• Bon pour l'irrigation, mais attention aux maladies fongiques. De fortes pluies se sont abattues sur l'ensemble du pays hier et avant-hier, arrosant les terres agricoles et les sols assoiffés d'eau et rafraîchissant l'atmosphère, après la canicule qui a sévi la semaine dernière. Trempés jusqu'aux os, les plus téméraires se sont rendus, comme à leur habitude, au marché pour effectuer leurs courses et remplir leurs paniers de légumes, de viande, de poulet, en prévision du repas de rupture du jeûne. Surpris par cette baisse sensible des températures et ces averses abondantes survenant en plein mois de juillet, ceux qui n'ont pas encore pris leur congé ont ressorti leur parapluie des tiroirs et s'en sont armés, tôt le matin, pour se rendre au travail sous une pluie diluvienne. Du côté de la météo, M. Abderrazak Rahal nous explique que ces averses importantes constituent un phénomène normal en cette période de l'année et qu'elles ne sont pas dues aux changements climatiques comme on pourrait le présumer. Cette baisse sensible de la température, alors qu'il y a, à peine quelques jours, le mercure affichait plus de quarante degrés, s'explique par une baisse de la pression atmosphérique sur la Méditerranée occidentale, qui a généré cette perturbation, en favorisant l'établissement d'un courant nord ramenant de l'air froid du continent européen. «Il ne s'agit pas d'un phénomène exceptionnel, a observé M. Rahal. Nous avons déjà enregistré par le passé des perturbations climatiques semblables. Ce courant froid qui nous vient d'Europe est responsable de la formation d'amas nuageux, ainsi que de la baisse des températures qui a été observée hier. Cette perturbation du temps se poursuivra au cours des prochains jours». Aucune information du côté des services agricoles Des pluies torrentielles, des orages et de la grêle en plein mois de juillet, quoi de plus normal après des semaines de canicule, sans répit. La pluie et la fraîcheur qui l'a accompagnée ont même fait le bonheur des jeûneurs, en ce mois saint de Ramadan. Ce qui, en revanche, suscite de l'inquiétude, c'est l'impact des fortes pluies d'été sur l'agriculture et particulièrement les fruits, les légumes et les céréales que les agriculteurs s'attellent, en cette période, à récolter et le ministère de tutelle à stocker. En pareille circonstance, il est d'usage que les journalistes intéressés par la question cherchent à s'enquérir de la situation, à recueillir, auprès des services concernés, des informations sur les quantités de pluies tombées dans les différentes régions et sur, éventuellement, les dégâts occasionnés. Dans le cas d'espèce, il est important de connaître l'impact de ces précipitations sur l'agriculture et les mesures prises, ou à prendre, par les autorités de tutelle et les agriculteurs, en cas de constatation de dégâts. Ce qui fut fait, sans qu'aucune réponse ne puisse être « récoltée ». Des dizaines d'appels téléphoniques pour contacter le ministère de l'Agriculture, la direction générale de la production agricole, quelques Crda, l'Utap, et d'autres antennes, comme l'Observatoire national de l'agriculture, censées fournir des réponses pratiques sur la question. Rien. Aucun responsable n'est disponible ou n'est présent pour répondre à nos interrogations. Même le secrétariat du ministre de l'Agriculture n'est pas joignable, la secrétaire ne décroche pas ou est absente. Résultat : seuls les services météorologiques auront satisfait notre curiosité et au droit de savoir du citoyen. Mais on ne saura rien sur le volet impact sur l'agriculture, version officielle. A qui la faute? Peut-être à Ramadan?