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Mauvaise passe... Mais les agriculteurs gardent espoir
Reportage : Visite de terrain aux gouvernorats de Zaghouan, Siliana, Kef
Publié dans Le Temps le 02 - 06 - 2008


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Sécheresse, vent violent...Ce n'est pas gai.
L'union tunisienne de l'agriculture et de la pêche a organisé Jeudi une visite des terres agricoles cultivant les céréales dans les régions de Zaghouan, Siliana et le Kef . Nombreux scientifiques et responsables à leur tête Mr Mabrouk Bahri le président de l'union ont pu constater la couleur qu'annonce la récolte cette année. Le constat n'est pas des meilleurs,
la sécheresse et le vent ont causé des dégâts, malgré cela, les agriculteurs ne baissent pas les bras et réclament des aides pour continuer à cultiver.
Sur le chemin, l'occasion de contempler les paysages naturels et les verdures s'impose d'elle-même surtout pour les citadins aveuglés par les buildings et l'asphalte. On arrive à Zaghouan, Smenja. On met les pieds sur un grand champ de blé qui s'étend à perte de vue, on admire les épis dorés, on prend des photos pour capturer cette nature si généreuse...mais le tableau se transforme en nature morte lorsque l'agriculteur, Mounir Tlili nous explique " vu comme ça, le champ de blé dur peut vous sembler en excellente santé mais voyez comme la graine est maigre et sèche, après le passage de la moissonneuse batteuse, il n'en restera presque rien ", tout en frottant l'épis entre ses paumes. L'échaudage, a frappé une bonne partie des parcelles de Zaghouan. Pour cet agriculteur de Smenja, la prévision de la récolte sera un maximum de 25 quintaux (pour une parcelle de 56 ha ). La pluie n'a pas été au rendez vous au mois d'avril, la région nécessite 450mm de pluie, il n'en a été que 250 mm , le cycle normal de la plante a été déséquilibré par le manque de pluie au début de sa croissance.
Selon l'un des professionnels participants à l'excursion, " Zaghouan et Siliana sont de grandes plaines, des régions déterminantes dans la production nationale, si les résultats y sont faibles la production globale est marquée par une baisse, si la récolte est bonne le taux augmente. " Dans la région du Fahs, quelques agriculteurs ont trouvé la solution, labourer la terre en profondeur pour qu'elle garde le plus d'eau possible et résiste ainsi à la sécheresse des mois de Mars et Avril. Si au Fahs, les agriculteurs ne se plaignent pas trop, à Bou Arada, dès que l'équipe débarque, Mokhtar, un petit agriculteur se lance dans les complaintes " la récolte sera très en dessous de la moyenne, selon mon estimation elle sera de 50% de ce que la parcelle peut produire. La sécheresse et le vent violent ont eu des conséquences graves sur la culture. Ce qui fait qu'aujourd'hui j'ai des problèmes de remboursement de dettes, la banque et les fournisseurs me doivent de l'argent et je n'ai pas de quoi affronter la nouvelle saison ". Les céréaliculteurs qui ont sauvé leur récolte sont ceux qui ont laissé la terre se reposer en Décembre, et ont fait le labour au printemps ou ont opté pour une culture alternée. Les autres n'ont pas eu de pluie au mois d'Avril et ils réclament un système d'irrigation comme ultime recours pour pouvoir continuer et ne pas baisser les bras. Les mesures présidentielles qui ont été bien accueillies par les agriculteurs ont prévu une augmentation des zones d'irrigation pour les grandes cultures qui va jusqu'à 120.000 ha d'ici 2011. Toutefois, La généralisation du système d'irrigation à toutes les terres demeure impossible 1.500.000 ha ! Docteur Omor Charmiti, de l'école nationale de recherche agricole nous a expliqué que " le travail de la parcelle, la qualité de la terre, la lutte contre les maladies et la qualité de la semence sont les éléments nécessaires pour garantir une bonne récolte, reste la pluie qu'on ne peut malheureusement pas commander. L'essentiel est de s'adapter à ces nouvelles conditions. Chaque année, les chercheurs indiquent aux agriculteurs les dernières trouvailles pour améliorer leur récolte et les campagnes d'information font le tour des régions pour informer

On garde le moral
Le président de l'U.T.A.P., Mr Bahri, à l'écoute des petits agriculteurs, répond patiemment à leurs questions, leur explique les erreurs de savoir faire qu'ils ont commises, tout en les rassurant et leur remontant le moral. Cette visite sur place a fait l'effet d'un baume aux agriculteurs qui veulent se faire entendre
La visite continue vers Gâafour, Krib jusq'au Kef. Les constats sont mitigés, certains agriculteurs trouvent que la récolte sera de la même qualité et quantité des années précédentes, d'autres sont pessimistes. Certains exagèrent dans leur dramatisation dans un contexte de crise mondiale où la flambée des prix des matières premières est une affaire mondiale. L'équipe a aussi jeté un coup d'œil aux parcelles Dahmani et Jerissa, où un agriculteur sur sa moissonneuse batteuse n'a récolté en trois heures que trois sacs de blé. Sur le chemin de Tejerouine, les vendeurs de carburant clandestins, poussent comme des champignons...on ne peut pas résister à l'association de l'idée que les prix des céréales ont augmenté au niveau mondial, parce qu'ils sont utilisés pour produire du carburant végétal. Mais ce qui importe dans cette visite est le diagnostic de la situation de la terre. Direction donc vers la dernière escale, le Sers, la Suisse comme on aime bien l'appeler entre professionnels du secteur. On y rencontre un petit agriculteur modeste, au discours fiévreux d'un syndicaliste qui gesticule et demande qu'on supprime les intérêts des prêts bancaires. Un drôle de bonhomme qui malgré la malchance d'avoir une récolte faible cette année, est attaché à sa terre comme à la prunelle de ses yeux et qui ne jettera jamais l'éponge.
Mr Mabrouk Bahri, le président de l'UTAP a conclu sur le chemin du retour " la récolte est en-dessous de la moyenne cette année et les mesures présidentielles viennent à temps pour diminuer l'impact de la sécheresse. La solution pour les petits agriculteurs pour la saison prochaine est de leur fournir la semence pour reprendre est une priorité. Pour l'instant, les agriculteurs doivent fournir un effort pour faire correctement la récolte. On ne peut pas faire plus, déjà augmenter les prix de 35 d à 55d le quintal c'est énorme. "
Le secteur de l'agriculture, spécialement de la grande culture est très sensible au manque de pluie. Mais de plus en plus d'autres facteurs, en plus du dérèglement climatique, suscitent l'inquiétude des agriculteurs. En France, les agricultures dénoncent la flambée du prix du carburant et réclament des aides comme celles reçues par les pêcheurs. En Tunisie, d'après cette visite sur terrain, le principal souci est le remboursement des dettes et leur échelonnage.


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