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Dur, dur d'être maire de nos jours
Collectivités locales
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 07 - 2012

Nos édiles sont dans la tourmente et dans les tourments. Dur, dur pour eux de s'acquitter de leur tâche d'autant plus qu'ils ne savent même plus si c'est encore leur tâche, et que personne n'est là pour leur répondre. Le temps qui leur a été imparti est, pour la plupart, dépassé. Eux ne veulent pas quitter le navire ni déserter, et, en braves soldats, continuent de faire front, tout en nourrissant de légitimes inquiétudes quant à leur légitimité.
Mais ces municipalités qui gèrent notre vivre-ensemble, qui sont les garants d'un quotidien harmonieux, que savons-nous, en fait, de leurs attributions exactes, de leurs pouvoirs, de leurs devoirs, de leurs moyens et de leurs limites ?
Nous en avons discuté avec Aïda Naccache, maire de la commune d'El Menzah, une commune de quelque 35.000 habitants. Maire a-typique, dotée d'un don d'ubiquité, elle est sur tous les fronts, et a réussi à séduire ses administrés par son franc langage, ses coups de gueule, et son inlassable bonne volonté.
L'histoire du citoyen, sa quiétude et sa salubrité
La municipalité est dépositaire de votre histoire familiale et de votre identité. Extraits de naissance, certificats de mariage civils et religieux, attestations de divorce, certificats de décès, copies conformes, légalisations de signature, sont obligatoirement issus de ses services.
C'est également à la municipalité que revient de veiller à la salubrité des rues — ô le douloureux problème des poubelles —, à l'entretien des trottoirs et des chaussées, ainsi qu'à celui de l'éclairage public.
C'est encore à la municipalité de garantir la tranquillité du citoyen, et de lui éviter nuisances et tapages nocturnes.
C'est enfin à elle que revient d'assurer les meilleures conditions pour sa santé : des contrôleurs, chapeautés par des médecins, visitent les marchés, les restaurants, les gargotes, les pâtisseries, les grandes et petites surfaces commerciales, s'assurant de leur salubrité, et pénalisant les infractions.
Et, dans des conditions idéales, de lutter contre la prolifération des animaux nuisibles : les rats, et, un autre douloureux problème, les moustiques, dont on nous dit qu'ils sont désormais immunisés contre les anciens insecticides, et que les nouveaux coûtent cher.
L'habitat de l'habitant
C'est la municipalité qui délivre les autorisations de bâtir. Et qui doit vérifier les dépassements : gravats sur la voie publique, non-conformité aux plans déposés... Une police municipale, autrefois en uniforme, dorénavant plus discrète après avoir subi de nombreuses agressions, est en charge de ces contrôles. C'est à elle de donner ou de refuser le fameux recollement à la fin du chantier, certificat de conformité avec les plans agréés. En cas de non-conformité, on refuse le certificat, on arrête le chantier et on accorde 30jours pour corriger l'infraction. A l'issue de quoi, la police municipale, accompagnée des forces de l'ordre, et, depuis la révolution, de l'armée, détruira les parties non conformes du bâtiment.
Ce que la municipalité ne peut pas faire
La municipalité ne peut en aucun cas autoriser l'ouverture de commerces, de garderies, ou de cafés, quand bien même le propriétaire aurait une patente ou une autorisation du ministère de tutelle, si la vocation de l'espace n'est pas conforme à l'environnement, ou si elle ne garantit pas les normes de sécurité.
La municipalité n'a, également, aucun pouvoir pour intervenir à l'intérieur des maisons, pour couper des arbres par exemple. Elle peut, par contre, assurer le traitement anti-moustiques des jardins, mais c'est, bien sûr, un service payant.
C'est le fonds qui manque...
le plus
D'où viennent les fonds de la municipalité, et en quoi consistent ses moyens ? Des recettes municipales, en premier lieu, et El Menzah, commune riche de 35.000 habitants, doit rapporter gros. Mais seule une partie de cet argent revient à la commune. Des frais d'autorisation de bâtir qui sont proportionnels à la surface et à la hauteur du bâti. Mais certainement pas du bénéfice des services rendus, car si on paye 150 millimes pour un extrait municipal, s'insurge Aïda Naccache, celui-ci coûte 1D200 à l'Etat. Cependant que l'inscription de naissance d'un enfant, qui demande 20 mn de travail à un agent, est totalement gratuit.
Paradoxalement, cette municipalité d'une commune riche travaille dans des conditions exécrables : trois ordinateurs pour 35.000 habitants, échelonnés entre deux étages, et les agents en sont encore à l'ère du tampon encreur. Quant au maire, elle a déserté son bureau pour prêter main-forte au comptoir les jours de grande affluence. Quand elle ne tourne pas inlassablement dans les rues, à bord de son véhicule personnel — pas de voiture de fonction — à contrôler le matériel de voirie : des tracteurs qui n'ont pas de marche arrière, un broyeur de végétaux que l'on a bouché d'ordures ménagères, des bennes broyeuses dont on ne sait si elles sont en panne, ou si, tout simplement, elles n'ont pas de chauffeurs, les compteurs d'eau qui permettaient d'arroser les squares supprimés pour cause de non-paiement et des agents municipaux dont les gants de protection ont disparu.
De cet inventaire à la Prévert, on se demande s'il faut en rire ou en pleurer. Aïda Naccache, quant à elle, fulmine : «C'est une commune riche. Les seuls qui ont entamé une action citoyenne de propreté sont les quartiers démunis de Kerch El Ghaba. Mais les autres, je ne vois leurs habitants que pour des revendications, des plaintes ou des sollicitations. Dieu sait que nous aurions besoin de l'aide de tous. Je rends grâce, cependant, à l'armée et au ministère de l'Environnement qui nous aide beaucoup».


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