• Nécessité de créer de grandes entreprises à groupe d'actionnaires majoritaires. • Le taux d'intérêt élevé freine les investissements. Le financement des entreprises et les stratégies de développement, tel est le thème traité lors du 7e colloque international portant sur le financement des entreprises et les stratégies de développement organisé récemment par l'Institut supérieur de gestion de Sousse dans un hôtel de la place et qui a vu la participation de pas moins de 150 enseignants universitaires, chercheurs et spécialistes en sciences économiques et gestion venant de France, d'Algérie et de Tunisie. Plusieurs thèmes ont été évoqués au cours des communications-débats, dont on cite : «la gouvernance des entreprises», «les stratégies de développement au niveau des entreprises», «les banques et le marché financier», «les ressources naturelles», «la croissance économique»... Crise des dettes souveraines des Etats européens Le professeur algérien Ahmed Silem — enseignant d'économie à l'université de Lyon 3 — a indiqué au cours de son intervention que beaucoup de spécialistes en économie considèrent que la situation est originale, dans la mesure où cette crise touche en même temps le budget des Etats, leur balance des paiements ainsi que les banques qui sont menacées de faillite. Cette situation délicate et peu enviable du système économique dans le monde est la conséquence du recours persistant à l'obtention des crédits non honorés par les Etats et les entreprises qui n'arrivent pas à faire face à la concurrence internationale dans le domaine de l'exportation. Cette situation, a-t-il poursuivi, a entraîné une augmentation du taux d'intérêt au niveau des marchés financiers, notamment les institutions bancaires. L'augmentation du taux d'intérêt freine en fait les investissements dans les entreprises qui n'arrivent pas à supporter ce taux très élevé. Ainsi les investissements au niveau des entreprises sont freinés, ce qui entraîne une régression et une récession de leurs activités économiques et, par voie de conséquence, le licenciement des salariés ainsi que l'augmentation du chômage (25% de chômeurs en Espagne, plus de 10% en France, 37% de chômeurs en Grèce...). «Pour sauver l'économie mondiale, il faut réellement entreprendre des actions économiques communes concertées entre les Etats et tisser des liens de coopération entre ces Etats qui doivent respecter les règles de bonne conduite et de gouvernance idéale au niveau économique avec une information loyale sur la situation économique», a-t-il conclu. Modes de financement des entreprises au cours de leur cycle de vie Pour sa part, le professeur Hubert de La Bruslerie — enseignant à l'université de Paris Dauphine, spécialiste en finance des entreprises — a évoqué au cours de son intervention les 4 formes de financement, à savoir : le capital risque, le capital de développement, le capital de transmission et le capital de retournement. Il a souligné que l'acte fondateur de l'entreprise est l'investissement capital dont doit disposer au départ le créateur d'entreprise. Au cours de son cycle de vie, a-t-il affirmé, l'entreprise peut connaître des difficultés et peut être confrontée à la «drogue» de l'endettement (emprunts successifs de crédits bancaires). Il a noté, par ailleurs, que les entreprises appartenant à une même famille sont plus rentables que les entreprises dont le capital est dispersé auprès d'un grand nombre d'actionnaires qui ne se connaissent pas. Il a ajouté qu'en famille il n' y a pas de risque de tricherie, de détournement de fonds, ce qui permet d'avoir une bonne gouvernance et gestion de l'entreprise. Il a remarqué que, dans les grandes sociétés dotées d'un groupe d'actionnaires majoritaires, les rapports avec les managers sont plus transparents et l'on note une régression de la tricherie.