Nous croyons savoir que le ministre des Affaires étrangères s'apprête à ordonner un mouvement qu'on dit massif dans nos ambassades et consulats basés à l'étranger. Pas moins de 60 diplomates devraient être touchés par ce mouvement. Leurs remplaçants seront triés sur le volet parmi les fidèles de la Troïka au pouvoir, étant donné qu'on n'est jamais mieux servi que par les siens ! Débénalisation Les prochains nouveaux ambassadeurs et consuls auront la lourde tâche de poursuivre l'exécution de «l'œuvre de débénalisation» entamée depuis la révolution et qui est monté d'un cran au lendemain des élections du 23 octobre dernier, avec la disparition définitive des portraits du président déchu qu'arboraient nos ambassades et consuls, ainsi que les locaux des cellules du RCD défunt foisonnant un peu partout dans le monde. Soutenue unanimement par les colonies tunisiennes basées à l'étranger, cette œuvre de débénalisation promet d'être encore plus musclée après l'ouverture d'enquêtes judiciaires sur les divers abus qui ont émaillé la gestion tant administrative que financière de nos représentations à l'étranger durant l'ancien régime. Délits d'autant plus graves que les premiers éléments de ces enquêtes ont mis en cause certains ambassadeurs, consuls et cadres du RCD à la solde de Zaba, accusés de malversations, de corruption et d'abus de pouvoir. D'où la disparition de jolis pactoles estimés à plusieurs milliards de nos millimes ! Par ailleurs, nos nouveaux diplomates seront appelés à collaborer étroitement avec «les comités de défense de la révolution» mis en place depuis l'année dernière à l'initiative des colonies tunisiennes. Ces comités tout feu tout flamme qui remplacent ainsi les cellules du RCD de triste mémoire sont animés par une kyrielle de citoyens honnêtes et désintéressés dont certains étaient, jusque-là, considérés par les structures RCDistes comme «persona non grata» ! Quid des biens du RCD ? Reste maintenant à savoir comment sera géré le dossier des biens immobiliers et mobiliers du RCD éparpillés à l'étranger, particulièrement en Europe. Car c'est là, en tout cas, le... plat de résistance au menu des nouveaux ambassadeurs et consuls qui auront à plancher sur ce dossier en collaboration avec les autorités des pays d'accueil.