L'Etoile n'avait pas vraiment besoin de ça! Le club paye aujourd'hui les erreurs et les manipulations en tous genres Sans exagération aucune, les sanctions rendues hier par la commission interclubs de la CAF ont eu l'effet d'un séisme dans les milieux sportifs de l'Etoile Sportive du Sahel. Depuis le 18 août, les pronostics se voulaient pourtant rassurants. Aux lendemains de ce match, passé dans les annales comme étant celui de la défaite du sport, on rabâchait les oreilles à coups de sorties optimistes et bénifiantes. «Dans le pire des cas, on va décréter deux ou trois matches africains que l'Etoile devra jouer à huis clos assortis d'une amende de 50 mille dollars», n'a-t-on cessé de dire. Jusqu'à dimanche soir, le vice-président du club, Jalel Krifa, se voulait, lui aussi, rassurant dans l'entretien accordé à «Dimanche-sport» sur Al Watanya 1; dans une même attitude de réconfort tout autant moral qu'éthique. Comme si de rien n'était, on rivalisait pour ainsi dire d'assertions en forme de sédatifs. Sans trop voir venir, tel un effet-boomerang, le coup de poing sur la table asséné par la confédération continentale. «Tout tombe à l'eau» Lorsque nous le mettons au courant des décisions rendues par la commission d'organisation des compétitions interclubs de la CAF, hier matin, l'entraîneur de l'Etoile du Sahel paraît tomber des nues. «Il y eut pire que cela sans que les instances disciplinaires se montrent aussi sévères, constate-t-il. Il y eut même des arbitres agressés et pourchassés dans des stades du Continent noir sans que la sanction aille jusqu'à la disqualification. En tout cas, ce qui nous arrive est très dangereux par rapport à l'histoire de l'ESS et à son avenir», regrette Kebaïer. Le bureau du club devait se réunir hier après-midi pour définir une position. D'autant que les sanctions changent complètement la stratégie pour cette reprise de la saison. «Tout cela est rageant car nous avons toujours notre destin entre les mains dans la phase de poules de Champions league, avoue Kebaïer. Au-delà du caractère disproportionné de ces sanctions, se pose la question des objectifs. Nous devions préparer la réception des Algériens de Chlef. Une victoire combinée à un autre succès au Nigeria nous aurait envoyés en demi-finales de la LCA. D'ailleurs, il faut admettre que nous jouons beaucoup mieux à l'extérieur. Nos chances étaient intactes. On se servait du championnat de Ligue 1 pour préparer la suite de notre parcours africain. Et voilà que tout tombe à l'eau», observe-t-il avec beaucoup d'amertume. Du coup, ses objectifs et ceux de ses joueurs doivent être réadaptés : plus de Ligue des champions, plus de moyen de faire vibrer un effectif qui n'attend plus grand-chose de la suite de la saison 2011-2012. Jusqu'au mois de novembre prochain, c'est un immense désert qui attend les copains de Aymen Mathlouthi. Mais il ne serait pas inutile de rappeler que l'Etoile avait déjà flirté avec le courroux des instances africaines la saison dernière quand elle refusa d'effectuer le déplacement au Nigeria pour rencontrer Sunshine Stars au motif d'une situation sécuritaire instable et à risques. Elles s'attira alors les foudres de la Confédération du Camerounais Issa Hayatou. Il a fallu l'intervention du bureau de la FTF, et les bons offices assurés par Anouar Haddad, ancien président fédéral, au Caire même siège de la CAF, pour éviter le pire au club étoilé. Maintenant, le club de Ridha Charfeddine paie pour les excès de ses supporters ou plutôt d'une frange d'entre eux. Et en même temps pour les nombreuses guerres intestines qui opposent plusieurs clans et courants incapables de privilégier l'intérêt suprême de la grande Etoile.