«Produits» inadaptés et vente des trésors de famille, le Stade a, en quelques années, commis presque tous les péchés sur le marché des transferts. Au vu des dernières prestations du Stade Tunisien, la situation actuelle de l'équipe est tout sauf une surprise. Au-delà de tout concours de circonstances, le Stade, comme ce fut le cas jadis pour d'autres clubs historiques, vire dangereusement vers les profondeurs du classement. Cette situation aussi regrettable soit-elle marque, à coup sûr, la fin d'une époque : celle d'une équipe majeure des années fastes du football tunisien. En effet, ces dernières années, le Stade n'a été que l'ombre de lui-même, certains coups d'éclat ponctuels apparaissant plus comme une «surprise» qu'autre chose. Les plus anciens parmi les observateurs se rappelleront, certes, avec nostalgie ce que fut ce club à son apogée : tout bonnement l'un des meilleurs en Tunisie. Symbolisé par de grands joueurs, à l'instar de Rakbaoui, Hergal, Ncibi et autre Ben Jaballah, le Stade a souvent tenu la dragée haute à ses concurrents historiques. Mais c'était une autre époque, celle où le Stade jouait crânement ses chances, bien avant cette lente et inéluctable décadence qui suivit. Quand on voit qu'un club comme le Stade Gabésien qui vient tout juste de ressortir de l'oubli, quand on voit ce qui arriva au COT après avoir «quasiment» remporté le doublé (cette année-là), on peut craindre le pire pour le Stade Tunisien. Constat d'échec ! Le chemin de croix du Stade est-il pour autant terminé ? De prime abord, le Stade actuel ne laissera pas de souvenirs impérissables. Les dirigeants ont pourtant été avertis à maintes reprises. L'effectif stadiste est tout simplement limité. Certes, le technicien Khaled Ben Sassi a eu le courage de puiser dans le vivier du Stade, intégrant quelques jeunes pousses tel Landolssi. Mais le «contexte» stadiste ne s'y prêtait pas (seuls les résultats priment sur toute autre considération...). Le Stade est actuellement en fin de cycle et ne peut pratiquement plus rien donner, faute d'avoir renouvelé son «parc» de joueurs, aujourd'hui, entièrement à rebâtir. Dans le même ordre d'idée, Le jeu stadiste est figé, l'équipe est prévisible, et le mercato stadiste n'a pratiquement jamais apporté de sang neuf. «Produits» inadaptés et vente des trésors de famille: le Stade a en quelques années commis presque tous les péchés sur le marché des transferts (en termes de cession et d'acquisition). De Youssef Msakni à Jamel Limam, en passant par Lassâad Ouertani et Rami Jéridi, le Stade a souvent été saigné à blanc. Le grand club bardolais a aussi à maintes fois changé d'entraîneur sans trouver chaussure à son pied. C'est dire l'ampleur des dégâts causés depuis des années. Maintenant que «rien ne va plus», la sagesse et le bon sens devraient prendre le dessus afin de repartir sur des bases solides. C'est tout le mal qu'on souhaite à ce club historique.