L'audition d'experts par la commission des pouvoirs législatif et exécutif a été marquée par de vives critiques mettant en cause l'efficience et l'efficacité de telles interventions. Le constituant Kamel Ammar du parti Ennahdha a appelé mardi à mettre fin aux auditions d'experts, exprimant sa colère suite aux déclarations de presse données par certains experts auditionnés par la commission. «Ces experts ont manqué de respect aux membres de la commission et ont minimisé la portée de l'action de l'Assemblée constituante», a estimé M. Ammar. En réponse à ces critiques, le président de la commission, Amor Chtioui, a tenu à affirmer la nécessité d'accepter la critique affirmant que les experts sont une référence et qu'il est impératif de les consulter. «Nous poursuivrons l'audition et la consultation des experts après la finalisation du projet de la Constitution afin de recueillir leurs observations et propositions», avant l'adoption finale, a-t-il soutenu. De son côté, l'expert en droit constitutionnel, Amine Mahfoudh, a souligné la nécessité de dissocier le travail scientifique de l'action politique affirmant que les experts apportent un point de vue scientifique loin de toute influence politique. Pour sa part, le président de la commission des juridictions judiciaires, administratives, financières et constitutionnelles à la Constituante, Fadhel Moussa, a expliqué à l'Agence TAP que les constituants ont pu suivre les débats organisés par la société civile et les experts durant les vacances parlementaires affirmant l'importance de la contribution des experts dans l'élaboration de la Constitution. «Les experts seront invités de nouveau à donner leurs avis concernant les aspects techniques dans le projet de la Constitution. Leur apport est nécessaire pour s'assurer de la cohérence du contenu de la Constitution», a encore dit M. Moussa.
