Le «Manuel d'évaluation de la qualité des services de restauration dans le secteur hôtelier», présenté, récemment à Tunis, aux inspecteurs de tourisme et aux commissaires régionaux de l'Ontt, ainsi qu'aux voyagistes, fruit de la coopération avec l'Institut italien de commerce extérieur, vient baliser un domaine de plus en plus controversé, à l'heure du «all inclusive» et du low cost généralisé qui frôle parfois le bradage, dans un marché méditerranéen où les tensions de la crise internationale se ressentent clairement. Le manuel offre une grille de références et de normes auxquelles doit se conformer le professionnel. Sachant que la restauration hôtelière est redevable de nombreuses exigences faisant partie des critères de classement des hôtels ouvrant la voie aux étoiles accordées à chaque établissement. Le manuel permet, à travers un certain nombre de conditions requises et de paramètres précis, de procéder à une évaluation de la qualité des services et d'apporter les correctifs utiles afin de se conformer aux normes internationales en vigueur en matière de restauration hôtelière. C'est un guide à l'usage à la fois des professionnels et des contrôleurs et inspecteurs du tourisme, appelés à adapter et réorganiser le fonctionnement et les prestations des restaurants d'hôtel pour les aligner sur les meilleures normes et exigences de qualité sur le marché. Engagé dans un processus de mise à niveau de l'ensemble de son parc hôtelier, dont, bien entendu, la restauration, l'Ontt montre un souci méticuleux à voir s'améliorer la «destination touristique Tunisie». Protéger l'image de la destination Tunisie Avec l'exacerbation de la concurrence, qu'accentuent les tensions que connaît particulièrement le marché méditerranéen suite à la crise internationale et aux difficultés du transport aérien, les hôteliers tunisiens et les réseaux de voyagistes optent de plus en plus pour le «all inclusive» qui offre aux clients des vacances tout compris où sont pris en charge, outre le vol aller/retour et l'hébergement, les trois repas principaux et des collations au snack tout au long de la journée et de la soirée, ainsi que les boissons sans limites et même des activités sportives et de loisir. Cette formule, qui arrange bien les familles soucieuses de maîtriser au mieux leur budget, s'est généralisée chez les concurrents de la Tunisie (Maroc, Turquie, Egypte) de sorte qu'elle devient l'une des ressources incontournables du «low cost». Mais jusqu'où ira l'écrasement des prix, et aux dépens de quels éléments et prestations se fera, à l'avenir, cette course effrénée au «moins cher». Quoi qu'il en soit, la tendance à la diversification du produit touristique nationale et l'option en faveur du haut de gamme restent à l'ordre du jour, mais il s'avère plus urgent, par ces temps de low cost exacerbé, de protéger l'image de la destination Tunisie en termes de qualité de services et de respect des normes dans la tourmente de ce tourbillon de «moins-distance» dans lequel est spécialement pris le marché touristique méditerranéen. Et c'est à ce titre qu'il est particulièrement important de clarifier les normes et les références en matière de qualité du service restauration, poste qui s'est avéré être une importante réserve en matière de coûts, dans laquelle les hôteliers sont contraints de puiser pour tenir tête à la concurrence des moins-disant. Le manuel que l'Ontt vient de mettre en place, sera, dans ces conditions, une balise essentielle pour éviter que la course au concurrentiel ne se solde par une inexorable égalisation par le bas qui risque fort d'altérer l'image du tourisme tunisien, quand bien même elle aurait, entretemps, permis de surbooker nos hôtels