Jaafar Majed nous a quittés il y a quelques mois ; c'était le 15 décembre 2009. Pour immortaliser l'homme et son œuvre remarquable, un hommage de deux heures paraîtrait dérisoire. Mais c'est toujours mieux que l'oubli ingrat même si cela leur est égal aux morts qu'on honore leur mémoire ou non ! Toujours est-il que les familiers de cet intellectuel distingué apprécieront à sa juste valeur le geste de Beit-el Hikma, qui organise ce vendredi 21 mai une après-midi dédiée à Jaafar Majed le poète, le parolier, le journaliste de radio, l'ami et le grand-père. La manifestation se tiendra à Beit-el Hikma même et débutera à 15 h 30 par une allocution de M. Abdelwaheb Bouhdiba, président de l'Académie. La parole sera donnée ensuite à quelques membres de la famille de l'homme de lettres disparu. A partir de 16 heures, Noureddine Sammoud, Jamila Mejri, Mohamed Raouf Yaiche, Mohamed Yaalaoui, Abderrahmane Kablouti, Mohamed Moaada et l'animateur Adel Youssef rendront leurs hommages respectifs à celui qui, - à sa manière- fut un des leurs. Une réception en l'honneur des invités clôturera cette rencontre qu'on a voulue simple comme le fut Jaafar Majed lui-même tout au long de sa vie. Dommage cependant, que parmi les hôtes de cet hommage, ne figure pas le moindre chanteur pour célébrer l'illustre parolier que fut Jaafar Majed. C'est d'autant plus frustrant que la journée est présidée par Noureddine Sammoud dont on a mis en chanson plus d'un poème. Il est peut-être encore possible de se faire pardonner l'omission et de saluer aussi Jaafar Majed, le mélomane. Tunisien et Kairouanais jusqu'à la moelle Jaafar Majed est né à Kairouan le 27 mars 1940. Diplômé de l'Ecole Normale Supérieure, il poursuivit ses études à la Sorbonne où il obtint l'agrégation en 1960 et le doctorat d'état en Lettres arabes en 1977. Plus connu comme l'un des meilleurs poètes de la Tunisie indépendante, Jaafar Majed se distingua également comme professeur et chercheur. Outre ses recueils poétiques dont en particulier « Noujoum alattariq » (1968), « Al Afkar » (1981), « Ta'ab » (1993), on lui doit de nombreuses études académiques sur divers genres et thèmes littéraires et une excellente biographie du prophète Mohammed, consacrée à l'homme à travers ses dits et ses actes les plus significatifs. Ce dernier ouvrage fut publié par Beit-El Hikma en 1991 et traduit en français par le professeur Mohamed Kamel Gaha. Jaafar Majed est par ailleurs le père de la revue « Rihab El Maarifa » qu'il a fondée en 1997. En 2009, il fut nommé coordinateur de la manifestation « Kairouan capitale de la culture islamique » et à cette occasion, Beit el Hikma publia les deux livres qu'il a consacrés à l'événement, à savoir « Kairouan fi qouloub echou'araa » et « Une Anthologie kairouanaise ».