Le Stade Tunisien est en train de vivre une situation inextricable à tous les niveaux. Les soubresauts auxquels le Stade Tunisien est confronté se répercutent inévitablement sur la bonne marche de l'équipe qui vit pratiquement chaque saison les mêmes problèmes récurrents, qui ne font qu'empoisonner la vie du Stade. Cette fois encore, le club mythique du Bardo semble ne pas avoir tiré les leçons de la précédente saison. Et comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, il ne serait pas du tout étonnant que le Stade revive une nouvelle fois une saison extrêmement difficile si rien n'est fait au niveau de l'équipe dirigeante avant tout. Menée par un président exécutif désigné par le comité provisoire du club et des responsables qui n'apportent vraisemblablement ou absolument rien au club, la direction stadiste n'est apparemment pas en mesure de conduire l'équipe à bon port. Concrètement, le Stade a besoin d'apport financier et d'une vision prospective qui cadre avec la dimension de ce club immense. Plus que des gesticulations sur les plateaux télés, les supporters bardolais attendent avant tout des initiatives crédibles en faveur du club. A vrai dire, le Stade a besoin d'hommes à poigne à sa tête, au vu de sa dimension et de sa riche histoire. Un projet ambitieux et un organigramme clair net et précis. Voilà le vœu pieux des puristes stadistes. Faut-il pour autant en arriver à une décision politique pour mettre enfin un terme à cette gabegie qui caractérise ce club historique qui fait partie du patrimoine sportif et culturel tunisien ? De prime abord, la grande famille stadiste doit tout d'abord décréter l'union sacrée autour du club. Le reste n'est que fioritures. Une suffisance insupportable ! L'envie de gommer la pâle copie rendue face aux Cigognes anime forcément des joueurs stadistes avides de revanche avant tout. Il n'est pas ici question de «laver l'affront» mais de corriger la trajectoire du Stade et de retrouver de l'ambition. Il faut dire que jusque-là, les indicateurs du Stade (ou autres statistiques) en disent assez sur la marche sinusoïdale du club bardolais: Deux victoires, quatre parités et neuf revers en quinze matchs disputés. Trop peu pour ambitionner le palier supérieur. Des vétérans, tels que Akrout (puis Selliti), et des jeunes loups comme Ben Ammar, ont ainsi enfilé leurs costumes côté sombre, et c'est toute l'attaque, qui, d'un coup, manque de percussion et fait que le jeu stadiste souffre d'un manque de constance terrible et d'une suffisance insupportable. La défense lente du Stade, les choix tactiques risqués de Ben Sassi, tout cela donne beaucoup d'espaces, de possibilités aux adversaires du ST. A l'image de l'axe défensif composé du duo Zakkar-Mabrouk, le Stade a régulièrement manqué (et manque toujours) d'hermétisme, d'anticipation et de vélocité face aux vifs attaquants auxquels il s'est frotté. Toujours en défense, sur le flanc, Ayari a été titularisé bien que manquant cruellement de compétition. Nizar Guerbouj n'en a fait qu'une bouchée, prenant le joueur stadiste de vitesse à maintes reprises. Plus haut, à la manœuvre, si Sellami a assuré «le minimum syndical», il n'a pas sorti le grand jeu, voir booster ses coéquipiers. Cherchant à tout prix la profondeur, le stratège stadiste n'a pu mettre Mosrati, Akrout et autre Ben Ammar dans de bonnes conditions de conclure. A l'image du plan de jeu bardolais, c'est toute la citadelle stadiste qui peine à se montrer réaliste, entreprenante et lucide. Ce faisant, dans l'optique du choc face au dauphin marsois, les poulains de Ben Sassi apporteront-ils un cinglant démenti aux critiques? C'est tout le mal que l'on souhaite à un club qui s'apprête à affronter successivement deux gros calibres, l'ASM et le Club Africain. Quand l'histoire bégaie... Le mal stadiste est profond et les supporters n'ont pas manqué de tirer la sonnette d'alarme depuis longtemps. Voir le ST vivre des situations qui déchantent n'a apparemment eu d'effets que sur les inconditionnels stadistes et non sur ceux qui ont la responsabilité actuelle du club. Ceux qui doivent impérativement s'activer pour remettre le Stade sur la voie qui devrait être la sienne. Celle des bonnes performances et de la gloire qui ont pourtant jalonné jadis l'histoire du Stade et fait sa grandeur. C'est dire que la crédibilité des structures du club est la seule voie possible qui refera du Stade la référence qui était sienne lors de ses belles années. Cela ne pourra qu'avoir les répercussions tant attendues sur la marche de l'équipe. Cela vaut vraiment la peine de consentir les sacrifices nécessaires lorsqu'on sait que cela comblera de bonheur les milliers de supporters stadistes à travers le pays. Y-a-t-il une oreille à l'écoute ?