Lors de sa réunion d'avant-hier soir, le bureau directeur de l'Etoile Sportive du Sahel a pris deux décisions importantes engageant l'avenir du club sur le double plan administratif et technique En effet, le comité directeur a convenu d'une démission en bloc qui n'entrera néanmoins en vigueur que dans un ou deux mois, le temps de permettre au comité des sages de préparer une assemblée générale élective. Le bureau exécutif en place présidé par Ridha Charfeddine invoque l'argument de la situation financière très précaire, avec tarissement des sources de financement pour justifier sa volonté de passer le témoin. Sans parler d'un déficit cumulé colossal. Volet technique, Mondher Kebaïer a été confirmé au poste d'entraîneur avec toutefois renforcement de l'encadrement technique. C'est ainsi que l'on projette d'engager Zied Jaziri comme conseiller technique. Après avoir procédé à une large consultation avec les techniciens du cru, dont Abdelmajid Chetali, le staff de Ridha Charfeddine en est arrivé à la conclusion que l'engagement d'un sixième entraîneur cette saison ne ferait que déstabiliser un peu plus l'équipe. La continuité reste la chose qui manque le plus à l'Etoile de cette phase de son histoire. La preuve en a été donnée samedi dernier dans le classico face à l'Espérance de Tunis en phase de poules de la Ligue des champions. La pression n'explique pas en effet tout. Plus généralement, cette phase de groupes a trahi les nombreux dysfonctionnements dans la manœuvre qui peine à décoller. L'arrivée du Nigérien Moussa Maâzou n'a pas non plus résolu les carences offensives, et plus particulièrement une inefficacité devenue chronique. Seul un imbécile... Avant la seconde manche de samedi dernier devant le frère-ennemi espérantiste, le coach Mondher Kebaïer défendait son option de titulariser systématiquement le Tuniso-Brésilien Santos. «La formule de l'aligner tout juste derrière l'avant de pointe a déjà été retenue durant une grande partie de la saison dernière avec un résultat probant (onze victoires et un nul). Ahmed Akaïchi occupait le poste de premier attaquant», nous disait-il, insistant sur les qualités du champion d'Afrique 2004 avec l'équipe de Tunisie : «Santos sert de modèle et d'exemple de discipline, de générosité et d'application», assurait-il comme pour rejeter d'un revers de la main les critiques acerbes touchant l'ancien sociétaire de Sochaux, en France, notamment après le match aller contre l'Espérance de Tunis. Sur le coup, on pouvait croire que le technicien étoilé allait encore une fois titulariser un Santos pourtant en perte de vitesse dans le match de Sousse. Ce qui pouvait passer pour de l'obstination, de l'aveuglement et d'un esprit borné. Or, Kebaïer sait mieux que quiconque que seul un imbécile ne change pas d'avis, d'où le changement d'option apporté samedi dernier avec deux attaquants de métier (Menzolo et Maâzou) soutenus par deux demis offensifs, Omrani et Belaïd et par une paire de récupérateurs, l'excellent Habib Maïté (quelle classe ! quelle vista !) et la dernière recrue Bilel Ben Messaoud. Contrairement à sa sortie de Radès, l'Etoile se créa cette fois des occasions, effectua un solide travail de percussion et menaça sérieusement les bois de Ben Chérifia. Il lui manqua tout juste l'adresse et le sang-froid au moment de conclure. A l'image de Lamjed Chehoudi qui manqua l'immanquable sur l'occasion la plus nette qui échut aux Etoilés. Hier, Kebaïer a conduit les deux séances prévues dans le cycle de la préparation du match de La Marsa. Beaucoup plus d'un sursis qui lui est accordé, il y a au fond la conscience qu'il ne faut pas trop tirer sur la corde et que ces remaniements techniques intempestifs ne riment plus à rien.