Près d'un demi-siècle d'existence et les Journées cinématographiques de Carthage n'ont toujours pas de résidence fixe. Pour cette 24e édition, l'équipe d'organisation a élu domicile au troisième étage de la Bibliothèque nationale, à quelque 200 mètres du ministère de la Culture et, bien entendu, de sa direction générale du cinéma dont le responsable, Fathi Kharrat, est le secrétaire général de cette édition des JCC. En tout cas, l'équipe ne manque pas d'enthousiasme et Mohamed Médiouni, le président du comité directeur, homme de culture, de théâtre et ancien président de la Fédération tunisienne des ciné-clubs pendant des années, a bien voulu nous révéler quelques informations sur ce qu'on nous prépare comme nouveautés, en attendant l'annonce officielle de la sélection et du programme de la 24e édition des JCC 2012, la première édition post-révolution. Comme il l'a déjà fait il y a 12 ans, lorsqu'il était directeur des Journées théâtrales de Carthage, où il a instauré une section pour les pièces destinées aux enfants, Mohamed Médiouni lance une nouvelle section qu'il nomme : écran d'avenir, une section qui réunira les expériences qui reflètent l'effervescence qui caractérise les différentes propositions et le souffle audacieux du cinéma post-révolution. «Cette section mettra en valeur la nouvelle relation que nous avons avec l'image, l'audace de sa captation et de sa mise sur support. D'ailleurs, nous avons mis en place une cellule de jeunes chargée de la sélection des films et de l'organisation de cette rencontre arabo-africaine dont le quartier général sera la maison de la culture Ibn-Rachiq», nous explique Médiouni. Une rencontre aura lieu aussi autour des circuits de production et de diffusion alternatifs. «Plusieurs structures seront invitées dans une sorte de forum de l'image. Cette rencontre entre les professionnels et les créateurs est une initiative qui rejoindrait ce qui existe déjà dans tous les festivals internationaux. L'objectif est de déceler les talents, de les rendre visibles et de leur offrir les ficelles des circuits alternatifs, ce qui leur permettrait de concevoir une autre manière de produire et de distribuer», poursuit le directeur des JCC 2012. Et d'enchaîner : «Il va sans dire que ce festival constitue la fête des films et de la cinéphilie, mais il est aussi une occasion d'être à l'écoute des professionnels. C'est pour cela que le 17 novembre aura lieu la rencontre sur les CNC (les centres nationaux de cinéma)». Quant à la sélection des films, Médiouni reste discret mais nous révèle que le film d'ouverture sera tunisien et que les JCC rendront hommage à l'Algérie qui fête le cinquantième anniversaire de son indépendance, et ce, à travers un beau spécial cinéma de ce pays.