Face aux Nigérians, il a été le plus créatif et le plus explosif sur le terrain Il y a des footballeurs professionnels qui se contentent de faire leur boulot en essayant d'être égaux à eux-mêmes. Ce genre de joueurs se contentent de faire ce qu'on leur demande avec parfois des graines de folie, histoire d'amuser la galerie et, surtout, entretenir leur image auprès du grand public. C'est le football business. Et il y a un deuxième genre de footballeurs, ceux nés dans les bidonvilles et les quartiers pauvres. Et s'ils s'en sont sortis, c'est grâce à leur génie footballistique. Heureusement que cette espèce n'est pas en voie de disparition. L'ailier droit de l'Espérance, Harisson Afful, en fait partie. Dimanche après-midi, le Ghanéen est nettement sorti du lot. Tout simplement, il a été l'homme du match. Car c'est grâce à lui que l'Espérance a réussi sa première sortie en phase des poules. Afful a été l'auteur des passes décisives qui ont amené les deux buts. Suite à une extraordinaire chevauchée sur la droite, son couloir de prédilection, il se permet d'éliminer deux défenseurs nigérians et d'adresser un centre millimétré pour Youssef Msakni. L'enfant prodige de l'Espérance ne pouvait ne pas accepter un si joli cadeau et d'ouvrir la marque à la 20'. Une ouverture du score qui est venue à point nommé. Car au vu des conditions du voyage qui furent particulièrement difficiles et tenant compte des conditions climatiques pas vraiment favorables, les «Sang et Or» ont bien fait de prendre l'ascendant avant la pause. Ils ont fait mieux en doublant la mise dans le temps additionnel de la première mi-temps, toujours grâce à un Harisson Afful qui s'est montré gracieusement généreux dans l'effort. Toujours au départ de la ligne médiane sur la droite, il innove encore une fois par sa complicité avec les deux attaquants, Youssef Msakni et Yannick N'Djeng, dont le tir s'en va directement dans la lucarne. A 2-0 à la pause, les jeux étaient déjà faits. Infatigable L'Espérance doit sa victoire à son ailier droit. En effet, toutes les actions offensives ou presque sont parties de son couloir. Afful ne se contente pas de mener des contres rapides. Il fait mieux en ouvrant des brèches pour N'Djeng et Youssef Msakni. Et, cerise sur le gâteau, il reste toujours proche de la zone des manoeuvres, n'hésitant pas à donner un coup de pouce comme ce fut le cas sur les deux buts marqués. En adoptant le 4-3-3, Nabil Maâloul a cherché à développer un jeu compact avec des lignes rapprochées. Sur le terrain, les joueurs se sont montrés appliqués, mais la plupart ont manqué de punch. Khalil Chammam, à titre d'exemple, n'est pas assez monté comme il a l'habitude de le faire, ce qui a créé un certain déséquilibre dans les actions offensives. Car, contrairement à l'aile droite, celle de gauche a été quasi morte. De plus, Karim Aouadhi a été tout juste dans sa prestation et n'a pas beaucoup aidé à décaler le jeu sur la gauche. Du coup, lui, Youssef Msakni et N'Djeng ont limité leur champ d'action dans un carré assez étroit. Dans toute grande équipe, il y a toujours un joueur qui fait la différence. C'était le cas dimanche avec un Harrisson Afful aussi généreux. Le reste du groupe n'a pas démérité, mais n'a pas excellé non plus, bien que Msakni et N'djeng aient sauvé leur réputation utilisant leur talent à bon escient.