Le Stade Tunisien est entré de plain-pied dans l'avant-derby et espère chasser le signe indien qui le poursuit face au Club Africain. Attention, derby chaud et bouillant ! La bonbonnière du Zouiten rugit déjà de plaisir, l'ambiance semble électrique mais tout se passe bien entre les deux clans. Les gradins, colorés, sont toujours aussi impressionnants et les frissons sont présents au moment de pénétrer l'arène. La Curva Nord est déjà pleine à craquer, les supporters rivalisent d'ingéniosité, dans le plus strict respect des usages, de bonnes manières et de l'esprit sportif... Mais faut pas rêver. Ce n'est certes pas un cliché mais ce n'est pas la réalité ! Revenons cependant à nos moutons et à l'implacable réalité de notre football. Celle du huis clos sans saveur ni couleur. Ainsi, à l'approche du derby, les Bardolais n'ont rien laissé au hasard en vue de bien figurer face à leur bête noire, le Club Africain. C'est que le Stade aborde désormais un tournant particulièrement glissant qui conditionnera la suite de son parcours. Cela dit, malgré tous les soucis et tracas qui entravent la marche du Stade, le staff technique s'est attelé à la tâche du côté d'Ezzahra, concoctant un programme de préparation à raison de deux séances quotidiennes. Reste maintenant à savoir pour quelle équipe type optera le technicien bardolais ? Ce dernier a multiplié les variantes à l'entraînement afin de présenter une formation équilibrée dans ses trois compartiments, quoique... Des roses et des épines Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, il est clair que le Stade jouera quasiment avec le feu face au CA ! Les Stadistes ne comptent qu'une «poignée» de points d'avance par rapport à la lanterne rouge et seule une victoire leur permettra de rebondir. Pour y arriver, le onze à Ben Sassi devra automatiquement revoir son plan de jeu. Prendre de la hauteur dans le jeu. Ne pas se confiner dans «les cordes». Elever le niveau du jeu et baisser celui du «je» (n'est-ce pas Tej) ! Gagner les duels et être les premiers sur ce que l'on appelle communément la deuxième balle. Bref, le Stade doit s'appliquer et se montrer méthodique s'il ne veut pas «fermer boutique» en fin de saison. Inconstant en attaque et parfois fébrile en défense, le Stade suscite l'inquiétude des puristes, en dépit de l'existence d'un vivier intéressant. Les joueurs stadistes semblent d'ailleurs opérer par cycles. Il y a quelque temps, la révélation Ben Ammar alignait les matches de grande qualité, Akrout se révélait décisif et Sellami tentait de diffuser son indéniable talent… Mais l'équilibre défensif laissait toujours planer quelques doutes alors que certains médians n'apportent quasiment rien en termes de ratissage et de quadrillage. Audacieux, le staff technique stadiste semble l'être, sachant que plusieurs jeunes pousses ont été lancés dans le grand bain. Dans l'axe, le jeune Abdelkrim Koussi tient le bon bout depuis sa première titularisation. Il sera aligné d'entrée aux côtés de Hamdi Mabrouk. Par contre, le milieu Houssem Dridi sera maintenu en réserve, sur le banc, en raison d'un rendement jusque-là insuffisant. Qu'en est-il de Sellami? Le stratège bardolais est légèrement souffrant mais sa participation au match n'est pas encore remise en cause. Enfin, Kokou manquera à l'appel pour cause de suspension alors que Akram Maâtoug est toujours chez les espoirs. Relégué à l'étage inférieur, celui des clubs jouant le maintien, voire le ventre mou du classement, le Stade, ce bastion du football tunisien, doit absolument se ressaisir face au Club Africain. Les supporters ont même semé un vent de rébellion du côté du complexe sportif du Bardo. Sorte de signal fort envers les dirigeants. L'heure est décidément à la recherche du temps perdu et au rebond pour les Bardolais.