sont emparés d'une quantité de chaussures neuves pour les écouler ensuite sans doute dans d'autres régions. Après la révolution, ces actes de vandalisme se sont multipliés non seulement à Tunis, mais dans plusieurs autres régions. Les malfaiteurs utilisent souvent les gros moyens – comme les barres de fer et les passe-partout – pour parvenir à leurs fins. C'est qu'il faut commettre cet acte – rejeté par toute la société – en silence pour ne pas réveiller les habitants des environs qui peuvent alerter rapidement les forces de sécurité. Celles-ci font pourtant régulièrement, la nuit, des patrouilles de contrôle en vue de s'assurer que la situation est stable au niveau de toutes les artères de la ville. Si certains malfaiteurs ont été surpris en train de forcer l'ouverture de la porte d'une boutique, d'autres ont réussi à prendre la poudre d'escampette. Un stratagème impeccable Les commerçants qui disposent d'une façade en verre ont pris les dispositions qui s'imposent pour protéger l'accès à leur commerce, et ce, en installant un rideau de fer ou une porte en fer forgé. Un investissement supplémentaire a été donc prévu pour faire échouer les plans de ces voleurs qui agissent surtout pendant la nuit . Ils profitent de l'absence des forces de sécurité pendant quelque temps pour effectuer leur entrée dans les boutiques parfois par effraction. Leurs cibles sont généralement les boutiques qui ont pignon sur rue – vu la qualité des produits proposés – et qui se trouvent dans les principales artères commerciales, comme l'avenue Charles de Gaulle, l'avenue de Paris, la rue de Marseille, la rue d'Espagne, l'avenue de la Liberté... Les voleurs, qui sont souvent des jeunes sans emploi ou des repris de justice – avec de « l'expérience » avérée dans les actes de fripouillerie –, commettent leur acte par groupe en étudiant pendant quelques jours la situation. Ils se répartissent les tâches pour éviter d'être épinglés, par la police. Ainsi, certains amis faisant partie du groupe vont surveiller les entrées des rues pour alerter rapidement leurs acolytes chargés d'ouvrir le magasin au cas où ils verraient l'arrivée d'une voiture de police. Ces actes de vandalisme et de vol n'ont pas concerné uniquement les locaux commerciaux. Même les établissements scolaires sont ciblés par ces énergumènes qui vont jusqu'à escalader les murs pour s'introduire dans les classes et le bureau du directeur en vue de le débarrasser des ordinateurs, articles de bureautique et tout ce qu'ils peuvent emporter avec eux. Pourtant, les écoles, dotées de portes en acier, sont fermées à double tour. Pour ces jeunes, tous les moyens sont bons pour voler et ils acceptent de risquer leur vie et de mettre en jeu leur avenir pour voler. C'est dommage quand même que la ville de Tunis particulièrement – qui est une destination touristique privilégiée – ne dispose pas d'assez de boutiques aux façades vitrées. Cet état de fait s'explique aussi par l'absence de l'animation commerciale la nuit, excepté pendant le mois de Ramadan et la saison estivale. Au cours des autres mois de l'année, il est très risqué de sortir après 20h00 et, notamment, dans certains quartiers. Si l'animation commerciale était étendue à une heure tardive de la nuit – comme c'est le cas dans certaines villes européennes – les voleurs seraient découragés de mener leur acte. A part les façades, les enseignes sont également visées par les vandales qui n'hésitent pas à les briser rendant l'aspect esthétique extérieur de la boutique lugubre. Certains commerçants ont renouvelé plus d'une fois leurs enseignes brisées. Par le passé, les rencontres de football étaient une occasion propice pour porter atteinte à ces enseignes. Les supporters – que leurs équipe soit gagnante ou perdante – détruisent tout ce qu'ils trouvent sur leur passage. Certains commerçants, qui ont perdu espoir après avoir renouvelé à plusieurs reprises leur enseigne, ont décidé de l'enlever et de peindre le nom de leur commerce sur le mur!