• Plusieurs mesures concrètes adoptées Débats intéressants et recommandations qui le sont aussi. La session du Conseil national de la sécurité routière, tenue hier au siège du ministère de l'Intérieur et présidée par le titulaire du portefeuille, s'est déroulée sous le signe du concret. Non seulement les huit propositions de l'Observatoire national pour la sécurité routière (Onsr) ont été adoptées, mais aussi d'autres propositions émanant des représentants des membres de cette instance consultative et de coordination qu'est ledit conseil. Avec, disons-le tout de suite, l'absence remarquée du représentant du ministère de l'Equipement, l'un des principaux responsables de la sécurité routière. Des éclaircissements sont, en effet, restés en suspens à cause de cette défaillance non justifiée (et ne peut en aucun l'être, impardonnable !). Quant aux huit propositions de l'Onsr adoptées à l'issue de la session, elles se déclinent comme suit : • Création d'une bibliothèque numérique des procès-verbaux des accidents de la circulation. • Mise au point d'indicateurs pratiques en sécurité routière pouvant faciliter la conception de plans d'action efficaces. • Manifestation d'information de communication et d'éducation clés en main afin de faciliter la tâche aux associations. • Organiser l'ouverture de la campagne «Vacances en sécurité» sur toutes nos routes au lieu d'une méga-manifestation officielle en un seul lieu. • Possibilité de création d'un master de sécurité routière. • Charger un bureau d'études spécialisé pour la conception d'un projet de stratégie nationale de sécurité routière qui couvrira la période allant jusqu'à 2020. • Développement du contrôle des routes et voies de circulation par l'enregistrement automatique des contraventions. «Moins d'accidents dans les plus brefs délais» «Notre objectif est de limiter les accidents de la circulation, surtout les graves parmi eux et dans les plus brefs délais». C'est ce qu'a fait remarque M. Ali Laârayedh, ministre de l'Intérieur, dans son allocution d'ouverture, se félicitant que la mise au point d'une stratégie nationale de sécurité routière est en cours. Rappelant que rendre nos routes plus sûres est un droit pour chaque Tunisien et une condition pour le progrès et le développement, le ministre a insisté sur le fait que cette mission est un partenariat entre plusieurs organismes et intervenants. Elle nécessite donc une bonne coordination ainsi qu'une fructueuse coopération. Il ne cachera pas plus tard son inquiétude face aux statistiques alarmantes faisant de notre pays celui détenant le plus triste record dans ce volet bien précis. 1.485, c'est le nombre de décès enregistrés en 2011 sur nos routes dus à 8.509 accidents ayant par ailleurs fait 12.653 blessés. Tout pour un coût d'environ 400 millions de dinars, c'est pour cela, a-t-il déclaré, que trois grands types d'actions sont prioritaires: renforcer l'information et la communication dans ce domaine, renforcer les sanctions avec comme angle leur aspect éducatif, les pays les plus avancés sont très stricts côté sanction et sont de loin plus sévères que nous, et enfin renforcer le système de secours en cas d'accident, de façon à ce qu'il soit plus rapide et plus efficace. Le ministre a, par ailleurs, repris toutes les recommandations issues des débats et promis de les prendre en compte. Auparavant, M. Jalel Ghedira, directeur général de l'Onsr, organisme chargé du secrétariat permanent du conseil, avait présenté le résumé d'une étude statistique préparée par l'Onsr et les huit propositions déjà citées. Il a, par ailleurs, indiqué que 155 points ont été identifiés sur nos routes. 33 d'entre eux vont être traités comme première tranche avec une enveloppe de 20 millions de dinars. Une implication beaucoup plus franche des TV dans l'effort de communication, des campagnes permanentes pour le port du casque pour les motocyclistes, l'obligation du port de la ceinture de sécurité partout, obligation d'une formation aux premiers secours pour passer le permis de conduire, procéder à des amendements nécessaires du Code du travail, obligation du repose-tête pour les passagers des véhicules, instauration de la Journée mondiale de sécurité routière, et obligation de l'utilisation d'un tachygraphe pour les voitures de location. Ce sont là les principales propositions issues de la réunion. Propositions qui ont été toutes saluées avec une mention spéciale pour une intervention urgente contre l'utilisation du téléphone portable au volant, comportement très dangereux devenu hélas endémique.