C'est un sentiment de frustration mêlé à de l'impuissance qui anime les membres du bureau de la fédération suite au verdict rendu hier par la commission d'organisation des compétitions interclubs de la Confédération africaine de football, disqualifiant l'Etoile Sportive du Sahel de la 16e édition de la Ligue des champions africaine. Ce sentiment d'impuissance confine même à l'abattement dans le cas d'un membre fédéral dont on connaît les solides affinités avec le club étoilé. Chiheb Belkhiria, trésorier de la FTF, résume cet état d'esprit par la fameuse formule. «Ce que nous craignions le plus nous arrive au bout du compte!». Le dirigeant fédéral s'attend même au pire : «Ces sanctions sont préventives. Elles sont rendues par la commission interclubs. Mais au mois d'octobre prochain, la commission de discipline, le fameux jury disciplinaire de la CAF, va se réunir pour examiner le dossier. Et là, ça risque d'être corsé. Les peines peuvent aller jusqu'à deux ou trois ans d'exclusion des compétitions africaines, et cela devient très grave. Comme cela arrive souvent, il y aura des adversaires de l'Etoile dans les compétitions continentales qui vont refuser de venir jouer à Sousse». Le trésorier de la FTF rappelle que l'instance fédérale a tout fait pour faire éviter le pire au club étoilé : «Nous avons tout tenté auprès du président de la CAF, Issa Hayatou, auprès du président de l'Union nord-africaine de football (Unaf), Mohamed Raouraoua, auprès du président de la commission des arbitres de la CAF, le Tunisien Tarak Bouchammaoui... Personne ne nous a aidés au sein des commissions. En fait, il n'y a pas eu réunion de la commission des compétitions interclubs. Ses membres ont rendu leur verdict à partir de leurs consultations par mail, chacun à partir de son pays. Ils ont tout de suite appliqué l'article 7 paragraphe 6 des règlements de la compétition. Ces mêmes règlements, ils peuvent en user à leur guise, et personne ne leur en voudra. On aura tout tenté pour limiter les dégâts», relève Chiheb Belkhiria. Le plus grand regret demeure pourtant, en amont de cette affaire, l'interruption de la rencontre de Sousse: «Il restait tout juste une vingtaine de minutes et il fallait coûte que coûte que le match reprenne, raconte-t-il. Nous avons demandé au directeur de la sûreté de donner le feu vert pour une reprise de la rencontre d'autant que le stade olympique de Sousse était sécurisé dans un rayon d'un kilomètre un petit quart d'heure après l'évacuation du public. De plus, l'arbitre, le commissaire de la rencontre et les joueurs des deux camps, tout le monde était prêt à revenir pour reprendre la partie. Malheureusement, le responsable de la sécurité était opposé à ce que le match ESS-EST aille jusqu'à son terme. Il dit qu'il en assumait les conséquences», relate Chiheb Belkhiria.