Inconstante en championnat, l'équipe «noir et blanc» a appris à exceller en coupe Certains l'appellent paradoxe, voire une double face. Pourquoi le CSS réussit-il à l'échelle africaine et arabe et échoue-t-il en championnat ? Ce sont les mêmes joueurs, le même entraîneur et les mêmes dirigeants, mais il y a une nette différence entre la prestation locale et celle à l'étranger. Plus précisément, le CSS réussit en coupe de la CAF, en coupe de l'Unaf, a gagné la Ligue arabe des champions et a été à deux doigts de brandir le trophée de la Ligue des champions, face à Al Ahly. Mais quand il s'agit du championnat tunisien, nous avons devant nous un CSS fragile et qui perd du terrain dès l'aller. Dualité local-continental ? On pense que oui. Mieux, le CSS, depuis 5 ans au moins, s'identifie plus avec l'épreuve de la coupe qu'à celle du championnat. Les confrontations directes sur un seul ou deux matches vont mieux avec la psychologie du joueur sfaxien qui n'aime pas trop la pression. Les entraîneurs ont beau changer, les joueurs aussi, mais le constat reste le même : la pression du championnat, l'évolution face à des adversaires dans des duels à distance. Ce n'est pas des domaines où le CSS brille. Mal «traité» par les arbitres comme le dit l'entourage sfaxien ? Ce n'est pas là le fond du problème. Le joueur sfaxien, si doué à travers les générations, joue au pif. Quand il est bien inspiré et décontracté, il atteint des sommets. Quand il est sous pression ou mal inspiré, les résultats ne suivent pas. Les choses ont évolué. Le CSS, et les statistiques le montrent bien, a appris à «exceller» en coupe où les qualités techniques et athlétiques nécessaires pour gagner sont plus évidentes que celles requises en championnat. Vainqueur en 2004 et en 2008, le CSS affectionne désormais Dame coupe. L'arme des contres… En championnat, le CSS n'était pas exempt de reproches et de crises. L'intermède Aït Joudi et l'arrivée de Luka Peruzovic, ont marqué une saison mouvementée pour un CSS qui laisse partir Abdelkarim Nafti, son meneur de jeu. Le différend Sellami-Khemakhem jette de l'huile sur le feu. La victoire en coupe de l'Unaf avait apaisé la tension, mais les victoires sur l'EST puis face au CAB et enfin contre le CA en demi-finale ont ouvert les portes d'une éventuelle consécration. Cela a été le meilleur moyen de sauver la saison ! En revanche, il y a deux faits saillants dans le parcours des Clubistes sfaxiens en coupe : - La grande prestation des attaquants et de l'attaque qui a réalisé 8 buts en 3 matches de suite. Guemamdia, mais aussi Ogba, Younès et Touré ont frappé fort. Zaïem s'est distingué dans le rôle de distributeur de jeu. - Luka a imposé un style de jeu bien particulier. Le CSS attend ses adversaires pour déclencher des contres à trois ou quatre mouvements. C'est une arme fatale et qui a permis à Younès, Touré, Maâloul et Zaïem de se distinguer. Finition, accélération de jeu et dédoublement sur les couloirs, le CSS a été impérial pour déstabiliser ses adversaires. En plus, il réussit à gagner au-delà des 90'. Un signe qui ne trompe pas du tout. C'est un CSS qui aime développer un jeu collectif, beau à voir. Le résultat tient le poids d'importance.