Lors de la conférence de presse donnée hier par l'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE), plusieurs données ont été fournies aux journalistes notamment au sujet de l'inscription des électeurs. On nous apprend par exemple que jusqu'au 27 juillet dernier, 1.350.000 Tunisiens se sont déjà inscrits ; ce qui représente 16 % des électeurs. Nous savons par ailleurs que le taux des femmes inscrites est relativement inférieur à celui des hommes (16% contre 20%), que la tranche d'âge des personnes qui se sont déjà inscrites se situe entre 41 et 50 ans chez les femmes et entre 31 et 40 ans chez les hommes. Ce qui permet de conclure que la participation des jeunes de moins de 30 est plus que faible. D'autre part, aucun des membres de l'ISIE n'a répondu à la question sur la possibilité d'une prolongation dans les délais de l'inscription aux élections, mais le sentiment que nous a laissé ce silence c'est que l'intention est effectivement de repousser au-delà du 2 aout la date limite initialement fixée (on parle d'une semaine ou de 10 jours supplémentaires). Kamel Jendoubi a en revanche mis en évidence quelques nouveautés concernant l'inscription aux élections : il est désormais possible à chaque Tunisien de vérifier par SMS si son nom a été inscrit ; d'autre part, pour nos colonies à l'étranger, le passeport peut suppléer la carte d'identité aux bureaux d'inscription. Probité et indépendance des observateurs Mais le point de presse a porté principalement sur la question des observateurs tunisiens et étrangers auxquels on fera recours durant les élections du 23 octobre prochain. Les candidats à cette mission peuvent déjà présenter leurs demandes ; nous apprenons à ce propos que les dossiers parvenus jusqu'à présent à l'ISIE ne répondent pas aux conditions exigées par cette instance. Ces conditions sont fixées dans un document en plusieurs pages disponible au siège central de l'ISIE (10, Rue de Rome, 1069 Tunis) et dans toutes ses instances régionales. La candidature peut se faire directement à cette adresse ou par voie postale (lettre recommandée). Les formulaires à remplir par les candidats à la mission d'observateur sont fournies à l'intérieur du même dossier. Pour toute autre information sur la mission d'observateur aux élections de l'Assemblée constituante, l'ISIE recommande de consulter le site « [email protected] ». Pour l'heure, on ne fixe pas de nombre déterminé d'observateurs, ni de date limite pour présenter les demandes de candidature. Par contre et pour lever toute équivoque à propos du critère de l'expérience exigé chez les candidats, l'équipe de Kamel Jendoubi tient à souligner que cela ne veut nullement dire que la porte restera ouverte aux « chevronnés du trucage électoral » de l'ère Ben Ali ou du temps de Bourguiba. On compte surtout sur les personnes compétentes, responsables, indépendantes, crédibles et dignes de confiance qui ont par le passé supervisé des élections libres et transparentes au sein d'associations diverses ou de structures syndicales et autres, sinon sur les militants tunisiens formés dans les ateliers créés par certaines organisations civiles indépendantes en vue des élections de la Constituante. Badreddine BEN HENDA
Les à-côtés *Juste avant le début de la conférence de presse, des activistes de l'association « Aoufiya' » (groupement d'associations civiles pour le suivi des élections) ont distribué un document essentiellement informatif notamment sur les tâches de cette association, sur la nécessité de participer aux élections d'octobre et sur les critères internationaux pour la mission d'observateur aux élections. Le document nous apprend entre autres que 800.000 Tunisiens (donc 11% des électeurs potentiels) n'ont pas de carte d'identité. Cela pose un problème réel que l'ISIE se doit de résoudre le plus tôt possible. Les membres présents d'Aoufiya' ont par ailleurs adressé quelques critiques à l'équipe de Kamel Jendoubi concernant surtout ce qu'ils considèrent comme une mise à l'écart des composantes de la société civile lors de la préparation du document sur la mission de l'observateur aux élections. *Un article de notre consœur Assada a été évoqué : on y rapporte, paraît-il, des déclarations critiques émanant de Carter Center à l'encontre de l'ISIE. Ne l'ayant pas lu, M. Kamel Jendoubi pria l'envoyée de ce centre américain, présente à la conférence, de l'éclairer sur le contenu de ces déclarations. La représentante de Carter Center affirma alors n'avoir jusqu'à présent, donné aucune interview ni déclaration aux organes de presse tunisiens. Polémique à suivre !