• Appel à la publication imminente du barème d'agréage • Appel de l'Unap du Kef à boycotter les opérations de collecte des céréales • Plus de six mille quintaux d'orge au terme de la première semaine des moissons Les agriculteurs du Kef, les céréaliculteurs en l'occurrence, sont très en colère ces jours-ci, notamment après les retards enregistrés du niveau de la publication des barèmes d'agréage des prix des céréales, toutes catégories confondues, et le refus du gouvernement de répondre favorablement aux requêtes des agriculteurs. Le président de l'Union régionale de l'Unap du Kef, Moncef Tlili, a même estimé que le gouvernement n'a fait aucun geste au profit des agriculteurs et appelé de surcroît à boycotter les opérations de collecte en attendant la publication des nouveaux barèmes d'agréage des céréales, estimant que la production est, certes, meilleure que celle de l'année écoulée, mais jamais assez bonne. Il a, à ce propos, fait ressortir que les taux moyens ne dépasseront guère les 13 quintaux à l'hectare, alors que le président du Groupement des cultures céréalières de la région, Nasreddine Mouelhi, a été plus optimiste, estimant les taux à près de 17 quintaux à l'hectare, ce qui, dans tous les cas de figure, devrait aboutir à une récolte de près de trois millions de quintaux cette année, soit beaucoup mieux qu'en 2011 où la production n'a atteint que deux millions de quintaux environ. Pour l'heure, la saison des moissons bat son plein, notamment pour la variété de l'orge qui serait satisfaisante, de l'aveu de tous les responsables, y compris celui de la division régionale de la production végétale, Béchir Mraïhi, qui a indiqué que les trois millions de quintaux sont un objectif très raisonnable pour cette saison même si les premières opérations de moissons ont montré des écarts entre les régions du Sud et les régions du Nord avec une moyenne de 20 à 30 quintaux au Nord et un peu plus de dix quintaux à l'hectare au Sud. Actuellement, six mille quintaux d'orge ont été collectés cette semaine dans la région pour la variété de l'orge alors que la campagne de moisson des blés dur et tendre devrait intervenir vers la mi-juin et se prolongera jusqu'à la fin de juillet dans les zones à forte pluviométrie. Cela dit, les agriculteurs réclament toujours une annulation de la dette à leur passif, se disant convaincus qu'ils ont payé tous les frais de la mauvaise politique de développement du secteur agricole engagée dans le pays depuis l'aube de l'indépendance. Noureddine Brini, céréaliculteur dans de zone d'El Ougla, a même intenté un procès contre sa banque après qu'elle a déduit le montant qu'il a payé des intérêts de la dette et non du principal, ce qui correspond à ses yeux à une opération d'arnaque bancaire pure et simple, appelant aussi à retenir la leçon d'autres pays comme le Maroc, qui ont procédé à une annulation de la quasi-totalité de la dette au passif des agriculteurs, à titre de soutien national au secteur agricole. Pour le moment, tout semble marcher au moral pour les opérations de moisson, surtout que le matériel roulant, bien que trop cher pour les professionnels, est en mesure de répondre favorablement à la demande, notamment en moissonneuses-batteuses, sauf pour les employés devenus de plus en plus rares en dépit des salaires alléchants qui leur sont accordés. Va-t-on alors devoir importer de la main-d'œuvre étrangère pour préserver ce secteur ? Tout porte à le croire !