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Le chômage : l'ennemi public incontournable, les syndicalistes en sont-ils la cause ?
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 02 - 2012


Par Taha BELKHODJA*
En tant que citoyen tunisien conscient, je ne peux résister à m'exprimer devant cette situation alarmante de l'augmentation du chômage, suite aux grèves et sit-in qui sont en train de chasser les investisseurs !
La délocalisation des entreprises étrangères ne cesse de se poursuivre aujourd'hui, la cause est claire, c'est la «grippe syndicaline», il y a des microbes pathogènes qui sont en train de nuire au pays : certains syndicalistes. On aurait tout vu ces temps-ci, un corps médical en grève : s'abstenant de prendre soin des malades qui se plaignent, ce service essentiel est condamnable même par le droit commun (non assistance à personne en danger), la grève dans le secteur du tourisme déjà au bord du chaos et dans le transport qui ne peut que nuire aux travailleurs eux-mêmes et le bouquet, celle du bassin minier qui coûte au contribuable 9 milliards par jour.
Non, plus jamais ça ! C'est un suicide économique avec un million de chômeurs. Afin d'éviter le pire, il est de notre devoir à tous aujourd'hui de réagir et redresser la barre ensemble en combattant les malfaiteurs. Il ne faut pas s'arrêter à des demi-mesures. Il faut mettre de l'ordre et appliquer la loi sur les grévistes et les sit-inneurs, quitte à poursuivre en justice les syndicalistes qui les incitent au blocage paralysant l'activité des entreprises aussi bien publiques que privées, ceci étant un sabotage à notre économie.
Il faut que les syndicalistes fassent preuve de patriotisme et de bon sens en s'autocritiquant pour remettre leurs pendules à l'heure. Ces syndicalistes se trompent de cible, l'ennemi public n°1 c'est le chômage. Et l'employeur est incontestablement la solution. Seul l'investisseur peut diminuer le chômage. Une entreprise est un pilier de la plateforme économique de notre pays. Il était déplorable quand M. Abid Briki nous a parlé de sa machine qui s'est manifestée le 4 décembre dernier pour commémoration de la mort de Farhat Hached, normalement le 5 décembre, le dimanche était plus opportun pour nous exposer la puissance dynamique de son organisation syndicale. Sa machine, comme il disait, nous a rappelé tous un modèle de rouleau compresseur de marque RCD que nous connaissons bien, ce type de machine a été rejeté par le peuple tunisien depuis le 14 janvier 2011, le Tunisien ne veut plus de pression dictatoriale, il faut faire le deuil de la loi de la jungle, messieurs.
Les conséquences des agissements irresponsables des syndicalistes ne sont plus un secret pour personne, les entreprises étrangères sont en train de quitter le pays, 182 à ce jour avec prés de 11.000 employés mis au chômage. Cette situation va en s'empirant puisque beaucoup d'entreprises, aussi bien tunisiennes qu'étrangères gardant un espoir de reprise, ont supporté la crise tout au long de l'année 2011 avec toutes les pertes qu'elles ont subies. Malheureusement, certaines d'entre elles, à bout de souffle, seront contraintes de fermer leurs portes au cours de 2012 si l'instabilité sociale persiste encore.
S'il n'y a pas de reprise de conscience immédiate des syndicalistes et de promptes décisions adéquates de la part du gouvernement, la délocalisation ne va pas s'arrêter aux entreprises Yazaki et Leoni. Il faut se préparer à un effet domino prochain, cette période latente parce que ces entreprises préparent à l'avance leur réinstallation ailleurs. Il ne faut pas être un économiste pour le savoir, les investisseurs étrangers cherchent la stabilité sociale, la seule garantie de leur prospérité. Cette situation a poussé d'autres à opter pour des pays concurrents, tels que le groupe «British Gas», «LG Recherche» et bien d'autres.
Il faut que nous soyons francs avec nous-mêmes, contrairement au pluralisme politique, la pire des choses d'après révolution c'est le pluralisme syndical. La concurrence dans tous les secteurs d'activité est d'une grande efficience, sauf en cas de multiplication des organisations syndicales, la surenchère a un effet préjudiciable contre-productif.
Personne est sans savoir que l'économie française, par exemple, souffre aujourd'hui de la multitude des organisations syndicales, la délocalisation des entreprises se fait en masse provoquant une perte d'au moins 15.000 emplois par an, les Français l'ont bien compris mais tardivement. La France est devenue le pays le moins syndiqué de l'Union européenne avec seulement 9%, soit même pas 1 sur 10 de la population active. Les organisations syndicales françaises qui étaient au nombre de 8, il y a quelques années, ne sont plus que 5 aujourd'hui pour une population de 63 millions, soit 6 fois celle de la Tunisie. Sachant qu'aujourd'hui, malheureusement il existe 3 organisations syndicales en Tunisie, toutes proportions gardées, cela suppose l'équivalent de 18 organisations en France (6 fois plus), ceci est une catastrophe, c'est une bombe à retardement pour notre économie future.
La Tunisie risque gros avec ces 3 organisations, les surenchères syndicales anarchiques et menaçantes, qui sont mal parties (voir Leoni et bien d'autres), ne peuvent qu'entraîner le chaos économique du pays.
Le mal ne s'arrête pas au chômage. Des études réalisées suite à des situations de crise économique, ont démontré que suite à un chômage rapide inattendu en masse, il y a un constat d'augmentation du taux de criminalité d'une façon exponentielle, 4 à 5 fois plus que celui du chômage, ce qui représente un danger pour la sécurité de la population, c'est malheureusement ce que nous sommes en train de constater au quotidien.
La solution la plus efficiente pour lutter contre cette «grippe syndicaline», il n'y en a pas 36.000, un vaccin unique : l'application de la loi et l'abstention des organisations syndicales à l'incitation et au soutien des grèves.
A l'heure actuelle de crise aiguë de notre économie, toutes les revendications sociales, légitimes ou pas, doivent être immédiatement suspendues. Les Tunisiens ont fait preuve de patience pendant des décennies, ils peuvent surseoir à leurs revendications sociales encore une année ou deux, ce n'est pas la fin du monde.
Certes le droit de grève existe bien dans toute démocratie mais une certaine confusion règne toujours quant à son application dans une situation de crise aiguë, d'un pays, surtout quand le pays est en état d'urgence. Normalement, celui qui s'abstient de travailler ne doit gêner directement que son employeur afin de faire aboutir ses revendication, et ne doit nullement nuire à la liberté et aux intérêts du reste de la population ni que cette dernière soit prise en otage.
Ce n'est pas un hasard si l'Organisation Internationale du Travail (OIT) a admis l'interdiction générale de la grève dans une situation de crise nationale aiguë (recueil, paragr. 527 et suivants), comme elle a autorisé le recrutement de nouveaux travailleurs pour remplacer les grévistes (recueil, paragr. 527 et suivants). M. Briki doit bien le savoir puisqu'il compte représenter l'OIT au Maghreb. La loi est au-dessus de tous. On a bien vu le résultat de l'application de cette loi de l'OIT, Tunisie Télécom a mis en demeure ses employés pour abandon de poste s'ils ne regagnent pas leurs bureaux dans les 48 heures, tout a repris au mieux depuis. C'est ça le bénéfice de la loi en toute légitimité, l'intérêt supérieur du peuple passe avant tout intérêt personnel. C'est ça la démocratie.
La donne a changé aujourd'hui. Ce n'est plus l'époque des leaders charismatiques de feu Farhat Hached, Ahmed Tlili ou Habib Achour où l'organisation syndicale faisait office de front politico-syndicalo-social à même de se mêler de toutes les affaires. Désormais, en l'absence de ces figures-symboles du militantisme syndical, l'Ugtt doit se limiter à jouer son vrai rôle purement syndical tout en étant vigilante à l'égard des politiques. Afin d'éviter le pire, il faut aujourd'hui que les organisations syndicales inversent la vapeur. Elles devraient inciter à la paix sociale et demander aux travailleurs de s'accrocher à leurs postes et préserver la pérennité de leur entreprise et de la défendre dans tous les cas d'espèce, en enregistrant leurs revendications éventuelles en portant des brassards rouges, c'est ça le civisme !
Je ne finirai pas cet article sans évoquer l'attitude hostile manifestée à l'égard de la sous-traitance qui, contrairement à ce que certains pensent, est légitime, inéluctable et permet une certaine souplesse à notre économie, très propice à la création d'emplois. Il faut seulement assurer à ce système des règles de bonne conduite et de contrôle afin de le protéger de tous les abus. Les personnes peu scrupuleuses qui veulent s'enrichir égoïstement au détriment des travailleurs existent dans tous les domaines d'activité, il faut de la vigilance. Il est à signaler que les entreprises publiques qui ont respecté les conventions sociales en supprimant la sous-traitance ont vu le budget réservé à cette main-d'œuvre doubler à cause des charges sociales et le sur emploi pour faire face aux absences imprévues et la gestion humaine, cela se chiffre en millions de dinars. En prenant le cas de Tunisair, par exemple, le taux de charge de fonctionnement est le double par rapport au standard des compagnies aériennes. Et avec un déficit dépassant les 100 millions de dinars, la boîte est menacée, elle court un sérieux danger, elle est victime du syndicalisme anarchique des opportunistes.
Comme il y a un phénomène qui est loin d'être encourageant, on trouve des femmes de ménage, çà et là sans rien faire, dans les halls et les couloirs des banques et dans les bureaux de secrétaires dans les administrations, on a vu même des femmes de ménage balayer les trottoirs municipaux devant les bureaux de poste et autres. Il y a un constat d'échec évident puisque leur présence est quasiment inutile pendant les heures de travail. Abandonner le système de sous-traitance serait une grosse erreur, c'est une activité mondialement reconnue et qui a fait ses preuves. Il faut au contraire bien la réglementer et la développer en créant de micro-entreprises (généralement familiales) au service des petites, moyennes et grandes sociétés.
Personne ne peut admettre qu'une poignée d'ouvriers opportunistes, entraînés par des syndicalistes malsains, nuisent aux intérêts de la Tunisie. Ce qui est en train de se passer au bassin minier de Gafsa porte préjudice à tout le peuple tunisien en tant que copropriétaire de toutes les ressources minières dans le pays et par voie de conséquence le manque à gagner (9 milliards par jour), revenu essentiel de la caisse de l'Etat, ne peut qu'entraîner l'augmentation du chômage, voire la mise en cessation de paiement des salaires des commis de l'Etat, les enseignants nouvellement recrutés n'ont pas perçu leur salaire depuis le début de l'année scolaire, voilà le résultat de ce vandalisme.
Les chômeurs sont les otages des grévistes et sit-inneurs, le plus souvent inconscients et incultes, entrainés souvent par des syndicalistes criminels qu'on ne doit plus laisser faire impunément, il faut tenir rigueur aux récalcitrants.
Il y a menace et atteinte aux intérêts publics et privés et c'est au ministère public de se constituer partie défenderesse des préjudices moral et matériel des Tunisiens et ainsi le représentant général du contentieux de l'Etat doit exercer ses fonctions et demander dédommagement des victimes qui ont subi les méfaits de leurs collègues grévistes, chacun est responsable de ses actes, que ce soit individuellement ou dans le cadre d'une organisation syndicale. «Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui le regardent sans rien faire»(A. Einstein). Désormais l'Homme et sa sécurité doivent constituer la première préoccupation du politique pour réussir notre révolution.


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