Un week-end chaud et venteux : les Tunisiens invités à la vigilance    Orientation 2025 : Plus de 75 % des bacheliers satisfaits de leurs choix    Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères reçoit l'ambassadeur d'Egypte à Tunis    L'Italie annonce des largages d'aide humanitaire sur Gaza    Etats-Unis : quatre morts dans une fusillade dans un bar    Ahmed Jaouadi en finale du 1500 m aux Mondiaux de Singapour    L'Etoile du Sahel officialise l'arrivée de l'attaquant Mohamed Dhaoui et du gardien Sabri Ben Hassan    L'intelligence artificielle en passe de créer 130 millions de nouveaux emplois dans le monde    Tesla condamnée à verser 243 millions de dollars après un accident mortel impliquant l'Autopilot    Diffusion de vidéos d'enfants dans des festivals : le ministère de la Famille ouvre une enquête    Festival international de Carthage : une nuit symphonique pour célébrer l'universalité des cultures    Tourisme : la Tunisie enregistre une progression de 9,8 %, selon l'ONTT    Tourisme, enseignement de base, Sfax... Les 5 infos de la journée    Trump accorde un sursis : les droits de douane reportés au 7 août    Le comité administratif sectoriel de l'enseignement de base décide d'une journée de colère nationale    Bassem Ennaifer évoque une possible baisse du taux directeur en septembre    Météo: les températures vont chuter cette nuit    OneTech Holding rachète les 20% de TBI dans Techniplast pour renforcer son contrôle    Monastir lance son premier festival de la jeunesse le 11 août prochain    Choix de l'orientation universitaire à la session principale: un taux de satisfaction de 75%    La Grande Mosquée Zitouna inscrite au registre du patrimoine architectural arabe    Foot – la FTF annule toutes les sanctions disciplinaires sauf les amendes    Hatem Aouini accueilli à Tunis après cinq jours de détention    Transport public : la SNTRI reprend ses dessertes ce vendredi soir    Lotfi Bouchnak au festival Hammamet : Tarab et musique populaire avec l'icône de la musique arabe    Prix Zoubeida Béchir : appel à candidature pour les meilleurs écrits féminins de 2025    Un responsable sécuritaire de Nabeul placé en détention pour une affaire de drogue    LG s'engage pour une chaîne d'approvisionnement automobile plus durable et conforme aux normes environnementales    Des fouilles au temple de Tanit et Baal Hammon révèlent des découvertes historiques à Carthage    REMERCIEMENTS ET FARK : Hajja Amina ANENE épouse BEN ABDALLAH    Pommes de terre et poissons : le ministère plafonne les prix à partir du 4 août    Ces réfugiés espagnols en Tunisie très peu connus    « Transculturalisme et francophonie » de Hédi Bouraoui : la quintessence d'une vie    Ahmed Ounaies : Meloni consulte avant l'annonce de décisions européennes majeures    Le ministre des Affaires religieuses prend des mesures pour la mosquée de Carthage    Corruption en prison : penser la('in)Justice à l'épreuve de l'enfermement    Tunisie : une vidéo virale prétendant montrer une soucoupe volante montre en réalité la lune    Soldes d'été 2025 : coup d'envoi le 7 août, les commerçants appelés à participer    Oussama Mellouli analyse le Coup de théâtre d'Ahmed Jaouadi    Ons Jabeur se mobilise pour les enfants de Gaza    Prochainement : Votre complice de fête IA – L'OPPO Reno14 F 5G est là pour voler la vedette !    Le Quai d'Orsay parle enfin de «terrorisme israélien»    Giorgia Meloni à Tunis ce jeudi pour une visite de travail    Hichem Mechichi, Ahmed Jaouadi, grève du transport... Les 5 infos de la journée    Ahmed Jaouadi remporte la médaille d'or des 800 m NL aux Championnats du monde à Singapour    Ahmed Jaouadi, champion du monde du 800 m nage libre : une médaille d'or pour la Tunisie    Mohammed VI appelle à un dialogue franc avec l'Algérie    Mohamed Salah Ben Aïssa - Chawki Gaddes : Un mérite incontestable    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La réhabilitation d'un écrivain d'exception
Littérature : Michel Onray part sur les traces de Camus
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 06 - 2012

Après son livre explosif sur Freud, le philosophe Michel Onray consacre en ce début de l'année 2012, un livre de 600 pages à Albert Camus (1913 - 1960). Son but principal est de réhabiliter l'auteur de L'homme révolté, de L'étranger et des Noces, de faire face à ses détracteurs, anciens et nouveaux, et permettre à son image ainsi qu‘à son œuvre de rayonner de nouveau, après avoir été ternie par certains de ses ennemis, surtout Jean Paul Sartre .
Michel Onfray retrace étape par étape la vie tumultueuse de cet enfant terrible des lettres françaises au XXe siècle qu'est Albert Camus. L'enfance, marquée par la misère et la tuberculose, est la première des ces étapes. Le père, ouvrier agricole, est tué dans les premières batailles de la première guerre mondiale, laissant son enfant âgé de trois mois seulement. La mère, femme de ménage toujours silencieuse et taciturne, allait souffrir pour subvenir aux besoins de sa famille. D'elle et à travers elle, le jeune Camus allait comprendre le sens profond de la misère humaine et la souffrance des désespérés et des damnés de la terre. La grand-mère était féroce et méchante avec le jeune enfant. Elle le punissait pour la moindre faute. Dans le quartier Bab Al Oued à Alger où il est né, les voix arabes se mélangeaient à des voix italiennes et espagnoles et «ça sent la cannelle, le safran, l'eau de javel et le poivron caramélisé». Dadi Houari, un Algérien admirateur de Camus, raconte que la mère et la grand-mère de Camus allaient au marché après 10 heures et demie du matin, quand les commerçants commençaient à remballer et juste avant que les services municipaux n'aspergent au grésil les étals de sardines pour les rendre impropres à la consommation.
Malgré la misère et la tuberculose qu'il a contractée à l'âge de 17 ans, le jeune Camus était amoureux fou de la vie. Il adorait jouer au football avec les jeunes de son quartier. Il a même été le gardien de but de l'équipe de Belcourt. Au printemps et en été, il aimait partir à la belle et majestueuse Tipasa pour se promener ou se baigner. Pus tard, il écrira son fameux livre Les noces où il chantera les merveilles de Tipasa, là où «Les dieux qui parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes cuirassées d'argent». Sur Noces , Michel Onfray écrit : «Ce livre est un grand texte panthéiste au rebours de phénoménologie qui se complique avec des néologismes. Il fait de la métaphysique sans en avoir l'air, avec des mots simples». Devenu écrivain très célèbre, Camus n'oubliera jamais ses origines. Il écrira qu'«il avait toujours travaillé pour «arracher» sa famille pauvre au destin de l'Histoire, qui est de disparaître sans laisser de traces».
Michel Onfray revient aussi à la relation très intime du jeune Camus avec Jean Grenier, son professeur de philosophie et qui était le premier à avoir découvert son grand talent. Sous son influence, Camus avait lu les grands textes philosophiques, surtout les Essais de Montaigne, les Pensées de Pascal, Le gai savoir de Nietzsche et ne tardera pas à découvrir que des livres pareils peuvent changer la vie d'un homme. Plus tard, Camus écrira dans son roman Le premier homme qui ne sera publié que 30 ans après sa mort : «Essayer de vivre enfin ce que l'on pense en même temps que l'on tâche à penser correctement sa vie et son temps».
Les querelles philosophiques et politiques entre Camus et Sartre occupent une large place dans le livre de Michel Onfray qui prend parti pour le premier, attaquant le deuxième sur tous les fronts. Pour lui, rien ne reste de Sartre, sauf Les mots. Le reste est sans valeur, même ses combats politiques étaient inutiles. Onfray trouve que sa compagne, Simone de Beauvoir, qui avait passé une bonne partie de sa vie à le glorifier et à lui construire une légende, le surclasse et le surplombe .
Sur les rapports de Camus avec l'Algérie, Michel Onfray écrit : «Si l'Algérie lui doit beaucoup, Camus doit beaucoup aussi à l'Algérie. C'est sur cette terre et au milieu de son peuple qu'il a construit son antisystème : celui d'un philosophe qui ne veut parler que de ce qu'il a vécu et entend manger la pomme d'Eve jusqu'au trognon. Il n'a pas de mal ni de honte à être heureux...».
Pour Michel Onfray, Camus n'est pas de cette catégorie de philosophes qui réduisent la vie à des concepts, en se livrant à de pures opérations de l'esprit, mais comme Socrate et Epicure, il permet «la sculpture de soi pour quiconque souhaite donner un sens à sa vie».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.