Les plans d'eau composés de Chott El Guetayate, Sebkhet Dhreia, Oueds Akarit, Rekhama et El Melah à Gabès, ainsi que le Barrage Mlaâbi à Nabeul, ont été, dernièrement, honorés pour avoir, officiellement, reçu les certificats de Ramsar. Deux nouveaux sites tunisiens qui viennent s'inscrire sur la liste de zones humides d'importance internationale de la convention Ramsar, portant, ainsi, le nombre total à 37 sites naturels dont l'écosystème est jugé vulnérable. D'où la nécessité qu'il y a de les entourer d'un intérêt tout particulier, compte tenu de leur impact direct et indirect sur la vie et la survie des habitats existant aux alentours. Que ce soit des êtres humains, de la faune ou de la flore. En fait, toute atteinte à ces milieux écologiques serait l'un des facteurs produisant la dégradation de la biodiversité, au sens large du terme. Signes avant-coureurs d'une vraisemblable crise environnementale universelle. En Tunisie, la situation n'est guère enviable. Son état écologique n'a jamais été aussi critique. L'extension urbaine anarchique, l'absence de l'écocitoyenneté et l'amplification du phénomène de la pollution sont autant de raisons pour dénoncer ce comportement humain abusif à l'égard d'un environnement de plus en plus fragile. Le Fonds mondial pour la nature (WWF- bureau de Tunis) ne cesse d'œuvrer, sans relâche, pour les faire connaître auprès du large public, mais aussi sensibiliser, en priorité, le réseau des populations habitant aux environs des zones humides. La sebkhat de Séjoumi dans la capitale en est, ainsi, le mauvais exemple, où l'on constate visiblement tous les facteurs révélateurs d'une relation hostile Homme-Nature. Explosion démographique, rejet des déchets et impureté totale du sol, tel est l'état névralgique d'un pareil milieu aquatique d'importance biologique qui accueille, chaque année, des milliers d'oiseaux migrateurs dont notamment les flamants roses. Des espèces qui ont fini par le déserter. Voilà pourquoi classer ces sites, en tant que zones humides de grande importance écologique et pourquoi devrait-on les protéger. De même pour le lac d'Ichkeul à Bizerte. Suite à des interventions anthropiques et d'autres évolutions technologiques qui y ont été enregistrées, ce lac figure jusqu'à maintenant sur le registre noir de Montreux. Son retrait demeure ainsi discutable. A cet effet, et sur proposition du WWF-bureau de Tunis, il serait possible de créer un label pour les zones humides urbaines, lequel pourrait offrir aux villes concernées l'opportunité de valoriser leur image de marque. Une demande qui a été déjà adressée à la Conférence des parties contractantes à la convention Ramsar, tenue en juillet dernier à Bucarest en Roumanie. « L'objectif de la Tunisie est d'atteindre, d'ici 2015, 40 zones humides inscrites dans la liste de Ramsar. Nous comptons actuellement quelque 37 sites, ce qui nous permet d'être classés en deuxième position dans le monde arabe après l'Algérie. Et c'est important de l'être, mais maintenant on doit les gérer et les protéger, afin que ces zones jouent leur rôle environnemental et socio-économique...», déclare, en ces termes, M. Faouzi Maâmouri, coordinateur du bureau WWF à Tunis.