Par Nabil BEN AZOUZ* Le flou. Voilà comment on peut définir la situation qui prévaut actuellement dans notre pays. Et à tous les niveaux. Mais d'abord posons-nous une simple question souvent éludée : qu'est-ce qu'une révolution dans sa définition la plus simple ? Une rupture, messieurs-dames, une rupture. Donc, y en a-t-il eu une depuis le 14 janvier 2011 ? Rapide bilan. En politique ? On ne reprend pas les mêmes, mais on recommence. En économie ? C'est même pire qu'avant. Plus libéral que moi tu meurs. Dans le social ? Connaissez-vous les derniers chiffres du chômage ! Presque 800.000 messieurs et dames. 800.000 âmes qui peinent, qui souffrent et dont mon pays a pourtant grandement besoin. La culture maintenant. Depuis les derniers évènements de la Abdellia à La Marsa, je ne cesse de me rappeler la citation, sans doute apocryphe mais ô combien d'actualité, du nazi Goebbels qui aurait dit «quand j'entends le mot culture, je sors mon flingue». Morne plaine. Triste est mon pays. Et pourtant, messieurs-dames, et pourtant ! Quand on regarde bien d'où l'on vient, un espoir renaît et on se rend vite compte que rupture, il y en a bien eu une. C'est celle de l'Isie, dirigée par le grand militant Kamel Jendoubi, que les Tunisiens gagneraient pourtant à mieux connaître. Cette pure et belle invention tunisienne reste pour l'instant le symbole le plus fort de cette rupture tant voulue par mes compatriotes. C'est la seule qui peut actuellement se targuer d'avoir rendu sa dignité aux Tunisiens, hélas depuis bafouée trop souvent. En elle s'incarne pour l'instant la Révolution, et c'est grâce à elle que nous avons pu réaliser notre transition vers les rivages de la démocratie que, hélas, nous tardons à accoster. Messieurs et mesdames les députés, car c'est de vous qu'il s'agit; la tâche de l'Isie n'est pas terminée. C'est une symphonie pour l'instant inachevée. Alors ne tuez pas les baliseurs de notre démocratie naissante. L'Histoire sera intraitable avec vous. L'Isie avec M. Kamel Jendoubi a fait ses preuves, a acquis une belle expérience dans ce domaine et ce dernier a bien démontré son honnêteté, reconnue par vous-mêmes, par la majorité des Tunisiens et par l'opinion internationale. Alors pourquoi reprendre à zéro ? Pourquoi cette perte de temps qui coûte cher à la stabilité de notre pays ? Pourquoi tergiverser. Qu'attendez-vous ? Regardez l'intérêt de notre pays. Oubliez le vôtre. Arrêtez de tourner autour du pot. Cessez votre macabre danse du ventre. Assez de vos petits calculs et vos élucubrations politiciennes qui n'ont que trop duré. L'échéance du 20 mars 2013 est proche. C'est demain. Alors faites vite et donnez à ce militant et à l'équipe d'indépendants qui l'épaulera tous les moyens pour travailler dans la sérénité, et donc dans l'efficacité, et cela afin d'éviter les anciens couacs (droit d'immunité, droit de décider des dates des élections, droit de regard sur les finances des partis, droit d'invalider des listes avant et après les élections, droit d'ester en justice, etc.). Il y va de l'honnêteté de nos futures élections, et donc de la stabilité de notre pays. *(Enseignant)