Le verdict de la CAF est tombé comme un couperet. L'Etoile est tout simplement disqualifiée... Pour un club qui a une véritable histoire d'amour avec les compétitions continentales (plus de 17 ans de participation d'affilée, 8 titres remportés et 7 finales perdues dans les différentes épreuves), une élimination aussi précoce va certainement rester en travers de la gorge et susciter diverses réactions et vives polémiques.Déjà, l'annulation du voyage au Nigeria à la dernière minute avait été longuement discutée, approuvée par les uns et contestée par les autres.Aujourd'hui, c'est une autre paire de manches. Les conséquences qui en découlent, quoi que l'on dise, affectent l'image d'une équipe à forte présence sur l'échiquier africain. La délégation étoilée assistée de membres de la FTF et renforcée par l'ex-président Othmane Jenayeh, partie au Caire défendre la cause étoilée, a eu beau invoquer le cas de force majeure, la commission de la CAF et son patron Issa Hayatou ne l'entendirent pas de cette oreille. Aussitôt le verdict prononcé, différentes composantes de la famille étoilée : dirigeants et anciens joueurs ont commenté cette décision. Les avis étaient partagés.Entre soulagement, regret, déception et reproche, on était loin de l'unanimité. Chokri Lâamiri (actuel président de la section de football) : "Une décision sur mesure pour ne pas créer de précédent" "Nous sommes profondément déçus par cette décision.Encore une fois, le président de la CAF a fait parler l'art de la diplomatie complaisante et de la politique des deux poids, deux mesures. Dans un premier temps, il avait fait part aux BD étoilé de sa compréhension vis-à-vis de notre requête.Mais par la suite, il s'est rétracté sous diverses pressions.Il savait pertinemment que, donner suite à la doléance de l'Etoile allait créer un précédent et pourrait servir d'alibi pour les saisons à venir.Alors, il a coupé la poire en deux.Déjà, les sanctions ridicules prises à l'encontre du club égyptien l'ont mis dans de mauvais draps et il ne pouvait plus sévir dans d'autres cas similaires.C'est une instance fédérale où les pratiques sont fort louches.Nous n'avons pas les moyens pour contrecarrer cette machine conspiratrice. Ce dont nous sommes convaincus, c'est que nous avons la conscience tranquille. Nous avions mûrement réfléchi avant d'annuler le voyage au Nigeria.La vie d'une personne vaut plus que toutes les compétitions du monde. Tournons cette triste page et concentrons-nous sur la compétition locale.Là aussi, nous avons plusieurs défis à relever. L'heure est à l'union et à la solidarité pour mener notre équipe à bon port", a-t-il souligné avec regret. Raouf Ben Amor (ancien joueur des années 60) : "Une affaire qui a été gérée à la hâte" "Nous devons nous estimer heureux d'avoir été sanctionnés avec indulgence.Le pire était envisageable. Imaginons que la CAF ait lourdement sévi et suspendu l'Etoile de toute participation aux compétitions africaines pour deux ans au moins. Nous aurions tout perdu. Notre prestige serait en jeu. Je pense que le BD a hâtivement traité cette affaire. Le bon raisonnement aurait été de dédramatiser la situation, de se déplacer au Nigeria et de réclamer des conditions sécuritaires extrêmes. Par le passé, l'Etoile s'était déplacée à Abuja ( en 2003 exactement ) pour y disputer la finale retour de la Champions League face à Enymba. La délégation avait été escortée par des militaires. Nous avions honoré nos engagements. Après tout, c'est l'Afrique noire. Nous sommes habitués à de tels scénarios. Dommage qu'un club comme le nôtre à l'expérience consommée dans de pareilles compétitions s'affole et sorte par la petite porte", a-t-il indiqué. Amri Melki (ancien joueur des années 70) : "Tant mieux !" "Ecoutez, n'oubliez pas que nous sommes en Afrique. Il ne faut pas trop rêver et croire que tout se fait dans la transparence et dans la légalité.La CAF est dirigée par des mafiosis qui font la pluie et le beau temps.Si l'affaire avait relevé de la compétence de la Fifa, il y aurait eu une autre analyse du dossier de l'Etoile. En tous les cas, je pense que nous n'avons pas perdu grand-chose. Au contraire nous avons gagné la vie de notre délégation et nous avons épargné notre argent et nos efforts. Tant mieux pour nous! Après tout, ce n'est qu'une coupe de second degré. L'important est de se qualifier la saison prochaine pour la Ligue des champions et s'y préparer convenablement dans l'espoir de rééditer l'épopée de 2007", a-t- il assuré. Lotfi Hsoumi (ancien joueur des années 80) : "C'est trop sévère" "Je crois que la commission de la CAF n' a pas pris en considération les arguments de la partie étoilée. Dans le pire des cas, elle aurait dû trancher en désignant un seul match au Nigeria pour ne pas léser le club de Kaduna.Disqualifier directement l'Etoile pour une situation qu'elle ne contrôlait pas est trop sévère.Je ne sais pas comment on gère les compétitions au sein de cette instance.C'est au gré de l'humeur de son président Hayatou que les décisions se prennent.Il est temps que la Fifa prenne les affaires en main et mette fin à ces mascarades", a-t-il clamé. CAF-Hypocrisie C'est d'abord et surtout une question de principe : à partir du moment où la vie d'hommes, d'un seul homme, est en danger, le foot et tout le reste viennent après. L'affaire de l'Etoile est un antécédent dangereux et insupportable. Nous aurions aimé une position unie et ferme des clubs tunisiens, de la FTF et même plus haut. Elle n'est pas arrivée et le football tunisien continuera à subir et à payer les errements d'une CAF qui perdu sa crédibilité depuis belle lurette. Cela au cas où elle en a, un jour, eu une ! Et en guise d'union, nous avons eu droit à une déclaration irresponsable du coach de l'Espérance. Bonjour les dégâts ! S.A.