Une interrogation lancinante se pose actuellement au Stade Tunisien : comment jouer plus haut et éviter de prendre une valise? Khaled Ben Sassi aurait tant espéré un meilleur résultat pour ses débuts sur le banc. Il a toutefois dû se heurter à la dure réalité dans laquelle se trouve le club bardolais. C'est une équipe sans âme ni stratégie de jeu et manquant douloureusement de volonté et de ressources qui a foulé la pelouse du stade de Zarzis avec le résultat que l'on connaît. Certes, le Stade Tunisien a fait illusion avant de baisser les bras dans le «money-time». Mais si la détermination a cruellement manqué aux poulains de Ben Sassi face aux locaux, qu'en sera-t-il face à un adversaire d'un plus gros calibre, tel que le CSS, puis l'Etoile à venir... «Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait» De coutume, l'expérience a démontré qu'un remplaçant à qui on offre la chance d'être sur le terrain donne souvent un meilleur rendement que le titulaire au poste. De prime abord, cette donne n'est pas applicable aux Stadistes. Avec un milieu de terrain carrément noyé par la vivacité zarzissienne, les Stadistes n'ont pas trouvé le remède à ce problème. Le jeune Ben Ammar et autre Landolsi ont certes de la marge, mais il manquait cruellement au ST un régulateur qui donne le tempo et qui distribue le jeu. A cet effet, s'il fut parfois critiqué pour son manque d'investissement sur le terrain, Oussama Sellami n'en n'est pas moins considéré comme le seul recours disponible à la manœuvre. Ce dernier retrouvera sa place à l'entrejeu après avoir achevé sa rééducation et rejoint les entraînements groupés. Dans le sillage de Sellami, Amir Akrout est lui aussi bon pour le service après avoir soigné une blessure récalcitrante. Autre retour annoncé, celui de Mohamed Selliti, qui ne manquera pas de donner un surcroît de vigueur à la ligne d'attaque. Rappelons que cet avant-centre classique a été victime d'une blessure musculaire il y a peu et sera donc maintenu sur le banc, son incorporation étant tributaire de la tournure que prendra la rencontre face au CSS. Se racheter des muscles ! En difficulté sur les ballons en profondeur et dans bon nombre de duels depuis le début de saison, le Stade doit impérativement se racheter des muscles et de la vitesse lors du mercato d'été. De quoi rassurer l'une des arrière-gardes les plus permissives de la Ligue 1. Encore faut-il assurer ses arrières maintenant pour ne pas revoir ses prévisions à la baisse par la suite... Avec 23 buts encaissés en 17 matchs, les Bardolais se doivent de mettre l'accent sur l'aspect défensif lors de la prochaine trêve. Les essais d'une défense à trois centraux ou d'une orientation de jeu rigide n'ont pas donné jusque-là une réelle satisfaction. Plus haut, la bouillie de jeu offensif ne pouvait pas satisfaire le club et ses supporters. De fait, une interrogation insoluble se pose : comment jouer plus haut et éviter de prendre une valise? Cela dit, si Ben Sassi a aligné une équipe plutôt défensive à Zarzis, ses joueurs ont jusque-là montré davantage de solidité. Mais pas assez pour susciter quelques espoirs, au regard de la pitoyable prestation de fin de match conclue par un cinglant revers à Zarzis. Manque de conviction, de densité, de finish, de caractère et de clairvoyance dans le temps additionnel, le coach stadiste a forcément du pain sur la planche et peu de temps pour corriger la trajectoire de son équipe. A titre d'exemple, le quatuor défensif (de base) a beaucoup de peine à se retourner et accélérer pour suivre les feux-follets adverses (en situation de repli). Qu'en sera-t-il face à un gros morceau, en l'occurrence le CSS? Un fait est certain, le staff technique a sévi cette semaine, tout en ne manquant pas de remonter les bretelles à un bon nombre de joueurs. Et les «dommages collatéraux» de la 8e défaite de la saison sont déjà visibles: le défenseur central, Mohamed Ali Guizani, ainsi que l'attaquant Akram Maâtoug, ont été sommés de rejoindre les espoirs (pour rendement insuffisant). Parallèlement, dans l'optique du choc face au CSS, le latéral gauche, Hamza Zakkar, glissera dans l'axe alors que les Ivoiriens Kokou et Martial Kouassy sont bons pour le service. Tej, le maillon fort Au milieu de terrain, la vélocité de Marouen Téj constitue le seul maillon fort de la chaîne stadiste. Ce dernier a une agressivité naturelle lui permettant de remporter bien des duels. Il est également le seul véritable récupérateur dont l'abattage permet de stabiliser davantage le bloc-équipe, qui était perturbé par cette absence de «poseur de semelle» et de «vigie» couvrant les montées des latéraux ou de tous les autres milieux. Avec un véritable binôme offensif à ses côtés, «les perforations» via la patte de Téj vont se multiplier. De quoi combiner récupération et jeu offensif. A condition que chacun soit concerné par le collectif, ce qui a parfois manqué cette saison...